Cadillac CTS/CTS-V, portrait de famille
La renaissance de la marque Cadillac a vraiment débuté avec la CTS en 2002. C'était la première à proposer la silhouette inspirée des avions furtifs qui est devenue par la suite la signature visuelle de toute la marque. Mais, la bonne nouvelle, c'était que cette Caddy était une propulsion et que son comportement routier n'avait rien à envier aux meilleures de cette catégorie. De plus, elle pouvait être livrée avec une boîte de vitesses manuelle. Depuis, cette voiture a tenu ses promesses. Mieux encore, elle s'est bonifiée avec le temps.
L'an dernier, un nouveau moteur V6 de 3,6 litres de 255 chevaux venait se joindre au moteur de série, un V6 de 3,2 litres produisant 220 chevaux. Ceci venait combler la plus grande lacune de cette voiture lors de son lancement : un groupe propulseur un peu timide. Ce nouveau venu abaissait le temps du 0-100 km/h de deux secondes, et permettait de mieux exploiter l'excellente plate-forme Sigma exclusivement développée pour les propulsions. Bref, ce nouveau moteur permettait d'offrir un meilleur équilibre et d'accentuer le caractère sportif de cette berline. Mais ce n'était que le début !
Voici la V
À l'automne 2002 en Virginie, certains journalistes avaient mentionné que cette voiture manquait de puissance. Les ingénieurs attitrés à son développement s'étaient empressés de répondre : « Attendez, vous allez voir ! » et ce n'étaient pas des paroles en l'air. Quelques mois plus tard, l'arrivée d'un moteur de 255 chevaux venait prouver leurs assertions. Mais il ne s'agissait que d'une première étape puisque, cette année, la CTS-V est offerte et il s'agit cette fois de la Cadillac la plus puissante de l'histoire avec ses 400 chevaux. Le gros V8 de 5,7 litres possède en plus une sonorité exquise tandis que sa transmission manuelle à six rapports est la seule disponible. Cette boîte est un plaisir à utiliser. Il faut cependant savoir qu'elle est similaire à celle de la Corvette et qu'elle escamote les deuxième et troisième rapports à basse vitesse, ce qui n'est pas tellement intéressant. Selon les ingénieurs de GM, cela permet de sauver du carburant...
Sans vouloir voler le punch aux résultats du match comparatif entre cette Cadillac et la Chrysler 300C que l'on retrouve au début de cet ouvrage, il est certain que la « V » est une sportive à tout crin aussi bien en raison de sa suspension sport, des modifications de renfort apportées à la plate-forme et de la présence d'amortisseurs sport. Ses pneus Goodyear P245/45WR18 de type à mobilité accrue accomplissent du bon travail dans les virages tout en étant relativement confortables compte tenu de leur profil bas.
Somme toute, malgré un prix corsé d' un peu moins de 80 000 $, cette « V » est l'une des belles surprises de ce millésime. Malgré ses qualités, elle est destinée à une diffusion limitée compte tenu de ses caractéristiques et de son prix. La version à moteur V6 3,6 litres est sans doute celle qui connaîtra la plus grande diffusion.
Un bel équilibre
Peu importe que l'on soit d'accord ou pas avec les lignes de la silhouette, il est indéniable que la CTS propose l'une des meilleures plates-formes sur le marché. L'utilisation d'un acier léger de très haute qualité a permis aux ingénieurs de concevoir une voiture dotée d'une carrosserie à la fois rigide et légère. Cet acier assure également une meilleure protection en cas d'impact. Mais c'est davantage la tenue de route, l'harmonie entre le groupe propulseur et la nouvelle boîte de vitesses manuelle à six rapports qui transforment la CTS en voiture très agréable à piloter. Il faut souligner que cette transmission n'est pas la même que celle de la CTS-V. Celle couplée aux moteurs V6 de 3,6 litres et au nouveau V6 de 2,8 litres est produite par Aisin et l'autre par Tremec. La boîte automatique à cinq rapports offerte avec ces deux moteurs est produite par Hydra-Matic et les passages des rapports sont rapides et précis. Parlant de précision, le feed-back de la direction est exemplaire et il est facile de conserver la trajectoire idéale dans un virage. Bref, peu importe le moteur choisi, cette Cadillac privilégie l'agrément de conduite. Dans le jargon des manitous de la mise en marché, il s'agit d'une voiture « personnelle ». Le terme est d'ailleurs approprié puisque les places arrière ne sont pas tellement généreuses, même pour une personne de taille normale. Et tant qu'à critiquer, il faut souligner qu'une majorité de gens trouvent que le tableau de bord est quelque peu terne et l'interface de l'écran d'affichage un peu rétro.
Vous vous demandez pourquoi l'arrivée d'un nouveau moteur V6 de 2,8 litres en remplacement du moteur V6 de 3,2 litres de l'an dernier ? C'est que Cadillac veut offrir un modèle de prix moindre afin d'intéresser une clientèle plus jeune. Ce moteur est dérivé de l'actuel V6 de 3,6 litres. Sa conception mécanique est donc plus moderne, son rendement meilleur et son coût de production moindre.
La gamme CTS nous présente donc un beau portrait de famille et elle est l'une des berlines nord-américaines les plus agréables à conduire. Et il est certain que les exploits en piste de la version course de la CTS-V contribueront à accroître le prestige de ce modèle et, par le fait même, de la marque.