Hyundai Elantra, La passion du quotidien
Le quotidien, c'est banal. Se lever, manger, travailler au même endroit jour après jour, ça finit par tomber sur les nerfs, sauf si on aime son job ! La Hyundai Elantra se veut une voiture tout ce qu'il y a de plus ordinaire... mais elle y met du coeur ! Ce qui, finalement, en fait une voiture un peu moins ordinaire et un peu plus agréable qu'il n'y paraît à première vue.
L'Elantra 2005 est proposée, tout comme l'année dernière, en trois niveaux de présentation, soit : GL, VE et GT. Les deux premières dénominations s'attachent à la berline tandis que la GT est une sorte de hatchback (hayon) qui se veut plus sportive (on parle de la sorte). Nous y reviendrons. Seuls quelques détails de présentation et de niveau d'équipement différencient les versions GL et VE. Par exemple, la climatisation, en équipement standard sur la VE, n'est offerte qu'en option (installée chez le concessionnaire) sur la GL. Quant aux glaces électriques, régulateur de vitesse et rétroviseurs chauffants, ils ne sont l'apanage que de la version VE. La GT, elle, avec son hayon très pratique mais un peu dur à fermer, a droit à l'ordinateur de bord, au volant gainé de cuir, aux freins à disques aux quatre roues, aux roues en alliage et autres douceurs du genre.
Qu'il s'agisse de la berline ou de la GT, les organes mécaniques demeurent les mêmes. Le moteur quatre cylindres de 2,0 litres ne fait pas nécessairement dans la douceur, mais ses prestations sont correctes même si la puissance à bas régime pourrait se montrer un peu plus intéressée. De plus, il manque un peu d'isolant et, en accélération, le moteur se fait joyeusement entendre ! Parlant d'accélérations, elles se situent dans la bonne moyenne avec un 0-100 aux alentours de 11 secondes. Deux transmissions sont au programme : une manuelle à cinq rapports bien étagée et passablement agréable à manipuler, et une automatique à quatre rapports qui se fait un peu nonchalante à certains moments. Cette dernière boîte est optionnelle sur tous les modèles. Au chapitre du freinage, l'Elantra berline fait appel au duo disques/tambours et l'ABS n'est point au menu. La GT, elle, peut compter sur quatre disques mais l'ABS demande un supplément, ce qui, selon moi, demeure une triste aberration ! Les divers éléments mécaniques ne remporteront jamais de prix pour leur avant-gardisme, mais leur simplicité avantagera grandement le portefeuille du propriétaire lorsque viendra le temps de l'entretien ! Par contre, le dessous de la voiture révèle une protection contre la rouille appliquée de façon très sommaire et il ne serait pas futile de faire une petite visite chez un professionnel de l'antirouille.
SANS MAUVAISES SURPRISES
Je ne connais personne qui soit sorti transformé après une première prise en main d'une Elantra. Ni de la deuxième... Le comportement routier se veut tout ce qu'il y a de plus prévisible. En conduite sportive, la caisse penche un peu et on sent beaucoup de roulis mais le sous-virage se maîtrise bien. Je parle ici autant de la berline que de la GT. Même si les suspensions de cette dernière sont calibrées de façon plus sportive, bien malin qui pourrait sentir la différence sur la route. Pire, lors du lancement de la 2004, l'an dernier, j'ai trouvé la GT plus confortable que la berline alors que des suspensions à caractère sportif devraient l'être moins ! La GT reçoit, en option toujours, un système antipatinage pas nécessairement très raffiné mais qui diminue considérablement le sous-virage.
La berline et la GT se partagent un habitacle relativement joyeux malgré la profusion de plastiques noir de facture très bon marché. Les sièges se montrent confortables même si certains les trouvent trop durs. Des sièges de cuir sont offerts dans la GT mais il s'agit d'un cuir de qualité très moyenne (pour être poli !). L'espace en largeur est compté et il n'est pas rare que la personne qui conduit joue du coude avec le passager. La banquette arrière ne met pas trop de convictions dans ses fonctions. Son accès n'est guère aisé et elle se montre trop dure. Curieusement, et sans doute l'exception qui confirme la règle, la place centrale, étant plus moelleuse, se révèle quasiment préférable même si elle ne profite pas d'appuie-tête. Les sièges se rabattent en deux parties pour agrandir un coffre autrement de bonnes dimensions même si on le souhaiterait un peu plus large.
Le tableau de bord est facile à consulter et rappelle un peu les SAAB avec ses buses de ventilation incorporées dans une sorte d'ellipse qui sert aussi de pare-soleil. Tout est à portée de la main et les principes de l'ergonomie sont respectés... Sauf pour la radio dont certaines commandes demandent réflexion, en particulier le bouton d'ajustement des différents paramètres. Cet accroc serait plus pardonnable si la qualité sonore était au rendez-vous...
L'Elantra est une automobile très importante pour Hyundai puisqu'elle a compté pour 27 % de ses ventes en 2003. En fait, l'Elantra est sans doute la voiture la plus représentative du dynamisme de ce constructeur coréen qui a toujours su la faire évoluer et, plus important, la faire évoluer dans le bon sens ! Les méchantes langues disent qu'en partant des tristement célèbres Pony et Stellar, Hyundai ne pouvait que s'améliorer... Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les autres, bon ! Peu importe. L'Elantra n'est sans doute pas aussi raffinée que certaines de ses concurrentes (Honda Civic, Mazda3 et Toyota Corolla pour ne pas les nommer), mais elle se reprend amplement du côté de la garantie et du rapport qualité/prix.