Dodge RAM, une gamme renouvelée
Plusieurs ont de la difficulté à percevoir l'importance du marché des camionnettes pour un constructeur automobile. C'est pourtant facile. Pour s'en convaincre, il suffit de souligner que Toyota s'est jointe au club des producteurs de gros camions depuis deux ans et que Nissan s'apprête à faire de même. Chez Dodge, l'arrivée d'un modèle entièrement transformé l'an dernier ne tenait pas du caprice. L'ancien avait perdu de son lustre et il fallait agir avant que les ventes dégringolent.
Puisque ce sont ses allures « gros camion » qui l'ont rendue si populaire, la Ram nouvelle et améliorée en remet à ce chapitre. Cette fois, la calandre est encore plus en évidence. Les stylistes se sont même amusés à concocter plusieurs variantes en fonction des modèles. Ainsi, la grille de calandre est cerclée de chrome sur la SLT tandis que la Sport se distingue par un pourtour de grille de couleur harmonisée à celle de la carrosserie. Bien entendu, les ailes en relief ont été retenues tandis que les phares de route sont dorénavant plus puissants et plus aérodynamiques tandis que les phares antibrouillards sont incrustés dans le pare-chocs. Au premier coup d'?il, la caisse semble avoir peu changé. Mais en y regardant de près, on découvre que les stylistes y sont allés de plusieurs petites retouches Çà et là pour moderniser sans trop s'éloigner du concept original.
L'habitacle est moins flamboyant que l'extérieur. Ce qui s'explique facilement puisqu'il sert souvent de bureau de travail. Les changements sont tout de même importants. En plus de cadrans sur fond blanc, la partie centrale de la planche de bord accueille un module inédit audio/climatisation de couleur noire sur lequel le travailleur aux mains souillées ne laissera pas de marques de doigts. Le module est parsemé de commandes de bonnes dimensions et faciles à utiliser. Autre astuce, l'accoudoir central est suffisamment grand pour abriter un ordinateur portable et plusieurs accessoires. Une fois remis en place, il permet à une troisième personne de prendre place à l'avant. Le confort est moyen, mais Ça peut toujours aller. Parmi les autres accessoires dignes de mention, signalons le pédalier réglable, les glaces à commande électrique, un rideau de sécurité latéral gonflable et des sièges à commande électrique. Mettons-y un bémol en soulignant que la sellerie de cuir offerte en option fait un peu bon marché en raison de sa texture.
Les camionnettes quatre portes sont très en demande de nos jours. Dans cette configuration, la Ram possède un peu moins de place à l'arrière que la Dakota qui est pourtant plus petite. Les décideurs ont opté de privilégier la longueur de la boîte de chargement. Les places arrière sont donc un compromis : l'espace pour les jambes y est quelque peu restreint. La polyvalence est de la partie cependant avec une banquette arrière 60/40 qui se replie facilement pour permettre l'accès à des bacs de rangement. Dans le modèle deux portes, l'espace derrière le siège permet également de remiser des objets assez volumineux. Sur le plan de la mécanique, le châssis était l'élément le plus vulnérable de la Ram. Et cette faiblesse était encore plus évidente depuis le renouvellement des Chevrolet Silverado et GMC Sierra. Cette lacune a été corrigée par le développement d'un châssis dont les poutres longitudinales sont formées par pression hydraulique. Dans le cadre de cette cure de rajeunissement, il faut mentionner l'arrivée d'une direction à crémaillère, d'une suspension avant indépendante pour le 4X4 et de freins à disque aux quatre roues dans tous les modèles. Soulignons au passage l'ingénieuse prise de raccordement pour le système électrique de la remorque.
Les modèles « Sport » sont livrés avec des jantes chromées de 20 pouces, la nouvelle tendance sur le marché. Sous le capot, notre modèle d'essai était équipé de l'incontournable V8 de 5,9 litres de 245 chevaux. En conduite, il est celui qui permet les accélérations les plus impressionnantes, mais sa transmission est saccadée et le passage des rapports survient au mauvais moment. De plus, sa consommation est de nature à faire sourire les responsables des pétrolières. Le V8 de 4,7 litres s'avère un choix plus intéressant. Comme le moteur V6, il bénéficie de la boîte automatique 45F moderne, qui s'acquitte bien de sa tâche. Elle est non seulement très douce, mais son système de contrôle électronique se charge avec efficacité des changements de vitesses. Il ne faut pas ignorer le V6 pour autant. Avec ses 215 chevaux, il en concède 20 au V8 de 4,7 litres. Bien que bruyant, il est à considérer si vous ne prévoyez pas transporter des billes de bois ou remorquer une grosse maison mobile. Haute sur pattes et d'un gabarit encombrant, la Dodge Ram est plus à l'aise sur les routes relativement larges ou dans un champ dégagé. Les sentiers étroits et les routes secondaires sinueuses ne font que souligner son gros gabarit. Il faut également ajouter que le rouage d'entraînement du modèle 4X4 est plus efficace qu'auparavant, surtout en raison d'un châssis plus rigide et plus moderne.
La refonte des modèles 2500 et 3500 permet de compléter le rajeunissement de la famille Ram. La direction en a profité pour faire revivre le légendaire moteur Hemi sous le capot de ces robustes engins. Cette fois, ce gros V8 de 5,7 litres développe 345 chevaux et 365 lb-pi de couple. De quoi déplacer tout ou presque. Cela dit, il faut souligner une fois de plus que si le modèle à roues arrière doubles de type stepside est de nature à impressionner les amateurs du genre, il est important de savoir que ces modèles ne conviennent pas tellement à la conduite urbaine et que la consommation est susceptible de vous faire regretter votre achat à chaque plein. À n'acheter qu'en cas de besoin et non pas pour jouer au « gars de truck ».