Lexus GS 430, BMWesque !
Qu'on le veuille ou non, en matière de berline sport, c'est BMW qui prime. Depuis belle lurette, les autres s'efforcent de rattraper le constructeur bavarois et certains y parviennent parfois. Mais dans l'ensemble, si l'on considère la gamme complète, BMW détient encore le secret de la parfaite berline sport, qu'elle soit compacte, intermédiaire ou grande. Sauf que? depuis 1997, Lexus nous a servi deux berlines qui s'opposent aux modèles de la Série 5 allemande, deux berlines désignées GS, la 300 et la 430, qui réussissent à reproduire les sensations que l'on ressent au volant des BM, et ce n'est pas peu dire.
Notre essai a porté sur la GS 430 propulsée par le sensationnel V8 de 4,3 litres développant 300 chevaux. Merveille de souplesse, d'onctuosité et de nerf, ce moteur en alliage léger comporte quatre arbres à cames en tête, 48 soupapes et la distribution variable « intelligente » lui procurant le copieux couple de 325 livres-pied. Couplé à la boîte automatique à cinq rapports qui réagit rapidement à la commande du pied droit, ce moteur aux reprises immédiates favorise les dépassements en toute sécurité et affiche un chrono de moins de 6 secondes pour le passage de 80 à 120 km/h. Bien mieux qu'une Porsche Boxster S ! Très satisfaisant et donc un A+ pour le groupe motopropulseur au chapitre des performances.
Rien à redire
Vient ensuite le châssis et c'est là où les ingénieurs nippons ont dû faire un effort considérable pour parvenir à la hauteur des rivales allemandes. Car cette Lexus est d'une rigidité exemplaire, ce qui permet aux suspensions de bien travailler et de relever la tête haute le défi du comportement routier. Sur route très dégradée, la suspension ferme sans être dure absorbe convenablement les cahots de la chaussée sans trop perturber l'équilibre de la voiture. Toujours sur route dégradée et en virage, l'essieu arrière a tendance à se dérober si vous forcez le pas, mais l'antipatinage et l'antidérapage interviennent pour rétablir l'équilibre. Avec les pneus de 16 pouces de série, le bruit de roulement ne pose pas de problème et l'adhérence est tout à fait convenable. L'option Groupe Sport vous livre des roues de 17 pouces, plus adhérentes mais un peu plus bruyantes et moins confortables.
Quant au freinage, nous pourrions résumer en un seul mot : excellent. Pédale ferme, bonne endurance, distances d'arrêt courtes, stabilité assurée. Évidemment, les disques assurent le service aux quatre roues et l'ABS et la répartition du freinage figurent dans l'équipement de série. Enfin, la direction. Assistance bien dosée, bonne sensation de la route, volant agréable à l'?il et au toucher, réglable en hauteur et en profondeur. Rien à redire.
Les qualités dynamiques de cette Lexus font donc honneur à la marque nippone. Certes, on pourrait trouver ici et là quelques petites lacunes par rapport aux fameuses allemandes, mais dans l'ensemble, Lexus a su relever le défi et rendre sa GS 430 performante, agile, équilibrée et fort agréable à conduire.
Et puisque nous sommes encore au volant, quelques mots au sujet de l'habitacle. Classique et sobre dans l'ensemble, le tableau de bord est néanmoins agréable à regarder, les principales fonctions se trouvent à la portée des mains et l'instrumentation sur fond clair est très lisible. Le bloc central reÇoit l'écran du système de navigation par satellite qui a, par rapport à la concurrence, le grand mérite de disposer de commandes tactiles plutôt que le bidule désagréable du type joystick qui équipe d'autres systèmes. Autre bon point à Lexus : les commandes du système audio sont distinctes de celles du système de navigation. Merci, Lexus ! C'est tellement plus facile ainsi. À ce propos, notons l'excellente qualité de la sonorisation, mais malheureusement, le lecteur CD se cache dans la boîte à gants.
Toujours dans l'habitacle, on peut difficilement passer sous silence la qualité des matériaux, que ce soit le cuir, les boiseries ou les plastiques, et le sérieux de la finition. À ce sérieux, ajoutons le bon goût, car l'agencement des couleurs est magnifique.
Beau, pas plus
Reste l'extérieur. Et c'est là où les Athéniens s'éteignirent, comme dirait l'autre. Non pas que la Lexus soit moche. Loin de là ; elle est même agréable à regarder avec son porte-à-faux court à l'avant lui procurant un bel empattement qui affine la ligne. Aussi, la courbe particulièrement gracieuse des glaces arrière rehausse l'élégance de l'ensemble, tandis que le s? aileron arrière, qui avait été abandonné l'an dernier, revient prendre place sur le couvercle du coffre (Groupe Navigation). Franchement, pour une voiture de cette classe, l'aileron est vraiment superflu. De plus, il nuit immanquablement à la visibilité arrière qui n'est d'ailleurs pas le point fort de cette voiture. Donc design agréable. Mais pour vraiment faire peur aux BMW, il aurait fallu un design frappant, quelque chose que nous fasse dire : Wow !
Avons-nous aimé la GS 430. Oui ! Même que nous en avons fait un de nos rares « coups de c?ur » ! Avouons quand même que c'est un « coup de c?ur » et non un « coup de cervelle », car à près de 80 000 $ all dressed pour la GS 430, c'est assez cher, merci, et la consommation, à près de 13 litres aux 100 km, ce n'est pas donné non plus. Évidemment, il y a la GS 300 et son 6 cylindres en ligne à 60 000 $ et des poussières, mais une fois que vous aurez goûté aux délices du V8, vous aurez de la difficulté à laisser aller. Un conseil, oubliez le système de navigation et on vous laisse la GS 430 à « rien que 70 000 $ » ! Si vous aimez la grande musique, optez pour le Groupe Sport et son système Mark Levinson et les roues de 17 pouces et on s'entend pour environ 71 000 $.
Pour terminer, voici une question, pour Lexus cette fois-ci : pourquoi négligez-vous cette voiture ?