Volvo V70 / XC70, le cheval de bataille
Situons le contexte : les familiales représentent 70 % des recettes de Volvo. Est-ce une coïncidence que ces familiales portent la désignation 70 ? Oui, sans doute. Mais depuis belle lurette et malgré le fait que la fourgonnette ne figure pas dans la gamme suédoise, Volvo demeure l'un des grands spécialistes du transport « familial ».
Notre essai porte sur la populaire Cross Country qui devient pour 2003 la XC70 et se joint à la nouvelle XC90 dans la gamme des XC. Développée sur la plate-forme raccourcie de la berline S80 à traction, la XC70 (anciennement V70 XC) est une version tout-terrain des familiales V70 et V70 AWD qui ont vu le jour en 2000.
Précisons que tous les modèles de la série 70 reÇoivent un moteur 5 cylindres en ligne disposé transversalement à l'avant, le moteur de base qui anime la V70 étant le 2,4 litres atmosphérique. Sont livrables en option le 2,4 litres à turbo basse pression et le T5 (2,3 litres à turbo haute pression).
Plus puissants et plus propres
Les versions V70 AWD et XC70 sont en outre dotées de la transmission intégrale et, pour 2003, du 2,5 litres turbo affichant une puissance de 208 chevaux (par rapport au 2,4 litres de 197 chevaux pour 2002). En outre, le couple maximal qui se manifeste au bas régime de 1 500 tr/min passe de 210 à 236 lb-pi. Les changements apportés à la cylindrée et à la distribution variable qui contribuent à hausser la puissance rendent aussi ces Volvo 2003 conformes aux normes ULEV (véhicules très peu polluants).
Notons aussi que toutes les Volvo 2003 à transmission intégrale adoptent le système Haldex à commande électronique. Sur route, la transmission intégrale Volvo agit presque exclusivement en mode traction, mais sur chaussée glissante, le système Haldex permet le passage instantané en mode 4 roues motrices et peut transférer entre 5 et 65 % de la puissance aux roues arrière sans même l'intervention du conducteur. Par rapport au précédent système à visco-coupleur qui permettait un certain patinage des roues avant en forte accélération, le système Haldex donne de meilleurs résultats.
Mieux qu'un Explorer
En matière de performances, notre grande suédoise (près de 1 700 kg) affiche des accélérations relativement molles avec la boîte automatique, mais les reprises de 80 à 120 km/h (7 secondes) sont très honorables. La fonction manuelle de la boîte automatique à 5 rapports est facile à actionner et la direction généreusement assistée à basse vitesse se raffermit à plus haute vitesse. La XC70 n'a cependant pas le tempérament sportif à cause de la hauteur de la caisse et de l'adoption de pneus « ballons » à profil élevé (65). C'est sans doute ce qui cause aussi une sensation de flottement qui nuit à l'agrément de conduite. Notons au passage que la garde au sol de 20,8 cm est supérieure à celle de certains gros utilitaires comme le Ford Explorer et le Chevrolet Blazer, les soi-disant maîtres de la brousse?
Autres particularités du XC70, les boucliers avant et arrière et les grosses moulures de bas de caisse qui lui donnent un air de dur à cuire. À l'intérieur, règne l'atmosphère Volvo : sièges avant confortables et à réglages multiples, tableau de bord soigné et ergonomique mais dont le gris uniforme manque de gaieté, équipement complet, y compris la climatisation automatique bizone et la chaîne audio avec lecteur CD et commandes au volant. À l'arrière, les occupants sont assis assez droit, mais le dégagement en hauteur se révèle convenable grâce au toit surélevé. Le coffre très accessible présente un excellent volume de chargement qui augmente sensiblement lorsqu'on rabat les dossiers de la banquette. Astuce signée Volvo : les dossiers sont divisés en trois sections et il est donc possible, en rabattant la seule section centrale, de loger des objets longs comme des skis, tout en conservant les deux places arrière. Autre particularité : les nombreux coussins de sécurité avant, latéraux et à la tête et les appuie-tête actifs chargés de protéger votre nuque lors d'une collision arrière.
En matière de sécurité active, notons la présence de freins à disque puissants doublés de l'ABS, mais l'antipatinage et l'antidérapage brillent par leur absence et ne sont livrables en option que dans la version T5. Pour un constructeur qui se targue d'être à la fine pointe en matière de sécurité, ce choix est quand même malheureux.
Généreusement vitrées, les familiales de la série 70 ne présentent pas de problème de visibilité pour le conducteur qui se sert exclusivement de ses rétroviseurs. Par contre, avec la méthode « par-dessus l'épaule », vous serez gêné par la grosseur des appuie-tête qui obstruent la vue. Quant aux occupants des places arrière, ils se plaindront pour la même raison du manque de visibilité vers l'avant. Précisons aussi que la hauteur de la XC70 facilite l'accès à bord, étant donné que les sièges se trouvent à la hauteur des fesses. Belles machines à rouler sur de longues distances, les familiales Volvo maîtrisent bien les bruits de vent, mais notre XC70 présentait des bruits de roulement sans doute attribuables aux gros pneus Pirelli à semelle profonde. Aussi, au démarrage, lorsque les roues sont braquées, en entend des bruits de transmission et un léger effet de couple se manifeste en forte accélération. En matière de consommation, les familiales Volvo sont pénalisées par un poids important et une aérodynamique moins soignée que celle de certaines rivales allemandes, ce qui se traduit par une consommation assez élevée, sans oublier la nécessité de se ravitailler en supercarburant.
Le bilan ? Une gamme attrayante de familiales solides, confortables, sécuritaires et offrant un bon rapport prix/espace. Le meilleur compromis : la V70 AWD qui offre les avantages et la sécurité de la transmission intégrale et un meilleur comportement routier que la XC70, le tout à un prix moindre.