Chevrolet Aveo, on a souvent besoin...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Américains éprouvent un certain problème avec les objets de format réduit. Que l'on fasse référence aux portions géantes dans leurs restaurants-minute, ou à leur budget pour la « défense » nationale, tout est gros, gigantesque, "awesome". Mais dans le merveilleux monde de l'automobile, les consommateurs, particulièrement ceux du Québec, ont toujours eu une forte attirance pour les petites autos.
Que faire alors, quand on est, comme GM, un constructeur généraliste ? On va puiser ailleurs, auprès de ceux qui possèdent l'expertise en ce domaine et, si possible, on attend qu'ils soient sur le point de faire faillite pour les racheter à vil prix. C'est exactement ce qui est arrivé à Daewoo, constructeur coréen agonisant récemment acquis par la General Motors, et qui avait déjà dans ses cartons la future Lanos. Voici donc, en quelques mots, la genèse de l'Aveo et de la Swift + de Suzuki qui participe aussi (très minoritairement) à cette entreprise conjointe, avec une hatchback à cinq portières.
Ceux qui connaissent les autres produits de ce petit pays au peuple industrieux n'éprouveront aucune surprise en examinant de près l'Aveo, sauf pour sa jolie frimousse, compliment du célèbre designer italien Giugiaro. Légère, bien proportionnée et assez bien construite, elle s'inscrit dans le sillon des productions offertes par Hyundai et Kia. Elle se présente sous la forme d'une classique berline, et d'une pratique hatchback. Quand on connaît aussi l'espèce de dédain de nos voisins du sud envers tout ce qui roule avec des portières en nombre impair, on est surpris que les Aveo ne soient pas destinées exclusivement au marché canadien.
Mécanique sans surprise
Leur partie mécanique assez commune démontre quand même un certain modernisme. Le petit moulin de 1,6 litre demeure relativement silencieux à régime moyen et fait montre d'une bonne douceur. Ses prestations peuvent paraître modestes, mais il entraîne quand même avec une célérité satisfaisante la faible masse qui lui est imposée. Assez bien servi par une boîte manuelle à cinq rapports et une automatique à quatre rapports douce et bien étagée, il vous permettra de rouler en toute sérénité sauf peut-être, à l'assaut des plus fortes pentes à pleine charge. La consommation se situe dans une bonne moyenne, même si les japonaises réussissent à faire mieux à cylindrée égale, compliments d'un allumage et de systèmes d'injection plus évolués.
Dans la même veine, l'habitacle de ce petit duo ne réussira pas à vous étonner, tout en répondant très bien à ce que l'on peut attendre d'une sous-compacte. L'espace disponible est bien utilisé, les matériaux employés sont corrects et assemblés avec compétence. On accède très aisément à des sièges avant de bonnes dimensions, assez confortables sur les LT et un peu mieux recouverts sur les LS. À l'arrière, les portières s'ouvrent très grand sur une banquette qui procure un confort limité à deux adultes, mais pourra faire le bonheur de trois enfants (chacun disposant d'une ceinture avec baudrier) sur une plus longue distance. Le coffre de la berline est de dimensions respectables, et celui de la hatchback, plus courte, ne permet pas d'y mettre grand-chose avec des occupants à l'arrière. Heureusement, il s'avère beaucoup plus logeable lorsque les dossiers sont rabattus, mais ne pensez pas avoir affaire à une véritable familiale. L'ergonomie vous satisfera, sauf pour les porte-verres qui sont mal placés, mais il faut dire que les contrôles sont peu nombreux avec une aussi courte liste d'équipements.
Les versions de base LT se présentent quand même avec une radio et une colonne de direction réglable, des roues de 14 pouces, une direction assistée, et un tableau de bord comprenant le tachymètre. Les versions LS ajoutent principalement des rétroviseurs chauffants, un lecteur de CD, les glaces et le verrouillage des portières électriques. Les plus bourgeois d'entre nous pourront ajouter certains équipements de plus en plus recherchés même pour cette micro catégorie, comme le toit ouvrant à commande électrique, le freinage ABS et des roues en alliage.
Pneumatiques de brouette
Sur la route, le petit tandem démontre une compétence certaine avec un confort très acceptable, un silence de roulement proportionnel à la qualité du revêtement et une bonne résistance aux agressions de la route, du moins avec deux personnes à bord. Le comportement routier, identique sur toute la gamme, demeure satisfaisant en conduite normale, même si la caisse semble pencher de façon alarmante en conduite vraiment agressive. Vous ne serez cependant pas longtemps tentés d'adopter cette allure, car les pneumatiques Kumho qui font partie de la dotation de base devraient être réservés pour les brouettes de jardinier. Leur faible adhérence est aussi probablement responsable de la précision assez approximative de la direction, de la tenue de cap facilement perturbée par grand vent et des distances de freinage longuettes. Une conclusion s'impose donc : débarrassez-vous-en au plus tôt !
L'Aveo profite ainsi de l'expérience et de l'expertise des Coréens en semblable matière pour offrir dès son arrivée sur le marché, des prestations parfaitement satisfaisantes en regard de ses tarifs très étudiés. Les versions LS présentent d'ailleurs le meilleur rapport prix/équipement. Sans vouloir être devin, leur fiabilité risque aussi d'être dans la bonne moyenne. Nos gros voisins peuvent donc confirmer l'adage qui dit qu'on a souvent besoin d'un plus petit que soi.