Buick RendezVous, une Aztek rhabillée
Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. C'est le cas de Buick dont le RendezVous connaît beaucoup de succès alors que le Pontiac Aztek demeure toujours l'un des mal-aimés du marché. Pourtant, les deux partagent la même plate-forme et la même mécanique. Si la division Buick a réussi à devancer Pontiac, c'est que ses stylistes ont su dessiner une silhouette plus attrayante. Comme quoi les « beaux chars » se vendent mieux.
Vous allez me dire qu'il était facile de paraître mieux que l'Aztek, mais encore fallait-il trouver une solution pour redessiner un véhicule dont les dimensions ressemblent à celles d'une fourgonnette. La grande différence entre ces deux utilitaires réside à l'arrière où les designers de Buick ont opté pour un hayon monopièce tandis que leurs confrères de chez Pontiac ont choisi une partie inférieure à battant horizontal. Les lignes du RendezVous sont plus fluides et plus harmonieuses.
Il faut ajouter que l'habitacle du RendezVous est également mieux réussi avec une présentation plus classique, une troisième rangée de sièges et une meilleure finition, bien que celle-ci soit tout de même assez bâclée. Enfin, seule la suspension arrière indépendante est offerte dans le RendezVous tandis que les décideurs de chez Pontiac s'entêtent à offrir une poutre déformante dans leur modèle à traction. Bref, malgré quelques lacunes, le RendezVous a devancé allègrement l'Aztek depuis son arrivée sur le marché en 2002. Mais il ne s'agissait que d'une première étape puisque la direction de Buick commercialisera l'Ultra en cours d'année. Il s'agit d'une version plus puissante et plus luxueuse qui permettra à cette marque d'attirer une nouvelle clientèle.
Plus authentique
Malgré les succès enregistrés, il n'est pas faux de souligner que le premier RendezVous était une version Buick de l'Aztek, mais pas nécessairement un modèle respectant la tradition de raffinement et de luxe de la marque. L'Ultra est un modèle qui vient quelque peu remédier à cette situation non seulement en offrant un moteur V6 plus moderne et plus sophistiqué, mais parce que son équipement est également plus étoffé.
Parlons en premier du moteur. Ce nouveau moteur V6 de 3,6 litres à double arbre à cames en tête et à calage infiniment variable des soupapes produit 245 chevaux, ce qui transforme presque du tout au tout la conduite de ce véhicule. Avec 60 chevaux de plus sous le pied, non seulement l'accélération initiale s'avère meilleure, mais les reprises et les dépassements sont nettement moins stressants. Et même si j'ai conduit ce modèle sans passager ni bagages, je suis persuadé que ce moteur plus puissant ne sera pas de trop lorsque le véhicule sera chargé à bloc. La tenue de route n'est pas mal pour un véhicule presque aussi haut que large. Une suspension un tantinet plus ferme permettrait de réduire le roulis en virage et une tendance à plonger de l'avant au freinage.
Bien entendu, une version plus luxueuse doit afficher ses couleurs afin que les voisins puissent savoir que vous roulez dans un véhicule qui a coûté plus cher. Cette fois, la carrosserie est monochrome tandis que les autres modèles conservent les panneaux de bas de caisse de couleur contrastante. Quelques autres retouches permettent de démarquer l'Ultra des autres versions. Il faut également souligner que le moteur V6 3,6 litres sera offert en option dans le CXL.
Naturellement, pour maintenir le standing, l'habitacle doit se révéler à la hauteur. Cela signifie que des appliques en bois garnissent la planche de bord, que la banquette médiane est remplacée par deux sièges baquets tandis que la transmission intégrale Versatrak est de série. Il faut également ajouter qu'un médaillon en céramique à l'effigie de la marque Buick sera installé sur le moyeu du volant pour donner plus de « classe » (sic). Sur une note plus pratique, il sera possible d'équiper l'Ultra d'une suspension arrière pneumatique autonivelante. En bonus, son compresseur vous permettra de gonfler ballons de plage et autres objets ludiques apportés en vacances.
Toujours présente
Il ne faut pas perdre de vue que l'Ultra, tout attrayant soit-il, ne représentera qu'une portion des ventes du RendezVous. Le modèle CX avec toutes ses variantes demeure le fer de lance de la marque dans cette catégorie. Et si sa popularité n'a pas fléchi au fil des mois, c'est que ce Buick offre un bon équilibre à plusieurs points de vue. Par exemple, même si la qualité des plastiques dans l'habitacle pourrait être meilleure, la disposition des commandes, le nombre d'espaces de rangement et la présentation générale qui donne un petit air cossu à l'ensemble constituent autant d'arguments plaidant en sa faveur. Soulignons au passage que le système de navigation par satellite est simple à utiliser et tout aussi précis que les autres. Parlant de communications spatiales, signalons que les automobilistes canadiens ne peuvent malheureusement pas commander la radio par satellite XM qui est de série dans l'Ultra et optionnelle dans les autres versions.
Il est toutefois décevant qu'un véhicule bien réussi soit affecté par un moteur V6 3,4 litres quasiment rétro assurant des prestations quelque peu à la limite. À notre liste de doléances, ajoutons des pneumatiques peu impressionnants et une finition pas toujours à la hauteur de la réputation de la marque. En outre, certains se plaignent qu'il est difficile de lire les cadrans indicateurs de couleur argent. Reste à savoir si le RendezVous de Tiger Woods lui donne satisfaction.
Une chose est certaine, il a été le premier à prendre livraison de l'Ultra. Noblesse oblige !