Audi Q7, designer québécois, mécanique germanique
Pour être de bon ton, il faut mentionner que la compagnie Audi arrive un peu tard dans la catégorie des gros VUS de luxe. Par contre, comme vous le verrez, tout vient à point à qui sait attendre. Sur une note plus partisane, sachez que cette voiture a été dessinée par le Québécois Dany Garand qui a déjà reçu ses lettres de noblesse en ayant dessiné la prestigieuse A8. Pour faire suite à ce succès, il a été nommé responsable du projet « AU 716 » qui a permis de développer la Q7 actuelle.
Si vous aimez ce genre de détail, il faut remonter au début de 2002 pour retracer les origines de la Q7 actuelle puisque cette dernière a amorcé sa carrière en tant que véhicule-concept baptisé Pikes Peak, qui a été fort bien accepté par le public lors de son apparition au Salon de l’auto de Detroit. Le développement de la version définitive a été entrepris par la suite. Le projet AU 716 est devenu celui de la Q7. Mais les concepteurs ne se sont pas contentés de dessiner un VUS plus gros que le Allroad et dérivé de la Touareg de Volkswagen. L’équipe chargée du développement a imaginé un nouveau concept : un VUS de performance. Il y a eu originalement la génération des gros 4X4 purs et durs, suivie de celle du luxe et du confort. Cette fois, le constructeur d’Ingolstadt a développé un nouveau créneau, celui de la performance.
Design québécois
Tel que mentionné précédemment, tout Québécois qui se respecte devrait naturellement avoir un parti-pris positif vis-à-vis du style de cette Audi puisque c’est un « p’tit gars de chez nous » qui est responsable du design global de la voiture. En effet, c’est le Sherbrookois Dany Garand qui a coordonné le design du premier VUS chez Audi. Cette responsabilité est en même temps une appréciation pour le travail qu’il a effectué avec la A8.
La nouvelle calandre Audi est loin de faire l’unanimité. Mais Dany m’a souligné que cette imposante présence à l’avant du véhicule lui est venue en aide au lieu de limiter sa créativité. Celle-ci avait en effet servi de bloc d’ancrage à toutes les lignes de la carrosserie se dirigeant vers l’arrière. Ces lignes fuyantes ont pour effet d’accentuer le caractère sportif de la Q7, surtout quand le véhicule est en mouvement. La ceinture de caisse élevée, la hauteur des piliers C et la présence d’un bourrelet latéral ainsi que les passages de roue bien en évidence créent un effet de fluidité. Même si les dimensions extérieures sont tout de même imposantes, la silhouette possède cette fluidité et ces rondeurs qui semblent être la tendance du design actuel.
Les discussions vont durer longtemps quant à cette grille de calandre fort apparente et en ce qui a trait à la silhouette du Q7. Mais s’il est un élément qui fait l’unanimité, c’est bien l’habitacle ! Depuis des années maintenant, ce constructeur est la référence en fait d’habitacle et de tableau de bord, et cette nouvelle venue ne déroge pas à la tradition. L’agencement des couleurs, les textures des matériaux, les cadrans indicateurs encastrés dans les contenants cerclés de chrome en forme de lobe, le bois précieux recouvrant la console centrale, tout nous indique que nous sommes à bord d’une voiture de prestige et de classe. Comme sur les berlines de cette marque, les commandes de la navigation, du système audio et de la climatisation sont réglées par un bouton circulaire dont l’utilisation est très intuitive une fois qu’on a compris le truc des quatre touches qui l’encerclent. Contrairement au système iDrive de BMW qui ferait sacrer Saint-Pierre lui-même, la solution Audi est simple et efficace. Il faut d’abord choisir un « secteur » comme l’audio, la climatisation, la navigation et autres à l’aide de l’un des boutons périphériques pour ensuite naviguer avec le gros « piton »
Il est presque certain qu’une personne ne se procure pas un véhicule de ce genre pour rouler seule. L’habitabilité et la possibilité de configurer les sièges de multiples façons entrent fortement en ligne de compte lors de l’achat. Les petites familles devraient se contenter de la version cinq places, dont le siège arrière 40/20/40 semble promettre beaucoup de commodités en fait d’aménagement. Il faut toutefois réaliser que cette banquette arrière ne peut accueillir qu’un enfant si jamais seule la portion 20 est utilisée. Celle-ci permet surtout d’insérer un objet long entre les deux personnes assises sur les sections 40/40. Il est également possible de choisir la configuration sept places offrant une troisième rangée de sièges, ou encore la version six passagers avec des sièges capitaines à la seconde rangée et une banquette arrière. Soulignons que celle-ci, d’après Audi, convient à des humains de moins de 1,60 m !
