Volvo C70, suédoise grand air
Le coupé C70 est apparu en 1998 et le cabriolet a suivi une année plus tard. Ironiquement, c'est le cadet de cette famille qui survit à son aîné, sacrifié cette année en raison d'un désintéressement de la clientèle. Malgré les vains espoirs répétés d'année en année par les grands constructeurs, cette catégorie est pour le moment en perte de vitesse. Coupé à vocation économique ou de grand luxe, la demande est à la baisse. Donc, place au soleil, au grand air et au cabriolet C70.
Mais avant de parler de mécanique et de tenue de route, un petit mot au sujet de la sécurité, une qualité incontournable de chaque Volvo. Nous savons tous que les cabriolets sont reconnus pour ne pas offrir la même sécurité qu'une berline, surtout lors d'un capotage. Pour compenser, les ingénieurs suédois ont mis au point un système de deux arceaux de sécurité à déploiement automatique en cas de capotage. Des capteurs de stabilité détectent tout roulis exagéré de la voiture associé à la perte de contact des roues avec le sol, un principe qu'on retrouve aussi chez Mercedes. En une fraction de secondes, les arceaux de sécurité se déploient. Le cabriolet Volvo est également doté de ceintures de sécurité avec tendeurs automatiques qui éliminent tout jeu dans la ceinture en cas d'impact.
Enfin, les montants du pare-brise sont réalisés dans un acier spécial pour prévenir tout affaissement si jamais le véhicule se retrouve les quatre roues en l'air. Mais ce n'est pas fini ! En plus de ces précautions supplémentaires, Volvo continue d'installer sur toutes ses voitures son système SIPS de protection latérale intégré dans le châssis de la voiture et qui permet de dissiper l'énergie générée par un impact latéral. Bref, toit souple ou pas, la C70 est un authentique Volvo en matière de sécurité passive.
Plus de puissance
ConÇus à partir de la plate-forme du coupé, les renforts nécessaires avaient été incorporés dans le châssis à la première étape du développement. Ce qui explique sa bonne rigidité et la possibilité de pouvoir accepter des moteurs puissants. C'est d'ailleurs ce qui a permis aux ingénieurs d'ajouter encore des chevaux en 2003. Le moteur de série, un 5 cylindres de 2,4 litres, voit sa puissance passer de 190 à 197 chevaux. Ce qui est suffisant pour donner un peu plus de vivacité aux reprises.
Le moteur optionnel demeure le 5 cylindres de 2,3 litres. Il est doté d'un turbo à haute pression dont la puissance passe de 236 à 242 chevaux en 2003. Cela permet d'obtenir des bons temps d'accélération, mais ce 5 cylindres suralimenté est affligé d'un temps de réponse du turbo assez important qui vient fortement atténuer le plaisir de conduire. De plus, la douceur et la progressivité ne font pas partie de ses qualités. Enfin, même si la plate-forme est suffisamment rigide pour accepter un peu plus de 200 chevaux aux roues avant, on frise la limite lorsque la puissance atteint les 250 chevaux. Il est plus sage de s'en tenir au moteur de série, également moins assoiffé.
Toit magique
Compte tenu que les concurrentes dans ce créneau du marché sont très raffinées et en raison du prix demandé pour cette suédoise plein ciel, un toit souple automatique était un must. Il suffit d'appuyer sur un bouton pour baisser les fenêtres, déverrouiller les points de rétention et replier la capote dans l'espace qui lui est réservé derrière la banquette arrière. Le seul hic à ce tour de magie est que la capacité du coffre est réduite au strict minimum. De plus, une fois en place, sa petite lunette arrière et des panneaux 3/4 viennent réduire la visibilité.
Sous ce chapiteau amovible, le tableau de bord est dans la plus pure tradition Volvo avec une instrumentation complète et des commandes bien placées. Par contre, les porte-verres ne sont pas d'une efficacité à tout casser. Les stylistes ont opté pour des couleurs pâles d'inspiration scandinave tandis que les appliques de bois sont à peine plus foncées. La combinaison radio/cassette/lecteur CD est associée à un ampli « Dolby Surround Sound » dont les performances sont nettement au-dessus de la moyenne.
Un cabriolet toutes saisons
Le comportement routier du cabriolet est très satisfaisant et il fait très mal paraître la Saab 93 cabrio. Ce qui est assez facile à réaliser puisque celle-ci est en dernière place parmi les cabriolets de luxe. Par contre, lorsque comparé aux allemandes de cette catégorie, c'est moins brillant. Le châssis n'a pas la même rigidité que celle des BMW de Série 3 et des Mercedes CLK par exemple.
Malgré ces limites, la tenue en virage est tout de même acceptable. Mais ce qui démarque surtout cette Volvo est sa capacité d'affronter sans problème les conditions les plus diverses. Lors d'un essai de plusieurs heures sur un parcours montagneux, les conditions météorologiques ont grandement varié passant d'une chaleur fort agréable à une fraîcheur passant à quelques degrés près du point de congélation. Dans les deux cas, le C70 s'est révélé à la hauteur. La capote baissée, la cabine est pratiquement exempte de turbulence grâce à l'utilisation d'un déflecteur arrière optionnel. Une fois le toit en place, l'habitacle était quasiment aussi étanche et silencieux que dans un coupé.
Et il faut ajouter que la caisse du cabriolet est solide. Il faut rencontrer des trous et des bosses d'importance pour secouer le châssis. Il sera donc possible de rouler sans trop de problème toute l'année durant. Reste à savoir cependant si cela sera suffisant au cours des prochaines années pour assurer la survie de ce cabriolet dont le prix de plus de 60 000 $ incite à une mûre réflexion quand on le compare à ses concurrents germaniques. Bref, il pourrait bien subir le même sort que le coupé si les ventes demeurent aussi discrètes.