Chevrolet Venture, l'aventure est au cinéma
On trouve à la Venture un petit air de déjà-vu, et pour cause ! À sa naissance, déjà, en 1997, elle se contentait de reprendre les éléments d´une recette éprouvée chez ses compétiteurs. Sauf que depuis, et bien qu´elle se soit équipée en gadgets de toutes sortes au fil des ans, sa conception générale n´a pas évolué d´un brin. Elle demeure encore dans le coup en 2003, mais elle vieillit, Ça ne fait aucun doute.
Prenons le moteur, par exemple. Un seul est offert, toujours le même V6 de 3,4 litres, dont les 185 chevaux font pratiquement match égal avec le moteur de base de la Caravan, mais s´inclinent en nombre face au reste de la concurrence. Sûr qu´il n´est pas très rapide, mais ses prestations sont acceptables, et sa douceur de fonctionnement très correcte en deÇà de 4 000 tr/min. Son association obligée avec la seule boîte offerte, une automatique à 4 rapports, est plutôt réussie. Et GM aime à rappeler que Transport Canada lui attribue le meilleur indice de consommation d´essence chez les fourgonnettes? ce qui ne signifie pas pour autant qu´elle soit frugale !
Des performances « routinières »
La Venture est à son mieux sur l´autoroute, où elle procure confort et sérénité à ses occupants. La suspension avant réagit en douceur au passage des trous et bosses, mais les amortisseurs manquent de tonus à l´arrière. Elle devient donc sautillante sur chaussée dégradée, et vous envoie une ruade au passage des dos? d´âne. La tenue de cap est franchement stable, et la caisse s´incline raisonnablement en virage. Seuls les pneus très ordinaires vous empêchent de presser le pas. Le fait que les bruits du vent soient bien maîtrisés ajoute à la quiétude des occupants, qui n´a été perturbée, dans le véhicule à l´essai, que par un craquement provenant de la portière droite, nous rappelant ainsi de noter que l´ajustement des pièces est, comme dans la plupart des produits de ce fabricant, très perfectible !
La performance des freins à disque et tambour va de pair avec le reste : correcte, sans plus. Il y a un hic, cependant. D´ordinaire, il est de bonne guerre chez les fabricants que certains équipements optionnels dans les premières séries fassent plus tard partie de la dotation de base pour attirer de nouveau la clientèle. Cette année, GM a choisi la voie inverse pour la Venture et la Montana, dont les versions de base sont délestées des freins ABS et des coussins gonflables latéraux (la Silhouette n´est pas touchée par cette mesure). Néanmoins, ces équipements restent offerts en option, tout comme le système de traction intégrale Versatrak, qui achemine jusqu´à 70 % de la puissance du train avant aux roues arrière lors de pertes d´adhérence.
Un habitacle transformable
La Venture a aussi vieilli sur le plan visuel. Là encore, convenons que sa silhouette n´a jamais versé dans l´avant-gardisme. Sans doute qu´un styliste échaudé craint l´eau, et l´audace, et qu´on voulait faire oublier le look « fer à repasser futuriste » des anciennes Chevrolet Lumina et Pontiac Transport. La même philosophie conformiste prévaut dans l´habitacle, où la planche de bord brille par sa simplicité, et le tableau de bord par son dépouillement. La qualité des plastiques et leur montage sont honnêtes, ce qui au total nous vaut un environnement sobre qui n´est pas nécessairement désagréable à regarder. On en arrive à ce qui constitue la force de ce véhicule familial : la polyvalence de son aménagement. Son habitacle se transforme de faÇon telle que vous trouverez toujours moyen d´accommoder vos passagers ou votre chargement.
Vous avez le choix entre une banquette à dossiers divisés 60/40 ou des fauteuils individuels (sièges « capitaines » ou sièges baquets à dossiers rabattables) pour la 2e rangée. La 3e est occupée par une banquette amovible, ou bien une banquette escamotable qui se rabat pour former une surface plane sur laquelle on range valises et sacs d´épicerie. Notre véhicule était équipé de la banquette médiane, et les passagers se sont déclarés assez satisfaits du confort et de l´espace qui leur était alloué, malgré l´assise trop basse. Ajoutons que la visibilité est excellente sous tous les angles, incluant par les grands rétroviseurs.
La version allongée peut accommoder jusqu´à huit passagers ou servir au transport de panneaux en contreplaqué de 4 pi x 8 pi posés à plat, hayon arrière clos. On peut aussi opter pour le centre de divertissement de la luxueuse Warner Bros. Edition. Outre une prise pour jeux vidéo, il comprend quatre paires d´écouteurs sans fil, un lecteur DVD et un écran à cristaux liquides de 7 po.
Sinon, le modèle de base renferme un équipement qui comprend la climatisation, un volant réglable, la condamnation centrale des portières, un lecteur CD, un système antivol, deux portes coulissantes (ouverture électrique en option), sans oublier une profusion d´espaces de rangement. La liste des accessoires s´allonge à mesure que vous déliez les cordons de votre bourse : traction asservie à toute vitesse (antipatinage), radar de stationnement arrière, système de communication par satellite OnStar, et jusqu´à un petit compresseur intégré avec la suspension arrière pneumatique « tourisme » optionnelle. Il suffit de choisir parmi les cinq versions qu´offrent chacune la Venture et la Montana (plus les versions allongées), ou les trois que propose la Silhouette.
Cette fourgonnette est donc essentiellement un véhicule pratico-pratique qui s´adapte aussi bien au transport de marchandises que de passagers, en somme, un véhicule qui vous procure la sainte paix, à un prix raisonnable. Et si d´aventure il vous arrive d´être en mal de sensation, vous pouvez toujours prendre place à l´arrière, et glisser une des versions du film Taxi dans le lecteur DVD, ou pourquoi pas : L´aventure, c´est l´aventure.