Dodge Durango, les années passent...
À son arrivée sur le marché, le Durango de Dodge promettait d'offrir davantage que la concurrence, rien de moins. Plus d'espace, plus de puissance, plus grande capacité de remorquage? le discours qui plaît aux Américains, quoi. « Un utilitaire compact qui pense comme un grand. » Mais les années ont passé et le Durango affiche aujourd'hui des rides de plus en plus prononcées.
Avant de faire un saut (c'est le cas de le dire) à l'intérieur, un mot sur la nomenclature et la physionomie de cet utilitaire. À la version de base SXT s'en ajoutent trois autres, à savoir SLT, SLT Plus et R/T. Physiquement, le Durango ne change pratiquement pas. La palette de couleurs s'est enrichie de nouvelles teintes (« vert bouteille » et « amande clair », si vous voulez savoir) alors que la SXT souligne en gris certains accessoires (marchepieds, boucliers et élargisseurs d'aile). Sa calandre, par ailleurs, adopte la même couleur que la carrosserie. À quelques détails près, toute la partie avant du Durango (du pare-chocs aux montants du pare-brise) est similaire à celle de la camionnette Dakota. C'est à croire que, chez Dodge, les comptables contribuent au dessin des véhicules, et non seulement en ce qui a trait aux formes extérieures, mais aussi aux habitacles, puisque le Durango puise encore une fois dans la garde-robe du Dakota pour habiller son intérieur. Sans prétendre à l'originalité, force est de reconnaître que tout est bien exécuté (instrumentation complète et lisible, ergonomie étudiée, position de conduite confortable, etc.). Et l'?il avisé aura tôt fait de remarquer que pour rendre l'habitacle plus agréable encore, les appliques de similibois ont disparu au profit d'un garnissage argent satiné plus moderne et que le changeur de disques compacts se révèle plus accessible maintenant qu'on lui a fait une place au tableau de bord.
À l'exception d'un nouvel ensemble de sécurité et d'un lecteur CD, la liste des caractéristiques intérieures ne s'est pas allongée cette année. Le régulateur de vitesse, le climatiseur et la colonne de direction inclinable demeurent de série, mais il faut toujours débourser pour obtenir les rideaux gonflables. De plus, ces derniers ne protègent même pas les occupants de la 3e banquette.
En fait, ce qu'il faut surtout retenir pour 2003, c'est que l'on peut désormais compter, peu importe la version, sur une banquette médiane plus fonctionnelle (40-20-40 au lieu de 60-40). Quant à la 3e banquette , elle demeure toujours en poste, mais se révèle difficile d'accès et pratiquement taillée pour accueillir des enfants, tout au plus. Du reste, soyons objectifs : une 3e banquette, c'est bien beau, mais Ça empiète sur le coffre, qui ne suffit franchement plus à la tâche lorsqu'il s'agit de charger les bagages de tous les occupants. La plus grande qualité de celle-ci est qu'on peut la dissimuler sous le plancher pour bénéficier d'une surface complètement plane.
Manque de raffinement
Quelques kilomètres suffisent pour se rendre compte que cet utilitaire abrite une plate-forme de camionnette. En effet, dès que la qualité du revêtement de la chaussée se détériore, l'essieu arrière rigide du Durango se met à sautiller de tous bords, tous côtés. Dans ces pages, il se trouve des utilitaires qui font preuve de plus de sérénité dans la maîtrise de leurs mouvements de caisse en s'avérant à la fois plus stables, plus confortables et aussi plus sécurisants que le Durango. Autant de qualités auxquelles la génération actuelle ne peut que rêver. D'accord, la nouvelle monte pneumatique a permis d'améliorer le comportement routier et le confort de roulement, mais pas suffisamment pour inquiéter les ténors de la catégorie. La direction n'est pas désagréable non plus, mais le flou au centre s'avère gênant lorsque le vent souffle sur les tôles. Le seul bonheur, les freins ? un quatuor de disques cette année ? qui font preuve d'une efficacité et d'un aplomb remarquables en plus d'être reliés à une pédale ferme et facile à moduler. On regrette seulement de devoir encore débourser une somme additionnelle pour que le dispositif antiblocage n'intervienne pas seulement sur les seules roues arrière.
Cela dit, approchez l'escabeau s'il le faut, mais venez saluer l'une des trois mécaniques invitées à remuer le Durango de sa position stationnaire. Ouvrez le capot du modèle du modèle de base et dites bonjour au V8 de 4,7 litres, qui délivre 235 chevaux. Plus moderne et plus sobre que les deux autres mécaniques proposées, ce moteur a également le « privilège » de s'associer à une transmission automatique à 5 rapports, la seule disponible. Vous optez pour le SLT ou SLT Plus ? On vous boulonne alors, moyennant supplément, le gros V8 de 5,9 litres qui ne s'acoquine, pour sa part, qu'à une transmission automatique à 4 rapports. Guère plus puissant (de 10 chevaux seulement) et guère plus musclé en couple (40 lb-pi de plus), ce 5,9 litres aura la faveur de ceux qui songent à tracter de ? très ? lourdes charges. À sujet, rappelons qu'en cochant les options appropriées, cet utilitaire peut remorquer une charge pouvant aller jusqu'à 3 311 kg. Quant à la version R/T, elle vous fera entendre le borborygme de son V8 de 250 chevaux (une version vitaminée du 5,9 litres), un ogre prêt à engloutir 20 litres d'essence chaque fois qu'il parcourt 100 km.
Dans sa forme actuelle, le Durango est incapable de prendre l'ascendant sur ses concurrents dans pratiquement tous les domaines de comparaison. En revanche, il se révèle un choix à considérer pour peu que l'équation prix/dimensions figure au sommet de vos critères d'achat.