Mercedes-Benz Classe C Coupé, enfin un vrai moteur
À l'occasion du lancement de la Mercedes-Benz C230 l'an dernier, Le Guide de l'auto s'est demandé si DaimlerChrysler gagnerait son pari visant à rajeunir son image et sa clientèle avec ce modèle à 35 000 $. La réponse, selon les responsables de la marque, est un oui retentissant. Voyons à présent la « petite » surprise que nous réserve le millésime 2003.
Mercedes-Benz a donc atteint ? et dépassé ? son objectif de vente de la « première Mercedes abordable ». Plus court qu'une Volkswagen Jetta, le coupé C230 n'en est pas moins une véritable Mercedes, malgré le dessin atypique de l'arrière qui évoque une certaine VW Scirocco. Reposant sur la plate-forme de la Classe C, le sympathique coupé C230 est tronqué de 18 cm en longueur par rapport à la berline, ce qui se répercute principalement sur le porte-à-faux arrière et, par conséquent, sur le coffre. Et puisqu'il n'y a que deux portes, l'accès aux places arrière vous imposera des contorsions. Mais, une fois assis, le confort et le dégagement vous surprendront ? pour un coupé, du moins. Ajoutons aussi la luminosité qu'autorise le toit ouvrant panoramique (en option) doublé du panneau vitré arrière.
Une vraie Mercedes
À bord, Ça « sent » la Mercedes. Volant à trois branches plus massif qu'élégant mais réglable en hauteur et en profondeur, sièges fermes mais confortables et aussi réglables en hauteur, tableau de bord sobre mais non triste grâce au placage d'aluminium ornant la console centrale, matériaux de bonne qualité, (mais certains plastiques mériteraient de passer chez Lexus) et commandes au volant « germaniques », c'est-à-dire peu intuitives, pour ne pas dire compliquées. Ajoutons l'absence inexcusable du lecteur CD, livrable seulement en option, une autre mauvaise habitude germanique. Notons aussi avec plaisir la présence de la climatisation automatique bizone, du régulateur de vitesse, des commandes électriques (glaces, rétroviseurs, verrouillage) et ? qui dit mieux ? ? de huit coussins de sécurité. Bilan positif, donc, malgré quelques irritants, dont les ceintures de sécurité avant placées trop loin à l'arrière, donc difficiles d'accès et inconfortables à la longue.
Le beau moteur !
Mais là où elle brille, la petite, c'est sur le plan mécanique. Nos lecteurs se souviendront des critiques que nous avions formulées à l'égard du 4 cylindres suralimenté de 2,4 litres équipant la C240 2002. « Un moteur gênant » à la « sonorité désagréable », « manquant de souplesse en accélération », bref pas digne d'une Mercedes. Eh bien, imaginez donc qu'on nous a donné raison. Adieu le 2,4 litres ; bienvenue au 1,8 litre ! Comment ? Un plus petit moteur ? Eh oui, aussi petit que le petit turbo qui anime la multitude de VW et d'Audi, mais suralimenté par compresseur volumétrique. Souple à souhait, onctueux même, comme un bon V6, puissant et offrant un couple remarquable à bas régime. Un régal. Certes, avec moins de 200 chevaux pour une caisse pesant 1 500 kg, vous ne ferez pas concurrence à une Viper, mais le 0-100 km/h se fait en un acceptable 8,5 secondes. Mais là où ce moteur surprend, c'est par ses reprises (80-120 km/h en 7,8 secondes en 4e) qui sont évidemment démunies du turbo lag parfois brutal de certains moteurs turbo. Et en prime, économie d'essence, puisque nous avons réalisé une moyenne route-ville de 10,5 litres aux 100 km et un magnifique 7,3 litres à vitesse constante sur autoroute. Précisons, pour bien situer ces chiffres, que c'est la boîte manuelle à 6 vitesses qui équipait notre voiture d'essai mais que celle-ci n'avait que 20 km au compteur en début d'essai, ce qui laisse supposer une légère amélioration des performances et de l'économie.
Comment se fait-il qu'un plus petit moteur soit tellement plus satisfaisant et pourquoi Mercedes n'a-t-il pas choisi ce moteur dès le lancement du modèle, un an auparavant ? Allez donc savoir !
Sur la route, notre coupé C230 ne déÇoit pas non plus. Solidement campée sur des belles jantes de 17 pouces chaussées de Michelin Pilot à profil bas (livrables en option), la petite allemande exhibe une tenue de route rassurante et un agrément de conduite indéniable doublés, en cas d'écart de conduite de votre part, d'une grande compétence à vous ramener sur le droit chemin, grâce aux multiples assistances électroniques. Antiblocage, antipatinage et, surtout, antidérapage, sont là pour modérer vos élans, le tout en équipement de série. D'ailleurs, si vous tenez à vous « amuser », vous pouvez neutraliser l'antidérapage (ESP) et vivre, selon vos compétences, la joie ou la tristesse des dérapages plus ou moins contrôlés.
Mais qu'arrivera-t-il en hiver avec cette propulsion ? Quatre bons pneus à neige (de préférence pas trop larges) et, selon notre expérience passée au volant d'une berline Classe C, vous n'aurez rien à craindre.
Une meilleure direction, s.v.p.
Les réserves ? D'abord, la direction. Précise et agréablement assistée à plus haute vitesse, la direction devient amorphe et insensible à basse vitesse et présente un rappel insuffisant au braquage. Faudrait aller voir la Série 3 chez BMW. Quant aux freins, champion ! Des distances d'arrêt remarquables, mais attention à l'assistance en freinage d'urgence (BAS) dont la puissance pourrait vous surprendre. Un dernier bémol au sujet de la visibilité arrière qui est limitée par la barre transversale se trouvant sur le bord du coffre et ce, malgré la présence d'un panneau vertical transparent mais déformant.
Avec son coupé C230 et le nouveau moteur de 1,8 litre, Mercedes fait la preuve qu'il n'est pas nécessaire de disposer de 400 chevaux pour bénéficier d'un excellent agrément de conduite et de performances relevées. Moins de 200 chevaux suffisent amplement à bord d'une voiture bien équilibrée et aux suspensions compétentes. Votre portefeuille et la planète ne s'en porteront que mieux !