Chevrolet Blazer, les derniers soubresauts ?
Certains véhicules s'accrochent à la vie avec une émouvante énergie. C'est le cas du duo Chevrolet Blazer/GMC Jimmy qui, selon la presse spécialisée, doit toujours partir d'un moment à l'autre... et qui résiste bon an, mal an. Mais cette année est la dernière, parole de chroniqueur ! Ou l'avant-dernière. Deux années encore, gros max. Trois mais pas plus...
L'arrivée, il y a deux ans, des Trailblazer et Envoy devait sonner le glas des Blazer et Jimmy. Mais ces nouveaux modèles, techniquement beaucoup plus avancés, sont vendus plus cher. L'an dernier, General Motors dévoilait le Chevrolet Equinox qui, éventuellement, prendra toute la place. En attendant, le duo Blazer/Jimmy est toujours offert mais la gamme se montre moins étoffée. En effet, cette année, aucun modèle quatre portes n'est proposé. De toute façon, les versions deux portes sont plus appréciées des amateurs de conduite hors route. Ces deux véhicules, étant offerts à prix moindre que les Trailblazer et Envoy attirent un public plus jeune et, nécessairement, moins fortuné mais qui aime aller à la chasse ou à la pêche quand même !
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Défier le terrain
Les capacités tout-terrain des Blazer/Jimmy (ce dernier étant une exclusivité canadienne, le saviez-vous ?) sont assez élevées. Le rouage intégral est de type 4x4 traditionnel, ce qui signifie qu'il possède une gamme "low" permettant de passer (presque) là où la main de l'homme n'a jamais mis le pied, pour paraphraser une émission de télé fort appréciée des ados. Le châssis de type à échelle et la suspension arrière rigide à ressorts elliptiques sont des atouts sérieux pour s'y rendre. D'ailleurs, il est possible de commander, en option, le groupe « tout terrain ZR2 » qui vient encore rehausser les capacités de franchissement des Blazer et Jimmy. Par contre, il ramène la capacité de remorquage de 2 449 à 2 132 kilos. Option ZR2 ou pas, il faut cocher l'option « remorquage spécial » pour pouvoir tirer une charge de plus de 1 588 kilos. Il est aussi possible d'opter pour le boîtier de transfert Autotrac qui se veut un système intégral automatisé, destiné aux banlieusards désirant affronter les affres de l'hiver. Le moteur, un V6 Vortec de 4,3 litres, développe un maigre 190 chevaux mais son couple de 250 lb-pi disponible à 2 800 tours/minute assure des performances relevées, autant à côté que sur la route. Cet engin se veut fiable et robuste, deux qualités appréciées lorsqu'on se retrouve à vingt kilomètres de toute civilisation... Et rendu là, on se fout bien que le moteur gronde en accélération ! Fait à noter, ce V6 boit avec plus de modération que les cinq amateurs de pêche qu'il transporte au camp ! La transmission automatique à quatre rapports est mieux adaptée que la manuelle qui, elle, est aussi précise qu'un pêcheur essayant d'enfiler son leurre au bout d'un hameçon après sa neuvième bière...
Si ce duo se débrouille très bien dans les champs et sentiers mal entretenus, ses prestations sur la route se révèlent beaucoup moins brillantes. Sur une belle autoroute, la tenue de route se montre correcte, mais il faut constamment être vigilant puisque la direction est très évasive (remarquez qu'en conduite sur terrain accidenté, ce flou artistique devient une qualité). Sur chaussée dégradée, gare aux sautillements du train arrière. Le truc, pour éviter ce genre de dérobade, est plutôt simple : ralentir ! Il ne faut pas perdre de vue que ce type de véhicule possède un centre de gravité plus élevé que la moyenne. En virage, la caisse penche donc énormément. Heureusement, les suspensions sont plutôt confortables malgré quelques réactions sèches sur mauvaise route.
Des rides de plus en plus évidentes
La carrosserie accuse de plus en plus son âge et la finition varie beaucoup d'un exemplaire à l'autre. Même l'habitacle ne fait pas dans le modernisme. Les plastiques sont de facture bas de gamme et l'assemblage semble improvisé. Malgré tout, les commandes sont bien disposées et faciles à utiliser et l'équipement se veut assez complet en offrant la climatisation, la radio avec lecteur CD, les glaces et le verrouillage des portes électriques, le volant réglable et le régulateur de vitesses (en option sur certains modèles, par contre). Les sièges sont probablement le talon d'Achille de ce duo. Bon sang qu'ils sont mous ! De plus, ils n'offrent pas de supports latéral et lombaire et leur tissu ne semble pas très résistant. Imaginez : ils sont pires à l'arrière et y accéder relève de l'escalade ! L'espace cargaison n'est malheureusement pas très grand, compte tenu de l'utilisation généralement très « loisir » que les consommateurs font des Blazer et Jimmy.
Désormais offerts en versions quatre roues motrices seulement, les Chevrolet Blazer et GMC Jimmy ne peuvent plus cacher leur âge vénérable. Malgré tout, ils représentent une belle option pour quiconque cherche un véhicule fiable, relativement abordable, économique et capable d'aller en forêt sans y laisser son système d'échappement. Il faut en profiter cette année car l'an prochain, ce duo ne sera plus offert. Dans deux ans, gros max. Trois mais pas plus...