Chevrolet Optra, oubliez vos préjugés !
À l'automne 2003, General Motors dévoilait une foule de nouveaux modèles, dont certains étaient fabriqués en Corée. Le géant américain s'est porté acquéreur de plusieurs éléments de l'empire Daewoo en faillite, et profitait de ces nouveaux moyens pour commercialiser une multitude de véhicules destinés à de multiples marchés. Au Canada, les modèles Aveo, Epica et Optra sont sous la bannière Chevrolet tandis que Pontiac hérite de la Wave, une version de l'Aveo adaptée par cette division. De ce trio fabriqué en Corée, l'Optra est sans doute la plus intéressante du lot. Soulignons au passage que la Optra 5 est une version dérivée de la Daewoo Lacetti qui est la remplaçante de la Lanos.
Curieusement, l'Optra est celle qui a connu le plus lent départ. Elle est arrivée dans les salles de démonstration plusieurs semaines après les deux autres modèles et seulement en version berline. Celle-ci possède une silhouette agréable, mais ressemble à la plupart des autres véhicules de sa catégorie. Puis, plusieurs mois plus tard, la version hatchback cinq portes est arrivée sur le marché et elle se démarque avantageusement de la berline. Sans être ultra moderne, la silhouette est plus originale et ses lignes sont bien équilibrées. Et pour 2005, une familiale viendra compléter le trio. Les trois modèles se partagent la même présentation avant qui est bien jolie avec un capot plongeant et des phares ovoïdes dont les extrémités délimitent la calandre qui est surplombée par une bande décorative contrastante. Mais la cinq portes se démarque par sa partie arrière à hayon dont la forme arrondie donne une impression de sportivité à cette compacte. De plus, les feux arrière et leurs lentilles circulaires de couleur contrastante contribuent à donner de l'impact à l'Optra. Toujours à propos de la présentation extérieure, les roues en alliage à six rayons dont était dotée notre voiture d'essai contribuent, elles aussi, à en faire une voiture sympathique. Il faut également ajouter que les jantes en alliage de la berline sont différentes et tout aussi élégantes, tandis que la familiale emprunte ses jantes à la cinq portes.
Mais la pièce de résistance est le tableau de bord qui est une réussite. Les stylistes ont bien utilisé les éléments contrastants de couleur aluminium qui encerclent les buses de ventilation circulaires, le module des commandes de climatisation en plus de traverser la planche de bord. Ce même matériau est utilisé pour délimiter la plate-forme du levier de vitesses. On le retrouve également sur les branches du volant. Celui-ci est également doté de commandes audio à droite du moyeu.
Cette présentation ne fait pas bon marché comme c'est généralement le cas pour les petites voitures économiques en provenance de la Corée. Même le tissu des sièges ne possède pas cette texture exécrable qui semble être le lot de bien des voitures d'origine asiatique. Par contre, la texture de certains plastiques laisse à désirer, tandis que la ceinture de sécurité est difficile à enclencher alors que nous avons la main coincée contre la console centrale. Cette dernière est par ailleurs surmontée d'un vide-poches pratique. Détail intéressant, la berline et la familiale ont un tableau de bord différent de celui de la cinq portes et c'est beaucoup moins inspirant.
Malheureusement, la cinq portes perd un peu de sa polyvalence en raison du fait que le dossier 60/40 de la banquette arrière ne se replie pas complètement à plat.
Mécanique moderne
Il fut une époque où les voitures à vocation économique étaient tout aussi dépourvues sur le plan mécanique qu'en fait de confort et d'équipement. Cette période est révolue depuis belle lurette et aucun constructeur n'oserait s'aventurer dans la même catégorie que la Mazda 3 Sport sans avoir une fiche technique tout au moins égale en termes d'éléments modernes. L'Optra se débrouille assez bien à ce chapitre. Son moteur quatre cylindres 2,0 litres à double arbre à cames ne produit que 119 chevaux, ce qui est à la limite. Il permet de boucler le 0-100 km/h en 11 secondes avec la boîte automatique à quatre rapports et une seconde de moins avec la boîte manuelle.
Il ne faut toutefois pas se fier uniquement à ces chiffres. En conduite, notre Optra cinq portes affichait des accélérations adéquates et se permettait même de devancer le flot de la circulation. Sur les autoroutes, cette petite coréenne tenait le cap sans problème et le moteur n'était pas particulièrement bruyant même à 120 km/h.
Il faut préciser que la berline est moins agréable à piloter que le hatchback qui s'est révélé à la hauteur de la tâche. Cela ne signifie pas que sa tenue en virage soit l'égale des meilleures sportives, mais son comportement est honnête et la voiture demeure généralement stable avant de devenir sous-vireuse. De plus, les pneus d'origine ne font rien pour aider sa cause. Bref, vous pouvez vous amuser à son volant, mais il ne faut pas être trop audacieux. Si vous excédez les limites de la suspension, la voiture devient instable et la caisse a tendance à sautiller. Et si les freins sont efficaces en conduite normale, ils s'échauffent tout de même rapidement. Cette faiblesse est compensée par des freins à disque aux roues arrière et un système ABS de série.
Le seul point d'interrogation concernant la gamme Optra est sa fiabilité puisque ce modèle n'est commercialisé que depuis quelques mois seulement. Il suffit que la fiabilité soit au rendez-vous et les ventes vont grimper. Même si ce n'est pas une preuve valide, notre véhicule d'essai avait plus de 8 995 km au compteur et sa carrosserie était toujours aussi rigide tandis qu'aucun bruit de caisse ne se faisait sentir. Voilà qui est de bon augure.