Mécanique germanique
Les constructeurs automobiles allemands ont toujours été reconnus pour les mécaniques sophistiquées de leurs véhicules et la Q7 ne fait pas exception à cette règle. C’est ainsi que les éléments des suspensions avant et arrière indépendantes sont en aluminium afin de réduire le poids non suspendu, les ressorts mécaniques font place à des unités pneumatiques dont le réglage est infiniment variable. Au simple toucher d’un bouton, il est même possible de modifier la garde au sol. L’incontournable rouage d’entraînement Quattro est également de la partie, et il s’agit de la toute dernière version. En conduite normale, la répartition de la puissance du moteur aux roues est de 40/60 d’avant vers l’arrière. Cela donne un surplus d’agilité, surtout lors du braquage du volant vers l’intérieur de la courbe.
Les premiers modèles à arriver sur le marché au début de l’été 2006 étaient équipés du moteur V8 de 4,2 litres à injection directe d’une puissance de 350 chevaux. Une cavalerie qui permet de boucler le 0-100 km/h en 7,5 secondes. Ce moteur est couplé à une boîte automatique à six rapports et la consommation de carburant observée a été de 14,6 litres aux 100 km. Ce moteur est suffisamment puissant pour tracter une charge de 2 495 kg (5 500) et même plus avec l’option « remorquage ». Il est également envisageable de commander une version plus économique propulsée par un moteur V6 de 3,6 litres produisant 280 chevaux et toujours associé à la transmission à six rapports et au rouage intégral Quattro.
En Europe et sur d’autres marchés, il est possible de se procurer une Q7 propulsée par le moteur V6 3,0 litres TDI. Avec son couple élevé et ses 233 chevaux, ce diesel offre des performances dignes de mention puisqu’il permet de boucler le 0-100 km/h en 9,2 secondes. Son absence en Amérique est d’autant plus pénible que sa consommation est d’un peu plus de 10 litres aux 100 km.
Surprenante agilité
Sans vouloir offusquer Dany Garand, la Q7 a du coffre et ses lignes n’ont pas pour effet de l’amincir, même si la silhouette est élégante et moderne. Donc, avant de prendre le volant, je m’attendais à me retrouver dans un véhicule qui aurait la même agilité qu’un porte-avions… De plus, la présence du dispositif “side assist” destiné à avertir le pilote de la présence d’une auto ou d’une camionnette sur les côtés était un autre indice m’indiquant que j’avais raison. Ce système détecte tout véhicule dans l’angle mort ou sur le côté pour vous éviter de vous engager dans un dépassement qui aurait de fâcheuses conséquences.
Cette appréhension s’est révélée plus que fausse dès que j’ai parcouru quelques kilomètres. Malgré son poids et son gabarit, la Q7 impressionne par son comportement routier. La plupart des modèles testés étaient équipés de la suspension pneumatique adaptative offerte en option, qui permet de régler la suspension en trois modes : Dynamic, Automatic et Confort. Et si vous vous aventurez hors des sentiers, deux autres modes sont possibles : Offroad, hauteur additionnelle de 25 mm, et Lift, 60 mm de plus.
Si vous choisissez la fonction Dynamic, la tenue de route est presque similaire à celle d’une berline sport. Toujours avec ce mode, la suspension pneumatique joue également le rôle de stabilisateur antiroulis actif. Par contre, le feedback de la direction pourrait être moins atténué. Parmi les autres gadgets qui sont légion, il y a ce régulateur de croisière à capteur radar qui règle automatiquement la distance préréglée avec le véhicule qui vous précède. Il peut même aller jusqu’à stopper le véhicule si jamais la circulation s’immobilise.
En conclusion, si vous aimez conduire et devez vous acheter un véhicule polyvalent de luxe, la Q7 doit faire partie de votre liste des finalistes.
feu vert
Bonne tenue de route
Moteur V8 bien adapté
Rouage quattro
Tableau de bord élégant
Finition sans faille
feu rouge
Prix élevé
Gros gabarit
Moteur diesel non commercialisé en Amérique
Mécanique complexe
Fiabilité inconnue