Volkswagen New Beetle / Turbo / Cabrio, rentrée dans le rang
Cinq ans se sont écoulés depuis le lancement spectaculaire de la New Beetle au Salon de l'auto de Detroit. L'engouement qui a marqué ses débuts fait maintenant place à l'indifférence. Pour relancer l'intérêt autour de ce modèle, Volkswagen lance enfin cette année la version cabriolet dont on parlait déjà depuis quelques années.
Quant à la New Beetle ordinaire, elle poursuit sa route sans faire de bruit. Comme si la voiture se dirigeait tout droit vers une retraite anticipée, tel que bon nombre d'observateurs l'avaient d'ailleurs prévu au moment de son introduction. Pour maintenir un certain niveau de popularité, le constructeur allemand s'est appliqué à ajouter au catalogue des groupes d'options. Avec le retrait de la GL, la New Beetle se décline cette année en versions GLS et GLX. Cette dernière est animée par le moteur turbo de 1,8 litre qu'elle partage avec d'autres modèles du groupe Volkswagen, dont la GTi.
Gonflée aux stéroïdes
Cette GLX procure de vives sensations, dignes de certaines sportives, grâce à ses 150 chevaux bien sonnés. Ce 4 cylindres tend à donner un second souffle à une voiture qui mise principalement sur son look. La question est maintenant de savoir si la présence de cette GLX au sein de la gamme est vraiment justifiée.
Il ne faut pas se le cacher, cette New Beetle gonflée aux stéroïdes est aussi performante sinon plus que la GTi. On est loin, vraiment loin de la vocation première de la New Beetle !
Le bloc-moteur se voit confier le dispositif de « distribution variable à l'admission ». S'il n'élimine pas le fameux temps de réponse du turbo, le système rend le moteur moins anémique sous la barre des 2 000 tr/min. Après quoi, gardez vos deux mains sur le volant, car Ça bouge et très vite. Plus lourde que la Golf GTi (de 50 kilos), la New Beetle GLX s'offre pourtant des accélérations plus soutenues que sa cousine et des reprises comparables, on ne blague pas, à celles d'une Acura RSX. Pour optimiser son rendement, les roues de 17 pouces (option) chaussées de pneus à profil bas compléteront l'ensemble. À la facture déjà salée, il faudra ajouter quelques centaines de dollars pour profiter, en nouveauté cette année, de l'antidérapage (ESP) qui viendra corriger le manque d'adhérence de la voiture sur chaussée mouillée.
Volkswagen a aussi prévu un aileron (aménagé sur la partie supérieure de la lunette arrière) pour augmenter la stabilité. ConÇu a priori pour les autobahnen en Allemagne où aucune limite de vitesse n'est prescrite, ce béquet ne se déploie qu'à la vitesse de 150 km/h.
On a toutefois prévu un interrupteur pour l'actionner à tout moment. Malgré cet appui, la New Beetle est toujours sensible au vent latéral. Les formes inhabituelles de sa carrosserie y sont sûrement pour quelque chose. Rendons à César ce qui appartient à César : ingénieux, ce mécanisme qui ferme automatiquement le toit ouvrant à une certaine vitesse, pour ne pas nuire à l'aérodynamique. BMW aurait sûrement intérêt à exploiter cette caractéristique dans le cas de la Mini et de son toit ouvrant panoramique. À proscrire complètement à haute vitesse, on vous le dit.
La New Beetle GLS compte, quant à elle, un moteur 2 litres décevant à tous égards, pour ne pas dire complètement démodé. Dans ces conditions, mieux vaut se rabattre sur la version TDi.
Une cabine exiguë
En jouant la carte de l'originalité, Volkswagen a complètement sacrifié l'aspect pratique. Les constructeurs allemands sont habiles à faire revivre des vedettes du passé, mais ils sont atteints du même malaise. Pensez à la nouvelle Mini. Pas fort non plus. Pour la polyvalence, on repassera. Les places arrière de la New Beetle sont symboliques, tout autant que le coffre. On oserait même dire que la voiture est conÇue pour deux personnes. Comme dans un menu de restaurant chinois. Un numéro 1 pour 2? Et le petit pot à fleurs à la place du biscuit !
Quant à l'ergonomie, aussi bien de pas en parler. La New Beetle est un exemple? à ne pas suivre. Malgré la large surface vitrée du véhicule, la visibilité est loin d'être parfaite. Les montants courbés et bien avancés sont en grande partie responsables de ce défaut auquel on est incapable de s'habituer.
Le soin apporté aux matériaux est encore et toujours un point d'interrogation. Assemblée au Mexique, la New Beetle dégage une impression de « bon marché » qui, à la longue, risque de vous rattraper. Et cela peut également s'appliquer au tissu des fauteuils d'une qualité tout aussi douteuse. Sièges qui, pour ce qui est du confort, méritent une bonne note, si ce n'était de cette fichue roulette pour l'inclinaison du dossier. Une manette qu'on souhaite voir disparaître une fois pour toutes chez Volkswagen.
Et maintenant la cabriolet !
D'ici quelques semaines, la gamme New Beetle comptera une nouvelle venue pour le moins très attendue. La version cabriolet, dont l'arrivée a été maintes et maintes fois retardée, doit finalement être là en novembre. Cela signifiera d'ailleurs la fin de la Golf cabrio.
Élaboré avec la collaboration du spécialiste Karman, un partenaire de longue date de VW, la cabriolet donnera un nouvel élan à une voiture en mal de publicité. Selon toute vraisemblance et contrairement à la Golf, la New Beetle cabriolet sera dépourvue d'arceau de sécurité. Doté d'une capote en toile, à commande manuelle ou électrique, ce cabriolet signifie un vrai retour aux sources pour l'ancêtre de la New Beetle. À ces modèles décapotables qui, encore aujourd'hui, sont considérés comme des pièces de collection fort convoitées.