Toyota Highlander, un élève modèle
Si Toyota domine année après année les palmarès de ventes, c'est qu'elle fait preuve d'une très grande prudence dans la conception de ses modèles en se limitant à des recettes qui ont fait leurs preuves. Il suffit d'élaborer un modèle de faÇon classique pour ne pas choquer ni décontenancer la clientèle. La même politique s'applique autant à la présentation extérieure qu'intérieure tandis que la mécanique doit être, avant tout, fiable. Le Highlander respecte cette ligne de pensée à merveille et il n'est pas surprenant de constater que ses propriétaires en sont généralement très satisfaits.
La meilleure preuve de cela est le témoignage d'un ami hyper exigeant en ce qui concerne ses véhicules. La moindre petite vibration, le plus petit bruit le rendent hors de lui. Il s'est procuré un Highlander l'an dernier et il est à court de qualificatifs pour me faire part de sa satisfaction. Une chose est certaine, rares seront celles et ceux qui auront à redire de la fiabilité mécanique.
Cela ne signifie pas nécessairement que des améliorations ne doivent pas être apportées. Par exemple, cette année, le moteur V6 3 litres est remplacé par le V6 3,3 litres du Lexus RX 330. Autant le moteur quatre cylindres 2,4 litres que le nouveau moteur V6 3,3 litres sont capables d'en prendre. Ils sont également doux, leur consommation est dans la bonne moyenne et les rapports en fait de fiabilité les placent parmi les durs de durs. Le premier est couplé à une nouvelle boîte automatique à cinq rapports qui permet d'économiser plus de carburant que précédemment. Le second est toujours relié à la transmission automatique à quatre rapports Super ECT qui ne devrait vous causer aucun souci. Par contre, elle est quelque peu paresseuse alors que les passages des rapports inférieurs sont parfois hésitants. Toujours au chapitre de la mécanique, ses origines de berline expliquent la présence d'un essieu arrière indépendant, de freins à disque aux quatre roues et d'une carrosserie monocoque.
Entre-deux
Pour harmoniser sa palette de modèles, Toyota a inséré le Highlander entre le petit RAV4 et le 4Runner. Sa silhouette nous porte à croire qu'il s'agit d'un vrai tout-terrain, mais il ne faut pas se leurrer, même si une garde au sol de 15 cm permettrait d'aspirer à des randonnées hors route un peu plus agressives que la moyenne. Mieux vaut chasser cette idée puisque le rouage intégral est beaucoup mieux adapté à la circulation sur des routes enneigées que pour dompter des ornières et des canaux d'irrigation.
Les stylistes de Toyota ne sont pas nécessairement reconnus pour leur audace et cette réputation les poursuit avec cette grosse familiale haute sur pattes. Une fois encore, une solution de compromis a été adoptée avec une silhouette moins agressive que celle du RAV4 et moins anonyme que celle du Sequoia. Avec pour résultat que le Highlander passe généralement inaperÇu sur la route. Il est toutefois fort probable que cette retenue lui permettra de bien vieillir sur le plan esthétique. Un élément à considérer compte tenu que les Toyota profitent d'une longévité supérieure à la moyenne. Bien entendu, l'habitacle est de même mouture bien que sa présentation soit plus agressive avec sa grande console centrale garnie de bois et encadrée de deux buses de ventilation. Le levier de vitesses se trouve sur l'excroissance de la planche de bord, ce qui permet de laisser un espace entre les deux sièges avant. Et il faut souligner que les places arrière sont confortables et le dégagement pour les jambes supérieur à la moyenne. Cette année, il est même possible de commander en option une troisième rangée de sièges.
La sagesse même
Il est souvent dit qu'il ne faut pas juger un bouquin par sa couverture. Mais dans le cas du Highlander, il faut se fier aux apparences. Cette grosse familiale a l'air d'un véhicule de promenade bien paisible et c'est justement là sa personnalité. Grâce à son excellente insonorisation, à la douceur de son moteur et à une suspension surtout réglée en fonction du confort, elle est appréciée lors de longs trajets, peu importent les conditions climatiques. Les sièges sont suffisamment confortables pour rouler longtemps tandis que le comportement routier demeure rassurant même lorsque la vitesse excède les limites légales. Mais il ne faut pas trop pousser lorsque les conditions de la route se dégradent ou quand les courbes deviennent plus serrées. Vous allez rapidement découvrir les limites du châssis et serez alors heureux de savoir que le système de stabilité latérale est efficace. Malheureusement, vous devrez pour cela vous trouver au volant de la version à moteur V6 à traction intégrale, la seule à l'offrir en option. Il faut par ailleurs être vigilant dans le choix des groupes d'options, car certains font grimper la facture. Il est aussi sage de commander le moteur V6, davantage en mesure de vous permettre d'utiliser plus facilement la capacité de la soute à bagages et la possibilité d'accommoder cinq occupants dans un bon confort. Le quatre cylindres risque d'être parfois un peu juste, surtout lorsqu'il est commandé avec l'intégrale.
En fait, s'il fallait trouver un défaut à ce Highlander, ce serait surtout un prix réel assez corsé, car le modèle de base risque de vous laisser sur votre appétit et de vous inciter à commander des options qui font rapidement grimper la facture. La preuve que rien n'est parfait.