Honda Civic / SiR, une gamme un peu moins bourgeoise
Septième génération de ce qui fut en ses débuts la petite boîte à savon copiée sur la légendaire Austin Mini, la Civic représente aujourd'hui l'exemple même de la voiture populaire sûre et durable. Son succès planétaire et sa position d'éternelle vedette au Québec reposent sur des atouts indéniables que sont la qualité de construction, la fiabilité, le prix abordable et, de temps à autre, un petit agrément de conduite qui ne fait pas de tort.
Une berline en deux versions (DX et LX), un coupé en trois versions (DX, LX et Si), un hybride et une 3 portes sport (SiR), trois moteurs et trois boîtes de vitesses constituent la grande gamme Civic. Sans doute sensible aux commentaires faisant état de « l'embourgeoisement » de ses Civic, Honda propose pour 2003 quelques changements visant à rendre à la Civic certaines caractéristiques sport. C'est ainsi qu'on a revu les suspensions pour les rendre moins molles et donc plus sportives et que la direction permet dorénavant de mieux sentir la route.
Notons aussi qu'un compte-tours orne désormais le tableau de bord de toutes les versions. En outre, la berline LX et le coupé Si dotés du groupe optionnel reÇoivent l'ABS doublé de la répartition électronique du freinage et tous les modèles bénéficient de sièges redessinés et d'appuie-tête réglables aux quatre places. Enfin, la berline LX peut recevoir en option un groupe Sport avec toit ouvrant, la garniture « fibre de carbone » sur la console et des roues en alliage de 15 pouces, tandis que le coupé LX s'équipe d'un siège du conducteur réglable en hauteur. Une suggestion pour 2004 : le siège du conducteur réglable en hauteur dans toutes les versions, car lorsque le conducteur est mieux assis, la sécurité active y gagne.
Molle fiabilité
Côté mécanique, à part le raffermissement des suspensions et de la direction, rien de nouveau pour 2003 pour les berlines et les coupés. Le 4 cylindres de 1,7 litre et 16 soupapes qui anime les berlines et les coupés DX et LX développe 115 chevaux et 110 lb-pi de couple. C'est peu pour déplacer les 1 100 et quelques kilos, notamment à bas régime où la faiblesse du couple se traduit par des reprises assez molles qui vous obligent à rétrograder lors des dépassements. Si les performances sont mesurées, la souplesse, l'économie et la légendaire fiabilité sont parfaitement au rendez-vous. Mais pour le sport, il faudra penser à autre chose, comme par exemple le coupé Si dont le moteur 1,7 litre, coiffé de la culasse à distribution variable (VTEC), développe 127 chevaux et 114 lb-pi de couple. Accélérations plus franches et, surtout, reprises plus sécuritaires nous font souhaiter l'adoption du moteur VTEC pour l'ensemble de la gamme.
En matière de transmission, les choix se limitent à la boîte manuelle à 5 vitesses et à l'automatique à 4 rapports, tandis qu'ailleurs (notamment aux États-Unis), Honda commercialise des Civic à transmission à variation continue (CVT) semblable à celle qui équipe la Civic Hybrid.
Sur la route, les bruits de vent sont bien contrôlés, mais le bruit de roulement et celui du moteur à haut régime se font encore sentir. Le confort est convenable à toutes les places, mais on déplore l'accès étroit aux places arrière. En matière de freinage, là aussi, au nom de la sécurité active, nous préconisons l'abandon définitif des antiques freins à tambour arrière dans tous les modèles de la gamme. Dommage aussi que l'ABS n'équipe pour le moment que la berline LX et le coupé Si.
Si la tentative de procurer à la gamme un brin de sportivité est louable, Honda a néanmoins négligé un élément important : les pneumatiques. Talon d'Achille de nombreux modèles « populaires », notamment chez les Japonais, les pneus, notre seul contact avec le sol, sont souvent négligés au profit de certains gadgets sans doute plus vendeurs. Lorsqu'ils sont de qualité médiocre ? et c'est le cas de ceux des Civic ?, les pneus nuisent à la tenue de route et au freinage, principaux éléments de la sécurité active. Automobilistes consciencieux, assurez-vous donc lors de l'achat que les pneus qu'on vous propose soient à la hauteur de vos légitimes attentes. Une assurance qui ne vous coûtera pas cher.
La SiR à la rescousse
Lors de son dernier remaniement, la Honda Civic fut privée de sa carrosserie à hayon arrière et cela au grand dam de la clientèle jeune qui affectionnait ce modèle pour son petit côté sportif et son bas prix. La firme japonaise n'est pas restée insensible à ces doléances et ramène cette année une Civic hatchback vitaminée : la SiR. Construite en Angleterre, cette voiture se démarque des Civic plus « civiles » par son moteur 2 litres VTEC de 160 chevaux, un aménagement sportif comprenant notamment des sièges style Recaro et une direction dont l'assistance électrique varie chaque fois que la vitesse change de 8 km/h et ce jusqu'à 160 km/h. Notre match comparatif des minisportives vous en dira plus long à son sujet, entre autres que son prix risque de refroidir considérablement la clientèle visée.
Conduite d'abord sur les petits chemins en lacets de la Haute-Provence lors de son lancement, la SiR se distingue par un confort exceptionnel auquel les sièges ne sont pas étrangers. Au risque de paraître grotesque, cette Civic nous apprend aussi que le levier de la boîte manuelle (la seule au catalogue) planté au beau milieu du tableau de bord est bien à sa place. Il tombe parfaitement sous la main et contribue à rehausser l'agrément de conduite. Pour pousser le plaisir encore plus loin, il faudra toutefois se départir de ces pneus maigrichons (des P195/60R15) que Honda a eu le culot de monter sur les SiR.
Gamme variée, construction soignée, économie enviable, fiabilité remarquable et, en prime, une facilité de conduite qui finit par la rendre presque attachante, la Civic porte en somme bien son nom. Une voiture très « civique ».