Toyota RAV4, ravissant 4 cylindres !
C'est en 1996 que Toyota a lancé la mode des utilitaires sport, en s'aventurant sur des sentiers qui n'avaient jusqu'alors été explorés que par Jeep et Suzuki. Le concept « tout-terrain à tenue de route améliorée » était encore si mal connu du public que le manufacturier nippon avait jugé bon de baptiser le sien d'un acronyme qui en décrivait l'usage : Recreational Active Vehicle, le chiffre 4 référant à la traction intégrale.
Sept années et des tonnes de VUS plus tard, le « raccourci » forgé par Toyota n'explique rien que tout le monde ne sache déjà, à moins peut-être qu'il ne serve à rappeler combien le RAV4 est ravissant? et qu'il est toujours mû par un moteur 4 cylindres. Sur papier, les 148 chevaux de ce petit groupe motopropulseur ne semblent pas faire le poids dans une catégorie maintenant dominée par les 6 cylindres. Comme de fait, il bourdonne et atteint rapidement ses limites sur la grand-route ; pas très indiqué pour tracter le bateau ou la tente-remorque ! En ville, par contre, la linéarité de son couple permet au RAV4 de se couler avec aisance dans la circulation.
Il convient bien, en somme, aux besoins d'une petite famille qui effectue la majorité de ses déplacements en milieu urbain, tout en consommant moins d'essence qu'une grosse cylindrée. La boîte manuelle permet bien sûr de mieux exploiter sa puissance (l'automatique est par ailleurs sans reproche), mais attendez-vous, dans tous les cas, à ce que les accélérations s'accompagnent de bruits et d'efforts de la mécanique qui n'ont rien de récréatif.
Plus à l'aise en ville
Mis à part le Subaru Forester peut-être, la tenue de route du RAV4 est, parmi tous les utilitaires compacts, celle qui se rapproche le plus d'une automobile. Le pilotage est à toute fin pratique sans histoire en ligne droite, tandis que dans les courbes, la rigidité du châssis et la fermeté des ressorts et des amortisseurs gardent les roulements de caisse à l'intérieur de limites raisonnables. Il arrive que la suspension s'affole sur chaussée dégradée, mais en règle générale elle avale les bosses avec aplomb tout en soignant le confort des occupants. Pour le reste, la direction rapide, le court diamètre de braquage et le faible encombrement du RAV4, sans oublier la position élevée du conducteur, concourent à donner envie de s'amuser dans le trafic, d'autant que les freins à disque et tambour ne sont pas dépourvus de mordant. Il est seulement dommage, à ce chapitre, que l'ABS ne soit offert qu'en option.
Doté d'un différentiel central qui répartit le couple entre les roues avant et arrière (le différentiel arrière est autobloquant dans la version de luxe), le RAV4 démontre aussi de belles aptitudes hors piste, si ce n'est qu'il gagnerait à être chaussé de pneus convenant mieux à ce genre d'excursion. De toute faÇon, avec sa garde au sol de seulement 17 cm et sa traction intégrale dépourvue d'une boîte de transferts, il est clair dès le départ que cet utilitaire n'est pas destiné à jouer les chèvres de montagne. Il permet cependant de prendre la route en toute confiance, peu importent les conditions météorologiques, ce qui correspond sans doute aux attentes d'une majorité d'utilisateurs.
Les lignes extérieures, nous le disions, sont rien de moins que ravissantes. Elles le sont parfois même trop aux yeux de certains, qui reprochent encore et toujours au RAV4 ses allures de jouet. Comme quoi on ne peut pas plaire à tout le monde et à son père !
Un habitacle bien conÇu
L'habitacle marque aussi des points, grâce à sa fonctionnalité et à la rigueur de son assemblage. De facture moderne, la planche de bord insuffle une atmosphère de dynamisme et de convivialité. L'abondance des matériaux plastiques laisse un léger arrière-goût de « bon marché », mais on peut se consoler à la pensée qu'ils sont pour la plupart de bonne qualité. Les commandes se manipulent aisément et donnent une impression de solidité que renforce la prise en main du volant. La rigueur de la conception s'affirme jusque dans les détails, comme les porte-verres dont la prise s'ajuste à des contenants de toutes dimensions, ou les espaces de rangement qui se font aussi nombreux que pratiques.
ConÇus pour protéger leurs occupants de blessures cervicales résultant d'un impact, les baquets avant sont spacieux et supportent bien le dos, à défaut d'offrir un bon maintien latéral. À l'arrière, la platitude de l'assise n'autorise qu'un confort relatif, mais les occupants jouissent d'un espace adéquat aux jambes et bénéficient de dossiers inclinables. La banquette coulisse, se rabat 50/50 ou s'enlève complètement pour faire passer le volume de chargement à un total de 1909 litres. Assez impressionnant, si l'on songe que le RAV4 est le plus court des utilitaires compacts ! L'accès se trouve facilité par l'ouverture latérale de la porte arrière, le seul ennui étant que cette dernière s'ouvre du mauvais côté de la chaîne de trottoir (de gauche à droite).
À première vue, le prix de base paraît raisonnable, mais il n'inclut guère de commodités, si ce n'est le verrouillage assisté. La facture monte de 3 000 $ pour un ensemble d'accessoires aussi basiques que peuvent l'être le climatiseur, le régulateur de vitesse, le système d'accueil sans clé, les glaces et les rétroviseurs assistés. Et l'ABS n'est toujours pas inclus ! C'est encore 8 000 $ supplémentaires qu'il faut débourser pour mettre la main sur la version huppée, avec sellerie de cuir, toit ouvrant, différentiel arrière autobloquant et répartiteur électrique de freinage. Et même à ce prix, on n'a toujours qu'un 4 cylindres sous le capot.
Bref, le RAV4 est un mignon petit utilitaire qui ne brille ni ne pèche par aucune de ses particularités, mais dont l'équilibre d'ensemble satisfera l'acquéreur qui est prêt à payer un peu plus cher pour le standard de qualité Toyota.