Les meilleures camionnettes scrutées à la loupe

Il suffit de sortir des grands centres urbains pour constater à quel point les camionnettes pleine grandeur sont populaires et utiles à certains. Véritables outils de travail et de loisirs, elles se sont raffinées au fil des années, si bien que certaines versions offrent un niveau de luxe et de confort digne des grandes berlines. D’ailleurs, plusieurs n’hésitent pas à acquérir une camionnette et à l’utiliser comme principal moyen de transport.

Histoire de répondre à l’incontournable question « Quelle est la meilleure camionnette sur le marché? », le Guide de l’auto a organisé un match comparatif entre les quatre camionnettes pleine grandeur les plus populaires : le Ford F-150, le GMC Sierra, le Dodge Ram et le Toyota Tundra. Notez que le Nissan Titan est absent de la liste, le constructeur n’ayant pu nous fournir un exemplaire. De toute façon, on doute fort que la présence du Titan ait ébranlé le classement.

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Afin d’être représentatif, notre panel d’essayeurs était composé de deux journalistes du Guide de l’auto, de deux amateurs de camionnettes — dont un routier —, et de deux représentantes de la gent féminine. Nous avons mis à l’épreuve les véhicules dans diverses conditions, incluant une portion sur route en gravier et une épreuve de remorquage avec, comme charge, un bateau d’un poids approximatif de 7 000 lb, gracieuseté du groupe Performance Marine. Voici donc notre résultat.

Ford F-150 : le grand gagnant

Le F-150 a remporté notre match comparatif et plusieurs acheteurs semblent partager cet avis, puisque Ford a enregistré, en 2010, des ventes record avec sa Série F avec 97 913 unités écoulées. Dès qu’ils ont posé les yeux sur le F-150, nos essayeurs ont immédiatement aimé son style et son niveau de sophistication. Les essayeurs ont apprécié les diverses fonctionnalités, notamment le marchepied intégré au hayon facilitant l’accès à la caisse ainsi que la rallonge de plateau escamotable. On peut aussi monter aisément à bord de la camionnette grâce aux marchepieds électriques qui se déploient lors de l’ouverture des portes. Toutefois, plusieurs se questionnent sur la fiabilité de ce système à long terme ou encore en hiver.

Dans l’habitacle, on baigne dans le luxe et le confort, et on ne peut s’empêcher d’admirer le modernisme du tableau de bord. Cette année, le F-150 a subi une refonte qui l’a pourvu d’un nouvel écran d’affichage multicolore au centre de l’instrumentation, élément apprécié de plusieurs. Peu de reproches au chapitre du détail et de la finition. Les sièges du F-150 se sont avérés très confortables, chose notée à maintes reprises. Cette camionnette est aussi celle qui offre le plus d’espace pour les passagers arrière.

Sur la route, le F-150 a brillé par sa robustesse. Ses jantes de 20 pouces l’ont toutefois pénalisé en conduite normale : elles provoquaient un sautillement de la caisse dans les routes en gravier, diminuant ainsi le confort. Notre modèle d’essai était équipé du V6 turbo baptisé Ecoboost. Avec ses 365 chevaux et son couple étonnant de 420 lb-pi développé à bas régime, le V6 Ecoboost a éclipsé tous les autres modèles au point de vue de la performance, tant au niveau du 0-100 km/h que des reprises. Son 0-100 km/h avec bateau sur remorque s’est également révélé très surprenant. Dans le lot, c’est aussi le modèle qui favorise la meilleure économie de carburant et cet avantage se maintient quand le véhicule est chargé. Finalement, il est le seul du groupe qui montre sa capacité de remorquage maximale en version 4x4 et à cabine multiplace. Habituellement, ce sont les versions 2x4 qui peuvent remorquer le plus.

Dodge Ram : le plus beau

Le Dodge Ram termine second, bien qu’il ait « chauffé la couenne » au F-150. Nos essayeurs lui ont décerné le titre du « plus beau » en raison de son style résolument sportif (avant agressif, échappement double à l’arrière et jantes de 20 pouces). Nos essayeurs ont également apprécié ses Rambox optionnels, des coffres latéraux intégrés à la caisse qui permettent de transporter des objets en toute sécurité. On a aussi accordé de bonnes notes pour le connecteur de remorque double (quatre et sept broches) facile d’accès et intégré au pare-chocs, donc bien protégé. À bord, le Ram affiche une finition sans reproche et il est évident que le constructeur a porté une attention particulière aux détails. On aime l’ergonomie du tableau et des différentes commandes ainsi que les nombreux et pratiques espaces de rangement. Les sièges sport s’avèrent confortables et offrent un bon support latéral.

