Cadillac XLR 2004, la Cadillac renaissance
S'il est une voiture qui doit faire retrouver à Cadillac sa renommée d'antan et lui permettre de redevenir un symbole d'excellence, c'est bien le nouveau coupé/cabriolet XLR 2004 qui fera son entrée sur le marché au printemps 2003. Dans le sillage de la CTS, ce modèle a pour rôle principal d'assurer la renaissance de Cadillac. A-t-il les arguments voulus pour relever un défi aussi gigantesque ? Un essai ultérieur d'un modèle de série pourra nous permettre de répondre plus précisément à cette question, mais disons que les premières impressions de conduite d'une XLR très proche de la version définitive s'avèrent plutôt encourageantes.
Autant par son style que par ses performances, cette Cadillac devra affronter une concurrence aussi solide que prestigieuse allant de la Mercedes-Benz SL500 à la Lexus SC 430 en passant par la Jaguar XK-R. Elle pousse même l'audace jusqu'à emprunter le toit rigide escamotable des deux premières tout en misant sur une architecture et des organes mécaniques très semblables à ceux de ses rivales, dont un moteur V8 monté longitudinalement dans un châssis étudié en fonction de la propulsion.
À propos du toit, Cadillac n'a pas réinventé la roue et s'en est remise à la firme allemande Car Top System pour son exécution. Cela signifie que la XLR fait face au même problème que la SL500 ou la SC 430. Une fois dissimulé dans le coffre arrière, le couvre-chef de ce coupé/cabriolet devient tout aussi encombrant que les autres. Exprimé en chiffres, le volume d'espace pour les bagages passe de 280 à 125 litres. Il faudra donc apprendre à voyager « léger » si l'on veut rouler à ciel ouvert.
Le châssis de la prochaine Corvette
Cela dit, ce modèle a bien d'autres attraits, dont un châssis qui est allé à la bonne école puisqu'il est dérivé de celui de la future Corvette, la C6. Comme cette dernière, la XLR possède une carrosserie dont les divers éléments sont en matière plastique et les deux voitures sont construites au même endroit, à Bowling Green, au Kentucky. Le châssis a l'avantage d'avoir été mis au point pour un cabriolet, ce qui lui assure une rigidité exceptionnelle. Il bénéficie également d'innovations propres à Cadillac, tels le système de contrôle de la stabilité Stabilitrak et la suspension Selective Ride utilisée aussi dans la Corvette 2003. Brièvement, disons qu'il s'agit d'une suspension active dont les amortisseurs contiennent une huile à laquelle on a mélangé des particules de métal. Sous l'effet d'un courant électrique d'intensité variable, leur agglomération plus ou moins grande permet d'obtenir une modification instantanée des réglages de l'amortissement. L'avantage de ce principe est sa rapidité d'intervention par rapport à une suspension active conventionnelle. Cela est particulièrement évident, dit-on, lors de man?uvres soudaines à haute vitesse. L'utilisation d'aluminium, de magnésium et de bois balsa dans la construction de la XLR a permis d'en faire une voiture particulièrement svelte dont le poids d'environ 1 600 kg est inférieur à celui de ses rivales. Cadillac a aussi apporté une attention particulière à la distribution des masses de manière à obtenir une répartition du poids égale entre l'avant et l'arrière. Ce souci du détail a permis d'obtenir un comportement routier très sain combiné à une maniabilité surprenante.
Côté freinage, on n'a pas lésiné non plus en faisant appel au fournisseur le plus sollicité par les temps qui courent, la firme italienne Brembo. La XLR sera aussi la première voiture nord-américaine a offrir des pneumatiques conÇus selon la nouvelle technologie PAX de Michelin. Ces pneus ont été étudiés pour rouler à plat et ont atteint un tel niveau de perfectionnement qu'il est même difficile d'y détecteur une crevaison.
Un capot bien rempli
Il suffit de jeter un bref coup d'?il sous le capot pour se rendre compte que le coupé cabriolet XLR ne sera pas avare de performances. Bien que les données à ce jour soient encore incomplètes, la puissance estimée se situe à près de 350 chevaux avec un couple approximatif de 320 lb-pi. Ces performances émanent d'une version modifiée du V8 Northstar Cadillac de 4,6 litres à double arbre à cames en tête. Ce moteur est jumelé à la seule transmission offerte, une automatique à 5 rapports dotée d'un mode manuel de style Tiptronic implantée juste en avant du différentiel.
Si l'on se fie à son rapport poids/puissance, la XLR a bien des chances d'être plus en forme que ses rivales, du moins lors d'un sprint 0-100 km/h.
Un intérieur signé Bulgari
L'esprit créatif du célèbre joaillier italien Bulgari a été mis à contribution non seulement pour le dessin de la pendulette mais aussi dans l'élaboration des instruments du tableau de bord. Le cuir, l'aluminium et des boiseries en eucalyptus contribuent également à rehausser un intérieur particulièrement cossu. La console centrale conserve des airs de CTS mais semble moins grotesque que dans la berline. Les sièges à réglages multiples s'avèrent d'un confort irréprochable et les espaces de rangement sont secondés par un petit coffret de rangement situé entre les deux arceaux de sécurité. Ces derniers, comme dans la Porsche Boxster, sont fixes et suffisamment bien intégrés aux appuie-tête pour ne pas rompre l'harmonie du design.
Les 99 premiers clients à prendre livraison du nouveau porte-étendard de Cadillac seront ceux qui l'auront commandé de Neiman Marcus, une chaîne de magasins américaine spécialisée dans les produits de grand luxe qui, chaque année dans son catalogue de Noël, propose à sa distinguée clientèle une édition spéciale limitée d'une voiture d'exception. Après les Audi TT, BMW X5, Ford Thunderbird et Lexus SC 430, c'est au tour de la Cadillac XLR 2004 de prendre rendez-vous avec la postérité. L'avenir nous dira si c'est vraiment la Cadillac de la renaissance.