Subaru Impreza/Outback/Sport, une affaire à saisir
Depuis son renouvellement il y a un peu plus d'un an, on a d'yeux (les street racers surtout) que pour la WRX, la plus douée des Impreza. Mais aussi exceptionnelle puisse être cette WRX, la joie qu'elle procure n'est pas accessible à tous comme en fait foi son prix qui frise les 40 000 $, une fois toutes les taxes acquittées. Fort heureusement, il existe d'autres versions plus économiques de l'Impreza. Moins rapides certes, mais nullement dénuées de talents.
L'Impreza prend les traits d'une berline (RS) ou d'une familiale (TS et Outback Sport). À l'intérieur, cela se traduit, dans un cas comme dans l'autre, par un habitacle suffisamment spacieux pour quatre personnes. L'accès aux places arrière ne pose pas véritablement problème et la banquette se révèle étonnamment confortable. Pour ajouter au confort, soulignons ? un fait plutôt rare ? que les ceintures de sécurité arrière sont dotées de points d'ancrage ajustables en hauteur et que trois véritables appuie-tête s'enracinent au sommet du dossier. Ce dernier se rabat en tout ou en partie dans le but d'accroître le volume de chargement. Heureusement, puisque les puits de roues rognent toujours sur l'espace utile. Bonne nouvelle, le coffre est accessible : son seuil de chargement se trouve à la hauteur du pare-chocs.
Les occupants des places arrière peuvent toujours regretter l'absence d'espaces de rangement (aucun vide-poches dans les portières ou à l'endos des baquets). Critique qui ne trouvera pas écho à l'avant où ils abondent. En fait, à l'avant, on risque plutôt de chialer contre la tristesse du tableau de bord qui, en dépit d'une instrumentation complète et lisible (on retrouve même un rappel du rapport sélectionné lorsque le véhicule est muni de la boîte automatique) et d'appliques d'aluminium (du faux bien sûr), est aussi triste qu'un jour de pluie. Il faut reconnaître cependant que toutes les commandes se trouvent dans l'environnement immédiat du conducteur et que les gros « robinets » sont nettement plus agréables et plus précis que les curseurs autrefois proposés pour régler la climatisation et le chauffage.
Contre toute attente, cette Impreza, la TS surtout, ne comporte pas une liste d'options longue comme Ça. De série, on retrouve les glaces et le verrouillage électriques, des glaces teintées, le climatiseur, un lecteur de disques compacts, une colonne de direction inclinable et un système antiblocage (ABS). Deux options (elles sont proposées par le concessionnaire) s'avèrent indispensables : un cache-bagages pour dissimuler le contenu du coffre et une télécommande pour le verrouillage/déverrouillage des portières. Cette dernière vous évitera bien des frustrations.
Vive la neige
Si, depuis sa refonte, vous n'avez pas encore eu l'opportunité de soulever le capot d'une Impreza, sachez que le 4 cylindres à plat de 2,2 litres a cédé sa place au 2,5 litres. Ce moteur, autrefois à l'usage exclusif des versions plus « sportives », est dorénavant la mécanique de service. Avec ses 165 chevaux, ce 4 cylindres est, et de loin, le plus puissant de sa catégorie. À titre de comparaison, le moteur du duo Matrix/Vibe développe une quarantaine de chevaux de moins. Cela dit, le 2,5 litres de Subaru apparaît aujourd'hui plus discret et toujours aussi énergique. Même si la transmission manuelle qui l'accompagne de série permet d'en tirer toute la quintessence, ce moteur fait bon ménage avec la boîte automatique offerte moyennant un supplément de 1 000 $. À l'exception de brèves hésitations lors d'accélérations intempestives, cette transmission ne porte pas flanc à la critique.
Sur la route, l'Impreza ne soulève pas les passions. Sa direction se révèle précise et son assistance bien dosée. Son diamètre de braquage, particulièrement court, rend cette Subaru plutôt agile en milieu urbain et dans les aires de stationnement des centres commerciaux. On la souhaiterait un brin plus communicative. Sans doute qu'une monte pneumatique plus performante permettrait d'exaucer ce souhait.
Ses éléments suspenseurs sont également bien calibrés, limitant au minimum les mouvements de caisse, mais ils ne parviennent pas à lisser avec autant de succès les imperfections de la chaussée. En d'autres termes, « Ça porte un peu dur ». De plus, considérant le niveau de performances de cette compacte, on se réjouit de pouvoir compter sur un système antiblocage (ABS), mais on s'étonne que la direction de Subaru n'ait pas fait preuve de plus de largesse en offrant en prime des freins à disque et non des tambours pour immobiliser les roues arrière.
Pour apprécier pleinement une Subaru, il faut la sortir par un jour de tempête. Elle en raffole ! Pendant que les tractions et les propulsions zigzaguent, patinent et valsent sous les intempéries, l'Impreza, aidée il est vrai de son excellent rouage intégral, paraît imperturbable. S'il est juste d'écrire qu'elle donne confiance à quiconque se trouve derrière son volant, il est bon de rappeler qu'elle ne peut défier les lois de la physique et par conséquent qu'il est toujours souhaitable de lui faire chausser quatre bons pneus à neige pour être en mesure d'exploiter tout son potentiel.
Pas très jolie, ni très polyvalente, l'Impreza se révèle néanmoins une option alternative intéressante aux actuelles Toyota Matrix et Pontiac Vibe, les deux coqueluches de l'heure dans le segment des « cinq portes à traction intégrale ». Bien que la puissance de sa mécanique et les réels avantages que procure son rouage intégral sur une surface à faible coefficient d'adhérence avantagent l'Impreza, il ne faut cependant pas perdre de vue le coût élevé de ses pièces de remplacement et sa consommation d'essence supérieure (aux deux concurrentes précitées toujours).