Pontiac Vibe, toute la ville en parle
Le choix a été unanime. Entre la Toyota Matrix et la Pontiac Vibe, c'est la représentante de General Motors qui a été choisie comme étant la plus belle par l'équipe du Guide de l'auto. Pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, ces deux voitures sont des s?urs jumelles puisqu'elles sont issues d'un partenariat entre le plus grand constructeur automobile au monde, GM, et le 3e en importance à l'échelle planétaire, Toyota. Comme on pouvait s'y attendre, un tel mariage a fait des vagues ; la Matrix et la Vibe sont incontestablement les voitures qui ont fait le plus parler d'elles au cours des derniers mois. Partageant la même plate-forme et les mêmes éléments mécaniques, ces deux petites familiales ne se distinguent que par leur silhouette et les divers emblèmes soulignant leur identité propre. Si la Vibe remporte le concours de beauté entre les deux, qu'en est-il du reste ?
Notre match comparatif publié en première partie répondra à cette question. Nous nous attarderons plutôt ici aux résultats d'un essai à moyen terme réalisé au volant d'une Pontiac Vibe 2003 à traction à moteur de 130 chevaux et transmission automatique à 4 rapports. Même sans la traction intégrale ou le moteur de 180 chevaux proposés en option, la voiture mise à notre disposition excédait tout de même de 5 940 $ son prix de base de 19 150 $. Son équipement facultatif comprenait un groupe Sport (roues de 16 pouces en alliage, toit ouvrant, etc.), un groupe Commodité, la transmission automatique et un groupe Sécurité (ABS, coussins gonflables latéraux). Total de l'addition : 26 035 $.
Mauvaise impression
Un tel prix a pour effet de rendre les acheteurs un peu plus exigeants. La Vibe est la parfaite illustration de ce que nous disait Bob Lutz, vice-président chez GM lors d'une entrevue. Il nous avait alors avoué que sa compagnie se devait de faire d'importants progrès au chapitre de la « perception de la qualité », un domaine où GM est légèrement en retrait sur la concurrence.
ConÇue en grande partie par Toyota, la Vibe est sans doute solidement construite, mais ce n'est malheureusement pas l'impression qui s'en dégage. Nos essayeurs ont souligné que les matériaux de la finition intérieure, notamment, avaient une apparence de fragilité, un commentaire qui s'est d'ailleurs retrouvé aussi dans le livret de bord de la Matrix que Le Guide de l'auto soumet à un essai à long terme. Cette impression initiale, est-il nécessaire de le préciser, fait plus de mal à Pontiac qu'à Toyota, compte tenu que la marque américaine ne jouit pas de la même réputation en matière de qualité que sa rivale nippone. Même si les deux voitures sont pratiquement identiques, il s'en trouve plusieurs qui préfèrent la Matrix à la Vibe simplement à cause de leur patronyme.
Avant d'aller plus loin, il m'apparaît utile de démêler l'écheveau que constitue la fiche technique de la Vibe. Par exemple, le moteur 4 cylindres de 1,8 litre a une puissance différente selon les modèles qu'il équipe : 130 chevaux avec la traction et 123 seulement dans les versions 4 roues motrices. À moins que vous n'optiez pour le modèle GT qui, lui, propose 180 chevaux avec la même cylindrée grâce à un système de distribution plus sophistiqué. Même les suspensions sont différentes selon les versions. Ainsi, seule la Vibe à traction intégrale vous donne droit à une suspension arrière à roues indépendantes. Les tractions doivent se contenter d'un essieu arrière à poutre de torsion qui, par contre, a permis d'abaisser le plancher de la soute à bagages. Finalement, la version GT est la seule à proposer une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports et des freins à disque à l'arrière.
Ces précisions faites, retournons au livret de bord de notre Vibe traction qui s'accommode assez bien de ses 130 chevaux même si ceux-ci sont un peu grognons à haut régime. Faute d'offrir 5 rapports, la transmission automatique propose une surmultiplication qui permet d'abaisser le régime du moteur et conséquemment le niveau sonore à une vitesse d'autoroute. Au moment de doubler, il suffit d'appuyer sur le bouton O/D pour améliorer les reprises.
La caisse a fait preuve d'une bonne rigidité même si des petits bruits en provenance de l'arrière se manifestaient à l'occasion. Compte tenu du centre de gravité élevé, la Vibe n'est pas le genre de voiture avec laquelle on s'adonne à des excès de vitesse. On lui pardonne donc son roulis et son sous-virage en se disant que la suspension a au moins le mérite d'être confortable. Ce n'est vraiment que par gros vent que la Vibe devient désagréable à conduire à cause de son instabilité.
Un intérieur clinquant
Si cette Pontiac diffère de la Matrix par sa silhouette, l'intérieur, en revanche, est identique dans les deux voitures. Un joli volant à trois branches derrière lequel on retrouve quatre cadrans cerclés de chrome donne une note un peu clinquante à un tableau de bord où le plastique gris aluminium est omniprésent. De prime abord, les sièges très mollement rembourrés donnent une impression de grand confort, mais on découvrira au fil des kilomètres qu'ils manquent de profondeur et d'appui latéral.
Autre détail dérangeant : que ce soit de 3/4 arrière ou de 3/4 avant, la visibilité souffre d'angles morts importants. Au moins, l'accès à l'arrière est facile et l'espace qu'on y trouve est très adéquat pour deux personnes. Décrite comme un véhicule utilitaire mixte, cette Pontiac joue assez bien son rôle avec un compartiment à bagages accessible au moyen d'un hayon dont la lunette arrière peut s'ouvrir séparément. Au lieu du tapis habituel, le plancher est cependant recouvert d'un morceau de plastique assez glissant qui fait valser à peu près tout ce qu'on y dépose. Fort heureusement, la situation n'est pas irrémédiable et la Pontiac Vibe a bien d'autres atouts pour se faire pardonner ses petits travers? dont celui d'être mieux tournée que sa s?ur jumelle de chez Toyota.