BMW Série 7, l'agent provocateur
Plus typée que les berlines de luxe des marques concurrentes, la Série 7 de BMW s’impose également comme étant la plus sportive des berlines de grand luxe, ce qui correspond parfaitement à la philosophie de la marque bavaroise. Restylée en 2005, la Série 7 continue de proposer un moteur V8 ainsi qu’un V12. Portrait d’un athlète en complet à trois boutons.
Il faut admettre qu’elle a de la gueule cette Série 7, particulièrement lorsqu’elle est dotée des roues en alliage de 20 pouces et de pneus haute-performance à profil bas qui sont optionnels, et c’est peut-être pourquoi certains hésiteront à s’afficher au volant d’une voiture si distinctive qu’il est difficile, voire impossible de passer inaperçu. Lors de sa récente refonte, la Série 7 a reçu une silhouette plus athlétique et plus sportive, qui correspond mieux à sa personnalité. Ainsi, le capot moteur a été relevé d’un pouce à la base du pare-brise et l’angle de sa pente vers l’avant est plus prononcé. Aussi, les phares, les feux et les pare-chocs ont été redessinés, celui de l’arrière se courbant vers l’intérieur pour laisser entrevoir les pneus, donnant de ce fait une allure plus athlétique à la voiture. C’est une question de détails, mais ce sont là des détails qui prennent toute leur importance afin de créer cette signature visuelle propre à une berline à vocation sportive.
Le grand jeu
Sous le capot, deux moteurs peuvent équiper la Série 7, le plus puissant des deux étant un V12 atmosphérique de 6,0 litres capable de livrer 438 chevaux et 444 livres-pied de couple, soit un moteur capable de faire pâlir d’envie bien des voitures sport. Avec ses 360 chevaux et 360 livres-pied de couple maximal, le V8 atmosphérique de 4,8 litres s’avère parfaitement adapté à la Série 7, le choix du V12 étant motivé soit par la recherche de performances à tout casser ou par le désir d’impressionner la galerie. Sur la route, le dynamisme de la Série 7 ne se dément pas et se trouve rehaussé par les savantes calibrations du système Dynamic Drive qui ajuste les barres antiroulis de façon à ce que la voiture puisse attaquer les virages avec l’aplomb d’une voiture sport, ce qui fait que cette berline de grand luxe s’impose comme la référence de la catégorie en ce qui a trait à la tenue de route.
Conduire une Série 7 équipée du groupe sport, c’est un peu comme piloter son propre avion, les performances étant remarquables pour une voiture de ce gabarit et le confort demeurant exceptionnel comme en témoigne le silence qui règne à bord même lorsque l’on roule à des vitesses largement supérieures à celles autorisées par la loi. En fait, cette voiture est tellement stable, agile, puissante, silencieuse et confortable qu’il est très facile de dépasser les limites permises sans même s’en apercevoir, tout en sachant qu’il est possible de compter sur une puissance de freinage qui pourrait faire pâlir d’envie bien des voitures sport, particulièrement quand la voiture est chaussée des pneus surdimensionnés faisant partie du groupe sport proposé en option.
Les rivales Mercedes-Benz de Classe S ou l’Audi A8 sont elles aussi des voitures confortables et silencieuses, mais la conduite de ces voitures n’est pas aussi inspirée que celle de la Série 7 qui ne rechigne pas du tout lorsque vient le temps d’adopter un rythme plus soutenu en conduite sportive. J’ai même eu l’occasion de rouler sur les circuits de Sanair et du Mont-Tremblant au volant d’une 750Li, et je dois préciser que les performances étaient vraiment impressionnantes compte tenu de la taille et du gabarit de cette grande berline de luxe.
En avance
Si la Série 7 fait aujourd’hui figure d’une voiture qui était en avance sur son temps, c’est peut-être parce que la plus récente Classe S de Mercedes-Benz a emprunté plusieurs caractéristiques de la bavaroise, par exemple le petit levier de vitesse greffé à la colonne de direction ou encore la localisation de l’écran du système télématique au centre de la planche de bord. Et puisqu’il faut bien en parler, précisons que le système de télématique iDrive de la Série 7 a été revu et corrigé lors de sa récente refonte, de façon à simplifier son utilisation, qui demeure toutefois complexe pour les non-initiés, malgré l’adoption de nouveaux codes de couleur pour les menus et les sous-menus des différentes fonctions. Cependant, une fois que l’on a fait ses devoirs, l’utilisation quotidienne du iDrive permet de personnaliser les réglages de la Série 7 à l’extrême.
Par ailleurs, BMW propose aux acheteurs de rehausser encore d’un cran le degré de personnalisation de leur voiture avec le programme « BMW Individual » qui permet de choisir des couleurs particulières, de modifier la présentation intérieure en spécifiant le moindre détail et d’ajouter certains équipements spécialisés comme un minibar ou un système de divertissement permettant de naviguer sur Internet ou de lire des DVD.
L’avenir de la Série 7 laisse entrevoir plusieurs nouveautés pour 2009, tant au niveau du style que des motorisations. Ainsi, la future Série 7 conserverait son allure plus radicale qui lui permet de se démarquer et tous les moteurs seraient dotés de l’injection directe de carburant. Une version hybride de la Série 7 serait également au programme tout comme une variante M7, possiblement équipée d’un nouveau moteur V12 turbocompressé, ce qui permettrait à BMW d’affronter directement les Audi S8 et les Mercedes-Benz de Classe S modifiées par AMG.Plus sportive que ses rivales immédiates, qu’elles soient allemandes ou japonaise (Lexus LS), la Série 7 occupe la première marche de mon podium personnel des berlines de luxe en raison de l’excellence de son comportement routier, de ses qualités dynamiques remarquables et de sa présence qui commande le respect.
feu vert
Puissance moteur
Tenue de route performante (groupe sport) Freinage très puissant
Confort exemplaire
Prestige assuré
feu rouge
Système iDrive toujours complexe
Coût des options
Fiabilité perfectible
Commandes peu intuitives