Cadillac SRX, vouloir c'est pouvoir !
Pendant que plusieurs constructeurs se partageaient le lucratif marché des « véhicules génétiquement modifiés » (ou VGM), Cadillac rongeait son frein avec son gigantesque Escalade dont la clientèle est loin d'être légion dans un pays où le litre d'essence frôle constamment le huard. Moins énergivores que les utilitaires et presque aussi pratiques qu'une minifourgonnette, les VGM offrent en prime un comportement routier comparable à une familiale de luxe. Toutefois, le récent Cadillac SRX se démarque de la catégorie en offrant une conduite axée sur la performance et la tenue de route.
Outre le prix et le prestige rattaché aux marques germaniques, plusieurs observateurs ont comparé à tort le SRX à des VUS comme le BMW X5 et le Mercedes ML. Certes, le comportement sportif du SRX peut se comparer à celui des allemands mais la comparaison s'arrête là puisqu'il affiche des dimensions beaucoup plus importantes que ses supposés rivaux. Ces derniers font plutôt la lutte à des modèles comme les Infiniti FX, Lexus RX et Volkswagen Touareg. À preuve : aucun de ces VUS (sauf l'Acura MDX) n'offre une troisième rangée de sièges. Pour une habitabilité comparable, il faut plutôt regarder du côté des Buick RendezVous, Chrysler Pacifica et Volvo XC90. Bref, après analyse, on constate que le SRX est dans une classe à part en regroupant les caractéristiques de l'ensemble de ses concurrents. Et ce n'est pas le fruit du hasard puisque l'équipe de concepteurs n'a rien ménagé pour que le SRX soit perçu comme « le Cadillac des Cadillac des VGM... » Même si le prestige de Cadillac a pâli au fil des ans, cette expression a su garder toute sa verve d'où l'importance pour la renaissance de Cadillac de développer « la crème de la crème... »
Une ligne furtive
À l'instar de la CTS et la nouvelle STS, le SRX repose sur la plate-forme ultra rigide Sigma. Qui plus est, il partage avec ses soeurs d'armes une ligne furtive que l'on reconnaît à ses angles biseautés et ses porte-à-faux réduits. De même, la grille de calandre en forme de V, les phares de route verticaux et les feux arrière en forme de taillade sont génériques à la marque et représentent la signature visuelle de Cadillac.
À la base, le SRX est une propulsion qui peut être commandée avec un rouage intégral. Pour affronter notre climat, il n'y aucun doute que la plupart des acheteurs opteront pour les quatre roues motrices. En conduite normale, la transmission intégrale dirige dans l'ordre de 50-50 le couple moteur entre les essieux avant et arrière. S'il y a perte de motricité, le système répartit automatiquement le couple aux roues présentant la meilleure adhérence. Pour assurer en toutes circonstances le bon comportement routier, le fonctionnement de la transmission est intégré à l'antipatinage et au système de stabilité Stabilitrak. L'an dernier, on se rappellera que Le Guide de l'Auto avait mis à l'épreuve le SRX sur un terrain d'essai hivernal où ce dernier avait déclassé tous ses concurrents de renom.
Pour propulser ce F-117A sans ailes, les motoristes ont retenu et amélioré le célèbre V8 Northstar. De l'ancienne génération, la nouvelle version ne retient que 20 % des composantes. Plus puissant et plus économique, ce V8 de 4,6 litres développe 320 chevaux. Comme il s'agit d'une propulsion, les ingénieurs ont implanté le moteur longitudinalement. Ce qui a permis d'obtenir une direction neutre et d'améliorer le comportement routier en abaissant le centre de gravité et en équilibrant les masses entre l'avant et l'arrière dans l'ordre de 52/48. Avec un poids oscillant à 2 015 kg, il est surprenant de constater que cette masse accélère de 0 à 100 km/h en moins de huit secondes. Qui plus est, le SRX est d'une stabilité à toute épreuve tant à haute vitesse qu'au freinage appuyé. Par ailleurs, malgré la position longitudinale du moteur, les ingénieurs ont été incapables de réduire le diamètre de braquage à moins de 12,1 mètres. Ce qui oblige à des manoeuvres serrées dans les rues étroites et les stationnements.
Si la facture du V8 est salée, il est possible de la réduire en optant pour le V6 de 3,6 litres. Comme le Northstar, ce V6 de 260 chevaux est à la fine pointe de la technologie et use du calage variable des soupapes. Si les accélérations sont moins vives, il promet cependant une consommation plus raisonnable.
Fini le rococo
Dans l'habitacle, on a peine à reconnaître qu'il s'agit d'un Cadillac. La finition est sans reproches, mais le SRX abandonne le style rococo des anciennes générations pour adopter la présentation plus sportive de la CTS. Pour éviter le dépaysement et donner un peu de chaleur à ce décor un peu froid, les stylistes ont conservé les garnitures intérieures en ronce de noyer.
À la liste des options, il est difficile de résister à celle du toit Ultra View dont la grande surface ensoleille l'habitacle. Malgré cette ouverture de 1,7 mètre dans le pavillon, la rigidité de la plate-forme Sigma ne laisse entendre aucun craquement ou bruit de caisse insolite.
Fidèle à sa réputation des dernières années, Cadillac a pris soin d'équiper le SRX de baquets confortables qui approchent le confort des meilleurs sièges Volvo. De même, les passagers de la deuxième rangée auront une vue panoramique grâce à l'élévation de 5 cm de la banquette. Par contre, ils auront toutes les raisons du monde de maugréer contre le renflement du plancher qui cache le tunnel de transmission.
Avec le lancement du SRX, Cadillac a abandonné définitivement les voitures de pépé et mémé pour se tourner sans ambiguïté vers les voitures modernes du troisième millénaire.