Chrysler PT Cruiser, juste ce qu'il faut!
La PT Cruiser a connu un succès monstre lors de son lancement au printemps 2000. Sa silhouette rétro d'ancien « Panel » quelque peu influencée par le style des hot rod a envoûté le public. Nommée « Voiture de l'année » par Le Guide de l'Auto 2001, la PT a également été plébiscitée par les chroniqueurs automobiles d'Amérique du Nord qui en ont fait la voiture de l'année à leur tour. Malgré ces débuts tonitruants, plusieurs s'attendaient à ce que l'engouement soit passager et que les gens se lassent de cette forme hybride inspirée des années 50.
Pourtant, un peu plus de deux ans plus tard, la PT Cruiser jouit toujours d'une rassurante popularité. Cela s'explique surtout par son caractère polyvalent qui regroupe les caractéristiques de plusieurs catégories. C'est une fourgonnette sans en être vraiment une, avec un hayon donnant accès à une soute à bagages aux dimensions surprenantes par rapport aux dimensions extérieures. Le seuil de chargement est très bas et une ingénieuse tablette arrière réglable permet de mieux agencer la disposition des colis, boîtes et objets de toutes sortes. La PT est également une automobile sans en avoir toutes les caractéristiques. Cette Chrysler aux allures très spéciales se conduit comme une familiale dont la tenue de route est capable de soutenir la comparaison avec une berline sur un tracé sinueux.
Un essai à long terme effectué l'an dernier par l'équipe du Guide a permis de constater la fiabilité de cette Chrysler assemblée au Mexique. La finition de notre véhicule d'essai s'est avérée sans faille et aucun incident mécanique n'est venu ternir notre galop d'essai de six mois. Verdict qui a été confirmé tout récemment par le prestigieux magazine Consumer's Reports. Le moteur 4 cylindres de 2,4 litres a été fiable, bien que décevant au chapitre des performances.
De prime abord, un moteur de 150 chevaux semble adéquat pour un véhicule de cette catégorie. Mais si les performances ont été à peine acceptables et la consommation élevée, c'est que la masse à déplacer est élevée. Avec un poids à vide de 1411 kg, la puissance est juste. De sorte que le pilote doit souvent changer de vitesse s'il désire obtenir des performances un peu plus incisives. En fait, la boîte automatique représente un choix presque plus intéressant. Les accélérations sont un peu plus lentes, mais le conducteur n'est pas obligé de man?uvrer le levier de vitesses presque constamment.
Il était obligatoire pour Chrysler de corriger cette lacune. Et le remède est à la hauteur des attentes puisque la puissance du nouveau PT turbo est de 215 chevaux, un gain appréciable ! Plusieurs vont s'inquiéter d'une telle hausse, mais il est important de savoir que ce 4 cylindres de 2,4 litres a été conÇu à l'origine pour développer plus de 200 chevaux. On a doté cette édition musclée d'un vilebrequin plus solide, d'un bloc moteur plus rigide et d'une foule d'astuces mécaniques afin de lui assurer une fiabilité exemplaire. Une transmission manuelle Getrag à 5 rapports est de série dans le modèle Turbo. Pour une première fois dans la PT, la boîte automatique à 4 rapports est commandée par le levier Autostick.
Cette version comprend également un système d'échappement moins restrictif, des freins à disque aux quatre roues, un système ABS couplé à un antipatinage, des jantes de 17 pouces et une suspension plus ferme. Dans l'habitacle, les sièges avant ont un meilleur support latéral, les cadrans indicateurs sont exclusifs et le pommeau du levier de vitesses est de couleur chrome. Reste à savoir si le ramage est à la hauteur du plumage. Dans le cas qui nous intéresse, c'est juste ce qu'il fallait pour améliorer les accélérations et les reprises. Le temps de réponse du turbo est minime et l'apport de puissance linéaire. Ces 65 chevaux ne transforment pas la PT Cruiser en bolide infernal, mais le résultat est fort bien équilibré. La boîte manuelle est exemplaire et la course du levier de vitesses précise, contrairement à celle du Jeep Liberty qui est une aberration. PT Cruiser ou pas, l'AutoStick est d'une utilité douteuse puisqu'il n'offre aucun avantage au pilote. La plupart du temps, le levier est planté à la position D sans bouger par la suite.
Cette puissance ajoutée rend également la conduite plus agréable : les reprises du moteur à la sortie des virages et les temps d'accélération plus courts ajoutent une dynamique que ne fournit pas le modèle régulier. Le sous-virage est facile à contrôler tandis que la voiture roule assez peu dans les virages. Les freins sont moyens, cependant. Et en plus d'être plus agréable à piloter, ce nouveau venu conserve la même polyvalence que la version originale qui aura fort à faire pour convaincre les acheteurs d'ignorer son frère plus musclé.
Cabriolet : le peuple a décidé
Dans le cadre du Salon de l'auto de New York 2001, Chrysler a dévoilé un prototype qui a fait beaucoup jaser : la PT Cruiser Cabrio. Son style a reÇu un accueil très favorable de la part du public un peu partout en Amérique. Même si la direction de la compagnie niait à l'époque ses intentions de commercialiser ce modèle, la demande du public a obligé Chrysler à le mettre sur le marché en 2004. Les angles arrondis de la caisse ont favorisé la tâche des stylistes tandis que la disparition des portes arrière apporte plus de rigidité. Lorsque le toit isolé est replié, un arceau de sécurité central accorde plus de protection aux occupants et sert également à équilibrer l'esthétique. On a même réussi à intégrer des places arrière quand même acceptables et un coffre dont les dimensions sont similaires à celle de la Golf Cabriolet.
Il faudra patienter encore quelques mois avant de pouvoir passer une commande. Mais si les modèles de production sont aussi bien réussis que le prototype que nous avons conduit, les cabriolets Golf et New Beetle devront affronter toute une concurrence.