Toyota Tacoma, du solide, mais...
Il suffit de circuler sur les routes secondaires de la Californie et de voir le nombre d'anciens modèles qui roulent encore pour constater que les camionnettes Toyota sont non seulement très populaires, mais très, très durables. Il n'est pas rare d'en croiser qui ont plusieurs centaines de kilomètres dans le châssis et qui roulent toujours sans égard à leur date de fabrication. De plus, le Tacoma semble être le modèle de choix d'un important pourcentage de jeunes.
S'il est un modèle-culte chez nos voisins du Sud, le Tacoma est moins en demande dans notre coin de planète en raison d'une échelle de prix plus corsée que celle de certaines concurrentes. De plus, force est d'admettre que sa silhouette ne semble pas plaire tellement. Une autre preuve que nos goûts et ceux des Américains ne sont pas toujours en harmonie. En fait, ce qui dérange dans la présentation esthétique de ce camion est sa grille de calandre qui semble avoir été empruntée à un camion jouet. Cela lui confère une allure marginale.
Un modèle à caisse stepside a été offert en cours d'année 2002. Le look, assez réussi dans l'ensemble, contribue à détourner notre attention de la calandre. Contrairement à ce qu'ils ont fait pour les autres véhicules de ce type, les stylistes ont opté pour une aile extérieure très étroite et les prises pour les pieds sont relativement petites. À défaut d'être aussi pratique que la concurrence, ce modèle prouve que ce constructeur s'intéresse à toutes les facettes du marché.
Du solide
Si certaines personnes achètent ces camionnettes pour leur usage personnel, d'autres les destinent à une utilisation commerciale. Les gens de Toyota ont conÇu ce modèle pour qu'il soit en mesure de résister aux abus d'une utilisation commerciale tout en y intégrant assez de luxe pour satisfaire les besoins d'une famille. Les plastiques de qualité, l'assemblage sérieux et la solidité de la caisse constituent des indices permettant de prévoir que ce Tacoma profitera de la même fiabilité que les modèles antérieurs. Des cadrans indicateurs à chiffres noirs sur fond blanc, un levier de vitesses de boîte automatique en forme de levier de jeu vidéo, des sièges baquets avant aux bourrelets latéraux bien en évidence comme ceux des voitures sport, un volant de type sport à quatre branches sont autant d'éléments qui viennent renforcer le caractère ludique du véhicule.
Depuis l'an denier, le modèle à cabine simple n'est plus offert. Il faut donc choisir entre la version à cabine allongée Xtracab et le Doublecab 4 portes. Le premier ne permet pas d'accommoder un adulte aux places arrière. Seul un enfant de petite taille peut s'asseoir avec un certain confort sur ces minuscules banquettes. L'espace additionnel derrière le siège du conducteur sert donc essentiellement d'espace de rangement. Le modèle 4 portes s'avère beaucoup plus intéressant à cet égard. Même si l'espace n'est pas aussi important que dans une limousine, le dégagement pour les jambes et la tête est adéquat pour une personne de taille normale. Malheureusement, le dossier trop incliné vers l'avant nous force à adopter une position inconfortable. Enfin, cette cabine plus grande oblige à raccourcir la caisse de chargement. Pensez-y bien, donc, avant d'adopter une cabine 4 portes si vous prévoyez transporter plus d'objets que de passagers. Un jour ou l'autre, vous risquez d'être pénalisé pour avoir choisi les humains plutôt que les bagages. Mais pour une utilisation familiale, le Doublecab est un choix plus intéressant.
Cramponnez-vous !
Solide, bien assemblé, précédé d'une enviable réputation de solidité et de fiabilité, le Tacoma semble être le bon choix pour bien des gens. Mais ceux-ci devraient en faire l'essai sur route avant de signer le contrat d'achat. Car tout n'est pas rose au royaume du numéro un nippon. La première critique majeure concerne l'assise relativement basse des sièges avant. Dès qu'on prend place à bord, on note qu'ils sont trop bas, qu'ils offrent peu de support pour les cuisses et qu'ils nous obligent à adopter une position de conduite assez peu conventionnelle. De plus, dans le dernier modèle essayé, il m'a semblé que le volant était légèrement déporté vers la gauche.
Ce serait tolérable si la suspension et le comportement routier du Tacoma ne venaient pas gâcher la sauce davantage. Peu importe quel moteur vous avez choisi, la suspension est toujours aussi ferme. Sur mauvaise route, vous devez vous cramponner au volant alors que le train arrière se livre à un enchaînement de ruades dont l'intensité est directement proportionnelle à l'état de la chaussée. À ce chapitre, le Tundra pourrait en montrer à son petit frère puisqu'il est l'un des plus civilisés qui soient sur une route en mauvais état.
Les limites de la tenue de route du Tacoma sont vite explorées, car son comportement routier est rural. La suspension très ferme fait de la rencontre avec chaque imperfection de la route une expérience pénible. Et en virage, un centre de gravité élevé s'associe à un sous-virage chronique et à une direction floue au centre pour donner des sueurs froides au plus blasé des pilotes. Heureusement que les freins résistent à l'échauffement. Par contre, la distance de freinage se révèle plus longue que la moyenne. En conduite hors route, le Tacoma est capable d'en prendre et son rouage 4X4 à temps partiel s'enclenche bien tandis que la garde au sol est bonne. De plus, un châssis très rigide et un rouage d'entraînement costaud permettent de s'enfoncer sans crainte dans la forêt.
Pour ceux qui préfèrent les randonnées boulevardières, la meilleure suggestion est la version Doublecab à moteur V6 3,4 litres de 190 chevaux. La facture est plus corsée, mais l'agrément de conduite est proportionnel.