Chrysler Pacifica 2004, erreur ou révolution?
Chez DaimlerChrysler, la direction est fière d'avoir contribué à modifier les habitudes d'achat des automobilistes. Après avoir vendu à l'Amérique les vertus de la fourgonnette avec l'Autobeaucoup, ce constructeur a connu presque autant de succès avec la PT Cruiser qui a mis au goût du jour le rétro ainsi que les véhicules multifonctions. Cette fois, DaimlerChrysler tente de récidiver avec la Pacifica qui sera commercialisée au début de 2003 comme modèle 2004. La recette est pourtant simple, il s'agit de combiner les caractéristiques d'une catégorie avec celles d'une autre. Par exemple, la première fourgonnette Chrysler se voulait une fusion entre la familiale et les grosses fourgonnettes pleine grandeur qui ont connu leur heure de gloire au milieu des années 70. Avec la Pacifica, Chrysler tente de combiner les qualités d'une fourgonnette à celles d'un VUS compact et d'une familiale. Ce type de véhicule est appelé crossover dans le jargon de l'automobile.
Puisque la Pacifica emprunte certaines composantes de sa plate-forme à la fourgonnette Autobeaucoup, on peut compter sur des éléments éprouvés qui garantissent une certaine fiabilité mécanique. La suspension arrière est indépendante tandis que plusieurs modifications ont été apportées afin d'obtenir la rigidité voulue. Les portières latérales sont à battant tandis que le hayon arrière est motorisé. Comme le veut la tendance actuelle, ce nouveau venu comporte trois rangées de sièges, mais il ne faut pas se leurrer car la banquette arrière est assez peu confortable et ne devrait être utilisée qu'occasionnellement par des enfants. Après tout, seuls ces derniers ont l'agilité nécessaire pour s'y glisser.
Silhouette sympatique
Une chose est certaine, les stylistes de Chrysler, sous la direction de Trevor Creed, ont eu le coup de crayon heureux. Les dimensions de ce véhicule sont passablement imposantes, mais ils ont réussi à obtenir un bel équilibre entre une partie avant proéminente avec sa grille de calandre à grande surface et un arrière tronqué. Ce véhicule ne ressemble pas à une fourgonnette transformée à la hâte en familiale. Les lignes sont musclées, mais pas excessivement, et leur répartition est impressionnante. Détail intéressant, la compagnie Mercedes s'est livrée à un exercice de style du même genre avec son modèle GST, mais avec beaucoup moins de succès.
Le tableau de bord est fortement inspiré de celui des automobiles avec une touche de renouveau. Avant d'élaborer, disons que l'impression que j'ai eue lorsque je me suis glissé derrière le volant pour la première fois est que cette présentation avait un côté germanique. Le choix de la texture du plastique, la voûte surplombant le réceptacle des instruments en forme de demi-lune, les appliques en satin brossé de même que le recouvrement de certaines commandes avec le même matériau, tout dégage la précision et la qualité. En ce sens, Chrysler ne s'éloigne pas des nouvelles politiques de General Motors et de Ford qui semblent vouloir améliorer la perception initiale de qualité de leurs véhicules. Il faut souligner qu'il était plus que temps d'adopter cette approche puisque les Européens et les Japonais se trouvaient loin devant à ce chapitre. La position de conduite est très bonne et le fait de pouvoir compter sur un pédalier réglable à commande électrique devrait permettre aux conducteurs de toutes les tailles d'adopter une bonne position de conduite. Ce faisant, la sécurité est améliorée d'autant, car il n'est plus nécessaire pour les conducteurs ayant des jambes plus courtes de se rapprocher dangereusement du volant, une position critique si jamais le coussin se déploie.
Parmi les autres caractéristiques de l'habitacle, notons qu'il sera possible de commander un lecteur DVD, que les sièges des deux premières rangées sont chauffants tandis qu'un rideau de sécurité latéral protège les sièges des occupants contre les intrusions d'objets en cas d'impact. De plus, le toit ouvrant fait presque toute la longueur du pavillon, une caractéristique qui ne devrait pas déplaire aux amateurs de plein air.
Premier contact
Même si la Pacifica sera dévoilée quelques mois après la parution de cet ouvrage, nous avons quand même eu l'opportunité d'effectuer quelques tours de piste et de rouler un certain temps au volant d'un prototype du modèle de production. Le moteur était le même V6 3,5 litres de 250 chevaux qui équipera le modèle de série. Il est jumelé à une boîte automatique à 4 rapports et il sera possible de commander une traction ou une version 4 roues motrices. Les performances sont timides compte tenu du faible rapport poids/puissance, mais elles apparaissent suffisantes pour ce type de véhicule qui pourra boucler le 0-100 km en moins de 10 secondes. Notre prototype était équipé de roues de 19 pouces et les ingénieurs soulignent qu'elles seront offertes sur le modèle de production même s'il faut s'attendre à trouver des jantes de 17 pouces en équipement de série.
Il est facile de prendre place à bord : on se glisse dans le siège du conducteur plutôt que d'y monter comme dans une fourgonnette. La même remarque s'applique à la position de conduite, puisque le conducteur n'est pas assis trop haut. Cette configuration fait toute la différence en fait de sensations de conduite. Je n'avais pas l'impression d'être assis sur un escabeau comme c'est le cas avec certains autres hybrides. De plus, la largeur de la voie et une direction précise contribuent à assurer une bonne tenue en virage et la stabilité en ligne droite. L'essai d'un modèle de production plus tard dans l'année viendra confirmer ou infirmer ces premières impressions.