BMW Série 5, la référence
Pour moi, la Série 5 de BMW a toujours servi de référence de la catégorie puisque les générations précédentes offraient toutes cette unique conjonction d'agrément de conduite, de performance, d'élégance et de sobriété du style. C'est encore vrai à certains égards pour la génération actuelle sauf que maintenant, pour apprécier la Série 5 à sa juste valeur et ensuite en tomber carrément amoureux, il faut d'abord entrer dans le débat suscité par le nouveau look de BMW. Pour éventuellement l'adopter ou encore en faire purement abstraction.
Quoique moins typée que la Z4 ou que la Série 7, la 5 partage elle aussi cette allure ciselée, propre aux créations du designer Chris Bangle. Ce dernier a depuis été « promu » selon BMW, ou « rétrogradé » selon les critiques, à un poste où il n'aura plus une influence aussi dominante sur le design des éventuelles voitures de la marque. L'actuelle Série 5 est donc à des années-lumière de sa devancière côté style, mais il s'agit également d'une voiture qui est à la fois plus performante, surtout dans le cas de la 545i, et plus confortable que les modèles de la génération précédente.
En ce qui a trait à l'architecture, l'empattement a progressé de six centimètres ce qui permet de corriger un des points faibles du modèle précédent. On retrouve maintenent plus d'espace pour les jambes des passagers installés à l'arrière. Ceci a également permis d'augmenter le volume du coffre qui est maintenant de 520 litres plutôt que 460. Par ailleurs, le châssis et les suspensions de la Série 5 font maintenant un usage plus intensif d'aluminium à l'avant de la voiture en vue de réduire le poids et de donner une répartition optimale des masses de 50 pour cent à l'avant et 50 pour cent à l'arrière. Voilà qui a permis de bonifier la tenue de route ainsi que l'agrément de conduite.
Parmi les innovations technologiques intéressantes proposées par la Série 5, relevons la direction active qui n'est pas une simple direction à crémaillère avec assistance variable en fonction de la vitesse, mais plutôt une direction à crémaillère à démultiplication variable, une distinction qui prend toute son importance. À titre d'exemple, lorsque l'on tourne le volant de 15 degrés, les roues avant pivoteront à un angle plus prononcé à basse vitesse et le tourneront à un angle moindre à haute vitesse. Le résultat est particulièrement frappant lors des manoeuvres de stationnement, alors que le conducteur n'a qu'à tourner le volant sur un demi ou trois quarts de tour seulement. Cela nécessite quand même une courte période d'adaptation dans la circulation à basse vitesse en ville, où l'on peut être parfois surpris par l'angle du braquage qui est souvent plus prononcé que ce à quoi on s'attendait. À vitesse élevée, la Série 5 affiche toutefois cet aplomb caractéristique des voitures de la marque ainsi qu'une très bonne stabilité en virages rapides. La voiture séduit par son habilité à tenir la route avec un minimum de roulis sans toutefois punir conducteur et passagers côté confort. Il est vrai que les suspensions sont calibrées avec des réglages fermes, mais la voiture n'est jamais inconfortable à conduire. Le freinage est exemplaire pour une berline de cette taille et de ce poids et les distances d'arrêt sont semblables à celles de véritables voitures sport, ce qui ajoute au plaisir de conduire.
Des deux moteurs pouvant animer la Série 5, le V8 de 4,4 litres et 325 chevaux qui équipe la 545i mérite tous nos éloges. Il s'agit là d'un moteur qui offre à la fois puissance, souplesse, très peu de vibrations et une sonorité qui n'est jamais trop envahissante. Ajoutez à cela une limite de révolutions-moteur de 6 500 tours/minute qui est atteinte avec une rapidité déconcertante et c'est l'équivalent du nirvana automobile ! J'ai également eu l'occasion de conduire une 545i équipée de la boîte SMG (Sequential Manual Gearbox) avec commandes au volant qui était particulièrement efficace lorsque le mode sport était sélectionné. Par contre les changements de vitesse étaient trop lents lorsque ce mode était désactivé. Cette boîte rend la voiture encore plus agréable à conduire, bien qu'elle ne soit pas aussi avancée sur le plan technique que le système DSG (Direct Shift Gearbox) de Audi qui s'impose maintenant comme la nouvelle référence en la matière. Quant à la 530i, elle fait toujours appel au moteur six cylindres en ligne de 3,0 litres et 225 chevaux, qui s'acquitte bien de sa tâche, mais l'expérience de conduite est nettement diluée par rapport à la 545i. Par ailleurs, la nouvelle M5 sera l'une des voitures les plus attendues de la prochaine cuvée et la présence d'un moteur V10 de 500 chevaux sous le capot est le gage de performances qui seront assurément à couper le souffle.
Au poste de commande, vous faites face à des cadrans lisibles et bien agencés, mais j'ai été déçu par la console centrale qui n'est plus aussi orientée vers le conducteur qu'avant, ainsi que par la présence du iDrive dont la version simplifiée est d'une relative inutilité. Si la voiture n'est pas équipée du système de navigation et du téléphone, le iDrive ne sert qu'à contrôler les commandes de la chaîne stéréo !
Somme toute, la Série 5 continue toujours de m'impressionner par ses qualités dynamiques, l'excellence de son comportement routier, ainsi que son confort remarquable. Il faut tout simplement apprendre à vivre avec cette nouvelle « présence » affichée par l'allure de la carrosserie et de la présentation intérieure, pour pouvoir ensuite profiter d'une expérience de conduite exceptionnelle.