Toyota Highlander, une Camry haute sur pattes !
Quelle mouche a piqué Toyota ? Comme si le constructeur japonais n'avait pas suffisamment de camionnettes dans ses rangs, voilà que le Highlander, cousin du Lexus RX 300, se pointe le bout du nez, positionné entre le compact RAV4 et le vénérable 4Runner.
Précurseur d'une nouvelle catégorie de véhicules dont on cherche encore la véritable identification (multisegment ou crossover), le Highlander sera bientôt suivi par la très attendue Chrysler Pacifica et, plus tard, par la Ford CrossTrainer. L'exercice consiste, en toute logique, à exploiter les qualités de chacun : la polyvalence et la puissance d'un utilitaire sport, le confort d'une fourgonnette et le comportement dynamique d'une familiale. À partir de la plate-forme de la Camry, ce qui n'est pas une mauvaise référence, Toyota a créé une camionnette haute sur pattes capable de s'adapter à tout genre d'imprévus. Moins « grand » que le 4Runner, le Highlander est légèrement plus long et à peine plus large. La cabine s'en trouve plus généreuse et ce sont les occupants de la banquette arrière qui en profitent davantage.
À l'avant, la plupart de ses utilisateurs n'auront aucune difficulté à adopter une bonne position de conduite. Toutefois, les gabarits imposants déploreront des pédales et un volant trop rapprochés malgré tous les ajustements possibles. Dans la cabine, on retient également l'absence d'une console centrale, ce qui facilite, comme dans une fourgonnette, les déplacements à l'intérieur. Pour ce faire, les concepteurs du Highlander ont placé le levier de sélection immédiatement en dessous du module central où sont regroupées les commandes du système radio et de la ventilation. La plupart des commandes principales s'avèrent faciles d'accès, à l'exception des boutons servant au réglage des miroirs extérieurs, obstrués par le volant.
Les fauteuils sont, dans l'ensemble, confortables tout en offrant un support latéral raisonnable. Rien n'est spectaculaire, vous l'aurez compris dans notre évaluation. Le Highlander mériterait sûrement un meilleur traitement à cet égard. C'est comme lorsqu'on compare la classe Touriste à la classe Affaires. On paie davantage pour profiter de certains avantages en termes de confort. Qu'a donc à offrir le Highlander pour justifier une facture relativement élevée ?
Pour les adeptes du camping improvisé, on a toutefois prévu un dispositif qui permet de rabattre complètement les deux sièges avant. En retirant les appuie-tête, vous êtes prêt pour une petite sieste avant de reprendre la route. Qui dit Toyota dit excellente qualité d'assemblage et une finition irréprochable. Le Highlander ne fait pas exception à la règle. L'habitacle est chaleureux et l'environnement se prête aux longues randonnées.
Un comportement prévisible
Fort d'une mécanique éprouvée, le Highlander est d'abord destiné à une conduite normale même si, confronté à des conditions plus difficiles, il se tire bien d'affaire.
Sur les routes secondaires légèrement accidentées, sur la neige et la glace, son comportement se révèle prévisible, malgré un système de traction intégrale démodé, introduit au début des années 90 dans les modèles Camry et Celica. Quelques raffinements ont beau avoir été apportés, le système n'est pas à la hauteur des attentes. Toyota a probablement préféré patienter jusqu'à la refonte du modèle (ce qui ne devrait pas tarder) pour revoir certaines composantes essentielles de sa camionnette.
Au fait, oubliez les randonnées hors route. Le Highlander n'est pas fait pour ce genre d'activités réservées aux vrais véhicules tout-terrain. Si vous cherchez un 4X4 plus robuste chez Toyota, le 4Runner comblera vos désirs.
Avantage V6
Le catalogue du Highlander comprend deux moteurs. Le 4 cylindres, modeste, n'est pas un vilain choix dans la mesure où vos besoins se limitent à des déplacements « normaux ». Seule nouveauté pour 2003, ce 2,4 litres peut être combiné avec l'intégrale. Sans être des plus performants, ce moteur a cette qualité de consommer un peu moins tout en se montrant silencieux et doux. Notre préférence va toutefois au moteur V6 que le Highlander partage avec d'autres membres célèbres de la famille Toyota, les Camry, Avalon, Lexus ES 300 et RX 300. Plus énergique avec 220 chevaux sous le capot, cette version du Highlander tire profit de la technologie VVTi, de distribution variable en continu. Cette caractéristique réduit l'effort du moteur en accélération et en reprise tout en limitant les excès en consommation.
La tenue de route, c'est incontestablement la plus belle surprise du Highlander. Sans être à la hauteur du BMW X5, il fait preuve d'une agilité étonnante si on le compare à d'autres produits de son créneau. Son comportement s'avère d'ailleurs moins capricieux que celui du RX 300. C'est en grande partie grâce aux retouches apportées à la suspension (ressorts plus rigides notamment) qu'il se démarque de son cousin.
Néanmoins, n'allez pas défier les tracés les plus sinueux au volant du Highlander. Cette camionnette au centre de gravité élevé est axée principalement sur le confort. La suspension, malgré certains raffinements, est encore trop molle. On note également un sous-virage dans les courbes prononcées.
Du véhicule, il faut également retenir son excellente insonorisation, son freinage sans faille et une direction qui, tout en étant précise, offre une sensation de la route comparable à celle d'une Camry. Une ombre au tableau, Toyota ne s'est toujours pas ajustée aux normes du marché en ne dotant pas sa camionnette d'une 3e rangée de sièges comme l'Acura MDX, entre autres. Si, pour plusieurs, cette caractéristique est inutile, elle représente un argument de vente.