Quand Bentley va, tout va!
Bentley est une toute petite marque anglaise. Son histoire débute en 1919, alors que W. O. Bentley, reconnu pour ses moteurs d’avions lors de la Première Guerre mondiale, désire créer une marque automobile où la qualité ne souffrirait d’aucune contrainte. Ses voitures se distinguent particulièrement en course automobile, mais la Grande Dépression qui suit le krach de 1929 vient presque à bout de son entreprise. Bentley est rachetée par Rolls-Royce en 1931. Lentement mais sûrement, les Bentley deviennent simplement des Rolls un peu plus sportives.
À la fin des années 1990, à la suite d’une incroyable saga juridique entre BMW et Volkswagen qui se disputaient Rolls-Royce et Bentley, cette dernière s’est retrouvée dans le giron de Volks. Bien lui en prit! Alors qu’il a fallu plusieurs années à BMW pour relancer Rolls-Royce, il n’a pas été long pour Bentley de présenter de nouveaux modèles.
Monter l’échelle, c’est ça!
Christophe Georges, président et chef de l'exploitation de Bentley Motors inc., est arrivé chez Bentley en 1998, un mois après le rachat par Volks. Il est donc bien placé pour nous parler de l’implication de la marque allemande dans une entreprise tout ce qu’il y a de plus britannique. Une des premières actions de VW fut d’investir le double (oui, le double!) du chiffre d’affaires de Bentley pour le développement de la Continental GT, une voiture qui, quelques années plus tard, allait changer la marque anglo-germanique.
Nous avons rencontré Christophe Georges lors de la journée de presse du Salon de l’auto de Montréal. Ce sympathique président a commencé dans le domaine de l’automobile au garage de son père en… servant de l’essence! Maintenant basé à la filiale américaine de Bentley Motors à Boston MA, il porte un regard plein d’avenir sur la marque. Ce regard est assurément biaisé, cependant on est en droit d’imaginer le meilleur pour la prestigieuse entreprise.
Dans la crise, prévoir l’après-crise
Tout d’abord, il faut préciser qu’entre 2003 et 2007, le chiffre d’affaires a été multiplié par dix. Puis est survenue la récession de 2008. Malgré cette période sombre où le nombre d’unités vendues a connu une baisse dramatique, aucun compromis n’a été fait par rapport à la qualité du produit. Il est facile d’imaginer les discussions animées autour de la table de conférence mais Bentley a toujours tenu à offrir le meilleur, question de ne pas diluer son image de marque.
En dévoilant la Continental GT en 2004, Bentley créait un nouveau créneau. Les sceptiques étaient nombreux, toutefois la voiture les a confondus et a permis à l’entreprise de Crewe de passer à travers la crise des dernières années. La récente Mulsanne (dont 85 % des unités passent par les ateliers de Mulliner – un carrossier qui les personnalise moyennant un « léger » supplément…) représente le prestige de Bentley mais c’est la GT qui apporte le pain et le beurre. Pour aider VW à respecter les normes CAFE (Corporate Average Fuel Economy), Bentley vient de présenter une version V8, 40 % moins goinfre que le W12 tout en offrant des performances assez relevées, merci.
VUS en vue…
Si une voiture plus petite, donc plus abordable, que la GT n’est pas les plans de Bentley, un projet de VUS est bel et bien en branle, même si l’on ne prévoit rien dévoiler avant encore quelques années. Bien entendu, on sera loin d’un Tiguan puisqu’on parle d’un objet qui devrait se détailler au minimum à 250 000 $ (NDLR un chiffre avancé par l’auteur mais assurément pas loin de la vérité!). Sceptiques? Porsche doit sa survie à un certain Cayenne…
La marque Bentley a failli mourir deux fois. La première fois en 1931 et, ensuite, juste avant le rachat par Volkswagen alors que Rolls-Royce ne semblait plus savoir quoi faire avec ce canard boiteux. Aujourd’hui, le canard est plus gracieux que jamais et en pleine forme. Vivement l’avenir… et le gros lot à la 6/49!