BUICK Century, vivement la relève
Mieux vaut vous avertir immédiatement, la Buick Century en est à sa dernière année sur le marché et il ne restera plus que la nouvelle version de la Regal lorsque ce modèle sera transformé l'an prochain. Et veuillez croire que le départ de l'un et la transformation de l'autre sont de bonnes nouvelles.
Ce n'est pas qu'il s'agisse de véhicules médiocres, mais ils sont maintenant déclassés par une concurrence plus moderne et mieux pourvue sur le plan de la technique et du comportement routier. Lorsque ces deux modèles sont apparus en avril 1997, ils réussissaient tant bien que mal à tenir leur bout face à la concurrence, mais ce n'est pas la légère refonte esthétique de l'an dernier qui leur permet de soutenir la comparaison de faÇon positive. La raison est bien simple : ces deux voitures étaient juste dans le coup il y a sept ans et elles ont de plus en plus de difficulté à suivre le cortège.
Le plus ironique dans cette équation, ce n'est pas tant que la plate-forme soit devenue désuète mais plutôt le choix des réglages de la suspension et de la direction qui sont fautifs. Sans oublier que la présentation autant intérieure qu'extérieure relève d'une autre époque. Des deux modèles, la Century s'avère la moins intéressante.
La tradition
La Buick Century ressemble à la Regal avec laquelle elle partage sa carrosserie et sa plate-forme. Toutefois, grâce à de subtiles retouches de la caisse, la Century cible une clientèle appréciant les présentations plus sobres et plus classiques. Il faut reconnaître qu'elle bénéficie d'une silhouette aux lignes quelque peu intemporelles ; la voiture vieillira bien sur le plan esthétique. Parlant de vieillir, cette voiture s'adresse justement à une clientèle plus âgée. Ce qui explique la présence d'une banquette avant 65/45, d'une suspension spécifiquement réglée en vue du confort et d'un moteur V6 3,1 litres de 175 chevaux assez paisible. Il est même possible de commander des pneus à flancs blancs en option. C'est tout dire !
Bref, si vous aimez les voitures aux lignes sobres, aux sièges moelleux et à la suspension souple, la Century vous plaira. Vous allez vous contenter de rouler paisiblement tout en appréciant la climatisation de série de même que le volant réglable et les vitres à commande électrique. N'allez pas vous exciter au volant, car le roulis de caisse et le crissement des pneus sont garantis. Il suffirait pourtant de modifier quelques réglages de la suspension, de réduire l'assistance de la direction et d'opter pour des pneus un peu meilleurs pour améliorer la Century. Mais pourquoi offrir des choses dont les clients ne veulent pas ? Ceux que Ça intéresse vont opter d'emblée pour la Regal. Il est toutefois dommage que ces deux voitures n'offrent les coussins de sécurité latéraux qu'en option et en plus, il faut choisir les sièges en cuir pour les obtenir. En revanche, les freins à disque aux quatre roues sont de série dans les deux modèles.
La Regal l'emporte
Dans cette compétition fratricide entre ces deux Buick de même catégorie et issues de la même plate-forme, la Regal l'emporte haut la main. Juste sur le plan de la motorisation, elle fait bande à part avec son V6 3,8 litres d'une puissance de 200 chevaux dans le modèle le plus économique. Ce qui signifie que la Century est déficitaire de 25 chevaux en raison de son plus petit moteur V6. Mais ce n'est que la première étape, car le modèle GS est doté de la version suralimentée de ce même V6 3,8. Les 240 chevaux font sentir leur présence tant au chapitre des reprises que des accélérations. Il faut cependant ajouter que le couple important à bas régime s'essouffle lorsque le moteur monte en régime alors que les soupapes en tête ont plus de difficulté à alimenter le moteur. Soulignons au passage que la boîte Hydra Matic à quatre rapports est sans reproche.
Si les stylistes ont réussi à donner un peu plus de relief visuel à la silhouette de la Regal, cette voiture a tout de même de la difficulté à se faire remarquer sur nos routes. Le design est vieillot malgré quelques retouches effectuées l'an dernier et la nouvelle mouture de ce modèle sera accueillie avec joie par les concessionnaires qui doivent avoir de plus en plus de difficulté à convaincre les acheteurs. C'est d'ailleurs le cas de toutes les berlines de cette marque et il n'est pas surprenant que cette division mette plus l'accent sur ses modèles RendezVous et Rainier.
Mais il n'y a pas que la silhouette qui soit en retrait. Les sièges de série n'offrent pratiquement aucun support latéral et ils deviennent de plus en plus inconfortables au fil des kilomètres. Au début, leur mollesse laisse présager un bon niveau de confort, mais les choses se détériorent rapidement. Heureusement que l'habitabilité s'avère supérieure à la moyenne de la catégorie de même que le coffre.
Compte tenu de l'état des routes du Québec, il est essentiel de commander la version LS avec la suspension Gran Touring. Celle-ci est de série dans la GS, mais optionnelle dans la LS. Faute de quoi, la suspension aura de la difficulté à maîtriser les secousses provoquées par une chaussée dégradée lorsqu'on roule à haute vitesse. À des vitesses moyennes, c'est mieux et il faut souligner le silence de l'habitacle.
À part un tableau de bord quelque peu tristounet, ces voitures se situent dans la bonne moyenne partout, mais ne sont jamais en mesure d'avoir le dessus sur les leaders de la catégorie. Si le confort et le silence de roulement vous intéressent tandis que l'agrément de conduite vous laisse indifférent, ces berlines bourgeoises sont à considérer grâce à leur fiabilité supérieure à la moyenne.