Mazda MPV, la plus sportive des fourgonnettes
Destinées d'abord et avant tout aux randonnées en famille, les fourgonnettes se découvrent de nouvelles vocations. La Mazda MPV, appuyée par une silhouette moins banale et une fiche technique ravivée, a choisi la carte de l'émotion et de l'agrément de conduite. Limitée jusqu'ici à un rôle de figuration parmi les grandes animatrices du créneau, cette camionnette est maintenant bien disposée à assurer la riposte. Elle l'a d'ailleurs prouvé lors de notre match comparatif.
Moins imposante que les Dodge Caravan ou Honda Odyssey, deux modèles qui sont devenus au fil des ans de véritables inspirations, la MPV a démontré de belles qualités au cours d'un essai échelonné sur quelques mois. Maniable comme aucune autre fourgonnette, la MPV a cet avantage d'être moins encombrante. En ville notamment, pour les man?uvres de stationnement, vous apprécierez les quelque 15 cm qu'elle concède à une Honda Odyssey. Malgré son plus faible gabarit, la MPV propose, tout comme ses plus sérieuses rivales, un habitacle agréable, capable d'accueillir sept passagers.
En accédant aux ligues majeures après quelques années d'apprentissage, la MPV réunit les avantages qui ont fait le succès de ses grandes rivales et ce, à un prix beaucoup plus abordable. Elle dispose de trois rangées de fauteuils, de portes latérales automatisées, d'un moteur vitaminé et d'une boîte de vitesses d'une grande efficacité. Soudainement, la MPV n'a plus rien à envier à la concurrence. Sophistiquée, elle s'adapte à toutes les occasions. Son allure « chic » ne limitera pas ses déplacements aux simples balades familiales. Ce «chic» baisse toutefois d'un cran auprès de certains utilisateurs qui trouvent que l'habitacle de la MPV dégage une curieuse odeur.
Une grande polyvalence
De la MPV, on apprécie également la polyvalence de la cabine. Le constructeur nippon a non seulement valorisé les caractéristiques les plus appréciées des principales concurrentes du modèle, mais il a fait mieux. Il a innové. Quelques exemples. La 3e banquette, destinée à accueillir deux adultes ou trois enfants, se rabat complètement pour disparaître sous le plancher. Pour accentuer l'espace cargo, pas besoin donc de retirer ledit fauteuil. Une autre disposition permet d'utiliser la banquette pour un pique-nique ou pour un tail gate party, une pratique fort populaire aux États-Unis. Au centre, les deux sièges sont coulissants, ce qui permet un accès plus aisé à la section arrière. On peut aussi retirer ces deux fauteuils pour libérer la section médiane de la camionnette. L'opération est simplifiée par le fait que ces fauteuils sont relativement légers. Plus légers du moins que ceux de la Caravan de Dodge.
À l'avant, les deux sièges capitaines sont maintenant séparés par une petite tablette rabattable pour maintenir l'ordre à l'intérieur. On peut y déposer lunettes de soleil, monnaie et, pourquoi pas, quelques CD. On n'en donnera toutefois pas le crédit à Mazda, l'utilitaire sport de Honda, le CR-V, l'ayant proposée bien avant la MPV.
La MPV assure un bon dégagement pour les jambes autant à l'avant qu'à l'arrière. Son empattement court n'est pas un inconvénient majeur comme on aurait tendance à le croire.
Et, bonne nouvelle, la MPV offre un système DVD qui calmera le jeune auditoire pendant les longs voyages. On pourra y visionner un film ou simplement écouter de la musique. Une télécommande et deux écouteurs sans fil complètent l'ensemble. L'acquisition de cet accessoire, tout nouveau pour 2003, nécessite un déboursé d'un peu plus de 1000 $. Son installation est effectuée chez les concessionnaires.
N'oublions pas non plus que la MPV est la seule fourgonnette à compter sur des portes coulissantes à glaces descendantes.
Un comportement dynamique
Les fourgonnettes ont évolué à un point tel que leur comportement sur la route est maintenant comparable à celui d'une familiale. La plus récente génération de la MPV, introduite en 2002, démontre à quel point ces véhicules ont changé depuis l'avènement de la première « Autobeaucoup » lancée il y a 20 ans. Sa suspension plus rigide, appuyée par des jantes et des pneus bien adaptés, incite à quelques excès, à des prouesses qu'on hésiterait à réaliser au volant des autres fourgonnettes.
La version ES de la MPV est d'ailleurs chaussée de pneus de 17 pouces, ce qui procure, en tenue de route, un comportement audacieux. Sous le capot, le moteur V6 de la MPV, porté à 3 litres depuis l'an dernier, a tôt fait de vitaminer ses performances. Les quelque 30 chevaux supplémentaires se manifestent davantage en reprise qu'en accélération. La boîte de vitesses automatique à 5 rapports (à commande électronique), ajoutée au catalogue l'an dernier, est un atout indéniable pour la MPV. Non seulement elle élimine les soubresauts ainsi que les changements trop fréquents et inutiles de la boîte de l'ancien modèle, mais en plus elle exploite efficacement la puissance accrue du moteur.
Malheureusement, deux hic, deux ombres au tableau, pour boucler la boucle. D'abord, la direction de la MPV est floue, trop assistée, ce qui vous fait perdre le feeling de la route dans les tracés sinueux. Et, évidemment, la consommation d'essence encore une fois exagérée. Ce V6, installé dans la MPV et le Tribute, gracieuseté de Ford, est un délice pour les? pétrolières. La nouvelle combinaison moteur / boîte de vitesses limite à peine les dégâts.
Mais attention, si la nouvelle MPV réduit la fréquence des visites à la station-service, il faut savoir que la capacité de son réservoir de carburant a été majorée de? 5 litres. Vrai que la nouvelle MPV peut parcourir (avec un plein d'essence) une cinquantaine de kilomètres de plus, par rapport à la génération précédente du modèle. Faux toutefois de prétendre qu'elle est beaucoup moins gourmande.