BMW série 6, un classique
Je n’y peux rien, je l’aime. Chaque fois que je monte dans une BMW de série 6, je ne peux m’empêcher de songer au plaisir de la conduire. Elle a bien des défauts, mais je l’apprécie tout particulièrement. Un peu comme les admirateurs des Rolling Stone qui sont capables d’oublier l’âge avancé ou les performances parfois moins retentissantes de leurs vedettes préférées pour simplement se satisfaire de leur musique. Car la BMW, c’est un peu comme les Stones : un classique qui se réinvente chaque fois. Les rides en moins cependant !
Classique ? Classique ? J’entends d’ici les critiques à mon égard quant à l’importance de ce modèle. Je précise tout de suite ma pensée : la BMW série 6 est l’exercice ultime de conduite, celui qui permet d’atteindre le nirvana de la conduite automobile autant par son côté sportif et civilisé que par son look unique. Alors, elle mérite bien le titre de classique, non ?
Une gamme complète
Abandonnée au milieu des années 80, la série 6 a fait un éclatant retour en 2004. Essentiellement, ce grand coupé de luxe avait alors attiré l’attention par ses lignes fluides et son allure allongée mais sportive. Dès le départ, le coupé avait été accompagné de sa sœur cabriolet, deux versions complémentaires profitant toutes deux de la configuration 2 + 2 et ayant en main une liste d’accessoires assez longue pour assurer la véritable définition du mot voiture de luxe. Bon, réglons la chose tout de suite, oui la série 6 est affublée du système iDrive, un système central de gestion des accessoires dont l’utilisation n’a rien de convivial.
C’est vrai, on l’a un peu amélioré au fil des ans, mais ce gros bouton unique multidirectionnel pour gérer à la fois les commandes de navigation, de climatisation, de sonorisation et même de gestion de la voiture est d’une complexité rarement égalée. La simple mise en mémoire d’une station de radio requiert toute notre attention ce qui, vous en conviendrez, n’a rien pour s’attirer les éloges d’un conducteur. On se retrouve donc plus souvent qu’à son tour à écouter les postes résélectionnés par la personne qui, avant nous, a eu la patience de se battre avec la chose...Outre ce défaut (de taille, je l’avoue), l’habitacle de la série 6 est plutôt accueillant. Les sièges proposent un excellent support, l’espace est parfois juste (surtout à l’arrière) mais le tout est agréable et relativement ergonomique.
Une vraie sportive
L’an dernier, quelques chevaux supplémentaires avaient trouvé place sous le capot de la 650Ci. Elle compte donc sur un V8 de 4,8 litres développant 360 chevaux, soit 35 chevaux de plus que le modèle antérieur. La boîte manuelle à six rapports qui y est jumelée est la préférée de bien des gens. Ses rapports courts, la bonne prise en main du levier, et la course réduite du bras de transmission favorisent une conduite décontractée si on le souhaite, mais surtout une utilisation plus vigoureuse au besoin. Il faut en revanche savoir bien doser l’embrayage qui a tendance à opposer une certaine résistance. L’usage requiert un certain temps d’acclimatation. La version automatique de la boîte, elle aussi à six rapports, est bien étagée, répond au quart de tour mais délaisse un peu la sportivité pour le confort.
Profitant d’une utilisation quasi abusive de l’aluminium, pour conserver un poids décent, et une répartition des masses d’un équilibre quasi parfait, la BMW 650Ci offre une plate-forme d’une rigidité exemplaire. Elle est capable de réagir à la moindre vibration de la route, tout en fournissant un apport supplémentaire à la qualité des suspensions. La voiture colle littéralement à la route, et marie sa personnalité sportive à son identité de voiture de luxe. Et si jamais vous aviez assez de nerfs pour dépasser les capacités dynamiques de la voiture, vous ne serez jamais vraiment en fâcheuse position, puisque vous pourrez compter sur de nombreux systèmes, dont celui du contrôle de la traction et de la stabilité latérale qui est particulièrement bien développé chez BMW.
La véritable trouvaille de la série 6 cependant, c’est la version M dévoilée il y a quelques mois et vendue comme modèle 2007. Cette fois, pas de confusion possible, on parle d’une authentique sportive ! Le moteur V10, construit dans l’usine où BMW fabrique son moteur de Formule un (certains diront que ce n’est pas une référence), ne développe rien de moins que 500 chevaux. On lui a accolé la transmission séquentielle SMG à sept rapports d’une précision quasi diabolique, et dont la rapidité d’exécution est légendaire.
D’abord lancée en version coupé avec toit renforcé de fibre de carbone pour l’un des meilleurs rapports poids-puissance disponible, la M6 verra aussi sa sœur cabriolet faire son apparition en cours d’année. Même mécanique, même puissance brute, mais un toit amovible à l’image de la 650 traditionnelle. Alors que la direction de la M6 est sans reproche, notons que pour les versions Ci, le système de direction active est optionnel, mais vaut largement les quelque 1 500 $ nécessaires à son installation. La série 6 n’est certes pas sans défauts, et sa fiabilité parfois déficiente n’en constitue pas le moindre. Tout comme l’aspect pratique d’ailleurs, mais qui s’en soucie ? Car malgré tout, elle demeure un plaisir à conduire, un plaisir que la nouvelle génération de M6 ne fait qu’accentuer.
feu vert
Version M
Silhouette de classe
Habitacle confortable
Direction active de grande précision
Transmission SMG sans égale
feu rouge
iDrive toujours capricieux
Espace arrière peu accueillant
Fiabilité parfois douteuse
Allure de la M moins discrète