Dodge Durango, racé et solide
Peu importe le prix de l'essence et les protestations des environnementalistes, le marché des gros VUS à châssis autonome est toujours important. Règle générale, les acheteurs de ces véhicules sont des personnes qui les utilisent pour autre chose que pour aller faire un tour à l'épicerie, au cinéma ou à l'église. Chasseurs, pêcheurs, amateurs de plein air et de camping, voilà autant d'acheteurs potentiels. Il ne faut pas oublier non plus les gens qui tractent un bateau, une remorque de transport équin ou encore des motoneiges.
La précédente version du Durango assurait toute la robustesse et la puissance nécessaire pour ces utilisations. Par contre, puisqu'il s'agissait d'une camionnette Dakota transformée en VUS, certains éléments étaient passablement rudimentaires. Le confort était acceptable sans plus, tandis que le comportement routier n'arrivait plus à se faire justice face à une concurrence plus moderne et plus sophistiquée. Le temps était venu de soumettre le Durango à une cure de rajeunissement d'autant plus que les ventes étaient en chute libre.
Ce n'est que tard à l'automne 2003 que la version 2004 est apparue sur le marché. Ce qui explique sans doute pourquoi elle nous revient pratiquement inchangée en 2005.
Les directives transmises aux ingénieurs chargés du projet devaient se lire comme suit : « Le Durango doit être plus robuste, plus confortable et également en mesure de rendre la troisième banquette plus accueillante. » L'élément robustesse a été résolu par le développement d'un châssis autonome rendu plus rigide par l'utilisation de pièces hydro formées plus solides. Celles-ci peuvent adopter des formes complexes sans avoir recours à la soudure et de multiples éléments. Si l'empattement s'est allongé de 7,6 cm, la carrosserie a été allongée de 17 cm et élargie de 7 cm. Ce qui a pour effet d'améliorer le confort pour les occupants de la troisième banquette qui ont plus d'espace pour les jambes et les coudes tout en profitant d'un meilleur dégagement pour la tête puisque la hauteur hors tout de ce VUS a gagné 7 cm.
Avant de l'oublier, l'insonorisation a également été améliorée de beaucoup, tout comme la qualité des matériaux dans l'habitacle. Comme le veut la tendance actuelle chez Daimler-Chrysler, tous les nouveaux modèles se démarquent par une qualité de finition et d'assemblage en net progrès. Incidemment, le tableau de bord n'a plus cette désolante présentation de camionnette transformée qui était le lot de la première génération. Ici tout est impeccable et il est certain que toute ressemblance avec la planche de bord du Pacifica n'est pas fortuite.
Si l'habitacle fait l'unanimité, la silhouette a ses partisans et ses détracteurs. Plusieurs n'apprécient pas tellement l'imposante calandre avant qui semble avoir été empruntée à une camionnette Ram. Un peu plus de subtilité aurait conquis davantage de gens. Heureusement, la partie arrière est réussie avec des phares individuels superposés et placés dans un tube s'affinant sur la paroi latérale.
Un moteur incontournable
Prix d'essence à la hausse ou pas, la division Dodge a un atout dans sa manche avec le moteur V8 Hemi. La première génération de ce moteur à culasse hémisphérique s'était taillée une réputation légendaire dans les années 60 avant de disparaître sous la pression de la crise du pétrole des années 70. Une version entièrement nouvelle a été concoctée pour le Dodge Ram en 2003 et elle a été rapidement utilisée dans plusieurs autres nouveaux produits, la berline 300C notamment. Avec ses 345 chevaux, ce gros V8 de 5,7 litres permet de remorquer une charge de 4 038 kg sans problème. Il faut également souligner que la présence d'une boîte automatique cinq rapports permet d'espacer quelque peu les arrêts à la pompe.
Il n'est pas obligatoire pour autant de jouer la carte Hemi pour profiter du Durango. Le moteur V8 4,7 litres de 230 chevaux est le choix le plus sage si vous devez combiner remorquage et coffre chargé à bloc. Compte tenu du contexte actuel de variations du prix de l'essence, plus de gens devraient s'intéresser au moteur V6 3,7 litres de 215 chevaux qui est suffisant la plupart du temps, à l'exception de remorquages lourds. Par contre, vous devez vous contenter d'une boîte automatique à quatre rapports.
Peu importe le moteur choisi ou le groupe d'options, le Durango ne déçoit pas en fait de tenue de route. Même si le pilote est assis haut et que l'encombrement de ce véhicule est supérieur à la moyenne, la tenue en virage est bonne et la direction moins engourdie que par le passé. Mais cela n'en fait pas une voiture sport pour autant. C'est solide et efficace, mas les sensations de conduite sont assez timides. Sur une route dégradée, la présence de ressorts arrière hélicoïdaux permet de compter sur un train arrière beaucoup plus sage qu'avec les ressorts elliptiques du premier modèle. Et la conception de l'essieu arrière rigide est plus sophistiquée avec l'ajout d'un lien Watt et de bras multiples. À l'aide de tous ces éléments, le pilote se sent davantage en maîtrise et en confiance. Quant aux passagers de l'habitacle, ils ont davantage l'impression de rouler dans un véhicule homogène que dans une camionnette dotée d'un toit rigide. Et les occupants de la troisième banquette n'ont plus à souffrir le martyr car celle-ci est plus confortable. En passant, le mécanisme "Fold and tumble" facilite son remisage et son déploiement.
En terminant, il ne faut pas oublier de mentionner que le rouage intégral est disponible en transmission intégrale ou à temps partiel.