BMW X5, l'aura de prestige
L'année-modèle 2000 a été un tournant majeur dans le marché des véhicules sport utilitaires, puisque c'est exactement le moment que BMW a choisi pour lancer sa propre version, le X5. Une première version destinée à concurrencer les autres VUS de luxe (que BMW appelle VAS pour véhicule d'activités sportives) et qui, bien qu'efficace, n'avait pas encore l'aura de prestige qu'on lui connaît aujourd'hui. Depuis, les changements ont été nombreux, mais ce qui a surtout été dominant, c'est la renommée de qualité que le X5 a pu obtenir.
En terme de changement, c'est l'année 2004 qui a été le véritable moment de vérité. Le X5 a alors subi une mini cure de jeunesse, tandis que ses concepteurs rajeunissaient les lignes et implantaient, quelque part en cours d'année, un tout nouveau moteur encore plus puissant. Bref, une refonte presque complète mais faite par petits coups de pinceau plutôt que par de grands coups de balai.
Et cette année, les coups de pinceau seront encore plus petits, puisque les changements annoncés ne sont qu'esthétiques, et concernent essentiellement certaines commandes intérieures.
Le X5 remanié l'année dernière présente une silhouette plus moderne. On l'a notamment rendue plus conforme aux nouvelles tendances en vigueur chez BMW et on lui a greffé des feux arrière distinctifs qui permettent de reconnaître aisément le X5, même de loin.
À l'avant, la calandre et les blocs optiques qui l'entourent sont définitivement liés génétiquement au reste de la gamme.
Une bête sous le capot
En version plus standard, le X5 est équipé d'un engin de 4,6 litres, calqué (mais pas copié car celui de la 7 est un peu différent) sur celui qui propulse la série 7. Il met en scène le système Valvetronic de gestion de soupapes de même que le mécanisme d'aspiration bi-Vanos à variabilité constante. Le moteur produit 315 chevaux, ce qui permet de boucler le 0-100 km/h en 7 secondes et des poussières. Ce V8 est jumelé à la très efficace transmission automatique BMW, la Steptronic à six vitesses.
Un six cylindres de 3 litres est aussi disponible avec ses 225 chevaux, mais le réel intérêt demeure le moteur de 4,8 litres lancé le printemps dernier. Ce moteur, lui aussi à distribution Valvetronic, développe 355 chevaux à 6 200 tr/min et un couple de 369 lb-pi à 3 600 tr/min. Étonnamment, il consomme jusqu'à 19 % moins de carburant que le V8 du X5 4.6is selon le fabricant.
Les accélérations sont fulgurantes, comme le prouve le 6,1 secondes enregistré pour le 0-100 km à l'heure avec la version avec boîte automatique.
Tous ces moteurs sont articulés autour du rouage intégral que BMW a baptisé XDrive. Dans les faits, il s'agit d'un système quasi intelligent de gestion de la puissance entre les quatre roues motrices. Selon les conditions détectées, et le genre de sollicitation que le conducteur exige, le système xDrive fait varier de façon presque continue le niveau de puissance entre les essieux avant et arrière.
Ce système est basé sur les informations que transmettent les capteurs répartis non seulement aux quatre roues, mais aussi dans le système de stabilisation électronique. En procédant à une analyse méticuleuse du taux de lacet et du degré de braquage du volant, jumelé au degré d'accélération ou de freinage, le système peut ajuster chaque milliseconde le transfert de puissance aux roues à afin de maximiser la traction. Ce système éprouvé maintenant est de deux à trois fois plus rapide en temps de réaction que ne l'était l'ancienne version.
Un lourdaud agile
Malgré sa taille un peu forte et ses dimensions plutôt imposantes, le X5 fait preuve d'une étonnante agilité ce qui, au premier regard, peut sembler une surprise. Sans doute parce que le rouage intégral est plus performant que ne l'était l'ancienne version, on a davantage l'impression d'être en parfait contrôle de toutes les actions du X5.
La direction, qui était un peu molle, continue d'être légèrement endormie surtout en circulation urbaine. Elle semble toutefois se réveiller un peu quand on l'amène hors des sentiers battus. Et ce, même si le X5 n'a pas de réelles prétentions de véhicules hors route. Soyons honnêtes, pas question de se lancer à l'assaut de contrées sauvages au volant de ce genre de voiture.
À l'intérieur, le VAS germanique de grand format (car il est désormais accompagné de son petit frère le X3) prouve hors de tout doute qu'il est bien un BMW.
L'aménagement est simple et classique. Il fait appel au bois et à l'aluminium, ce qui lui confère un petit air moderne. Les accessoires sont nombreux, et facilement accessibles sans avoir à faire de grandes contorsions.
Les sièges, bien que haut perchés, sont confortables et enveloppants. Ils assurent un soutien lombaire et latéral exemplaire, et possèdent un grand nombre de réglages favorisant la recherche de la position de conduite idéale. Malheureusement, cette haute position rend inconfortables toutes les manoeuvres et n'assure pas pour autant une visibilité impressionnante. Pour corriger le tout, on a installé des radars d'aide au stationnement, ce qui corrige, du moins en zone urbaine, les besoins de visibilité pour les objets placés le plus près du véhicule.
En ce qui a trait à l'espace de chargement cependant, le VAS offre moins de place que la plupart des modèles de série 5. Mais dans les faits, les acheteurs de BMW ne s'en font pas avec cela. Ce qu'ils veulent, c'est un véhicule polyvalent, confortable, et qui transporte encore avec lui la réputation de prestige lié à la marque allemande. Et dans ce domaine, le X5 est définitivement au meilleur de ses capacités.