Au volant, on apprécie la conduite dynamique du Ram et sa tenue de route prise en charge par une suspension arrière à ressorts hélicoïdaux plutôt qu’à lames, une exclusivité dans le cas de cette camionnette. Le véhicule est stable en tout temps et on sent peu de sautillements en virage. Par contre, cette suspension ampute légèrement ses capacités quand vient le temps de travailler, alors que la caisse s’affaisse rapidement lorsque chargée. C’est la faiblesse de cette suspension... Le Ram est une camionnette sportive et cet élément est surtout souligné par la puissance et la sonorité de son V8 HEMI. Le véhicule a obtenu les seconds meilleurs temps aux données de performances et plusieurs ont louangé sa capacité de remorquage, le qualifiant de solide et robuste. Il dispose cependant d’une boîte à cinq rapports, alors que tous les autres modèles profitent de six rapports, ce qui le pénalise au niveau de la consommation. En effet, le moteur HEMI est certes puissant, mais sa consommation est loin d’être la plus reluisante : c’est la plus élevée du lot...

GMC Sierra : le confortable

Le Sierra termine en troisième position, ce qui en a surpris plusieurs. On entrevoyait un meilleur sort pour cette camionnette, mais force est d’admettre que l’âge de cette génération commence à se faire sentir... À l’extérieur, on observe les lignes classiques du véhicule et il faut se rabattre sur certaines options pour lui donner plus de personnalité. La caisse du Sierra n’offre pas toutes les fonctionnalités des modèles rivaux et c’est aussi le seul du match à ne pas proposer un connecteur de remorque double.

À l’intérieur, le tableau de bord brille par sa simplicité et la disposition des commandes est efficace. Notre Sierra affichait la seconde facture la plus élevée et pourtant, on n’avait pas cette impression de luxe et de richesse. Nos essayeurs ont également été unanimes quant à l’inconfort des sièges arrière en raison de leur assise courte et basse. Mais le confort en général est correct et il y a un bon dégagement à l’arrière. Le mode automatique de la transmission intégrale et la possibilité de choisir manuellement les rapports de la boîte de vitesse sont aussi un atout.

En matière de mécanique, le V8 de 5,3 litres est le moteur à choisir, puisqu’il est marié à une boîte automatique à six rapports plutôt que quatre dans le cas du V8 de 4,8 litres. Ce moulin affiche une fiabilité certaine, tout en permettant une bonne économie de carburant. Sur la route, le Sierra s’est avéré très confortable et on ne sentait que peu de sautillements sur le chemin en gravier, contrairement aux autres modèles. Le Sierra est le seul du lot à bénéficier de freins à tambour à l’arrière plutôt qu’à disque, et ça ne semble pas trop le pénaliser sur les distances de freinage. La boîte automatique est presque parfaite, comme à l’habitude, et son sixième rapport favorise l’économie d’essence, au détriment toutefois de l'accélération. Lors de notre 0-100 km/h en condition de remorquage, le passage du sixième rapport a en effet pénalisé le véhicule de quelques secondes.

Toyota Tundra : tout de même une belle prestation

Plusieurs essayeurs se seraient attendus à une déconfiture du Toyota face aux ténors du créneau, mais le Tundra a tout de même réussi à en surprendre plus d’un. À l’extérieur, les lignes musclées du véhicule lui donnent un style robuste, mais en ce qui a trait aux équipements, on aurait souhaité des marchepieds afin de faciliter l’accès à bord. Il faut pratiquement grimper dans le Tundra! Et alors que les autres constructeurs proposent trois longueurs de caisse, Toyota n’en offre que deux.

Dans l’habitacle, les espaces de rangement sont pratiques et leur nombre est supérieur aux autres modèles mis à l’essai. On apprécie la simplicité du tableau de bord, mais l’ergonomie n’est pas sans taches puisque certaines commandes sont éloignées du conducteur et difficiles à atteindre. L’instrumentation s’est révélée simple à lire et très efficace. La finition est plus modeste et moins soignée que celle de certains rivaux, notamment en raison de plastiques durs un peu partout. L’accès aux places arrière est également plus difficile.

Sur la route, le Tundra s’est révélé sans doute le plus stable de tous sur pavé en mauvais état. La suspension absorbait très bien les trous et le véhicule demeurait droit sur la route en toute circonstance. On a aussi favorablement noté l’insonorisation à bord et la tenue route en général. En ce qui concerne la puissance, notre modèle d’essai était équipé du plus petit des V8 offerts par Toyota, soit le 4,6 litres. L’excellent travail de la boîte automatique à six rapports compense bien la puissance réduite et permet des accélérations vigoureuses. Elle tire avantage de la puissance disponible et effectue les changements sans hésitations. Ce moteur se veut beaucoup plus économique que le V8 de 5,7 litres, élément non négligeable. Néanmoins, le seul désavantage du 4,6 litres réside dans ses capacités de chargement et de remorquage moindres, élément à considérer selon vos besoins.

Le mot de la fin

Les quatre véhicules mis à l’épreuve se sont montrés à la hauteur et il n’y a pas de mauvaise camionnette parmi les modèles essayés. Chacune possède ses avantages et ses inconvénients, c’est pourquoi il est essentiel de choisir celle qui correspond à vos goûts et besoins. Force est d’admettre que Ford met la barre très haute avec son F-150 remanié et ses quatre nouveaux moteurs. Quant au Dodge Ram, il séduit par son style et sa conduite sportive, alors que le GMC Sierra demeure fiable et confortable. Le Tundra n’est pas piqué des vers non plus et réussit à bien livrer bataille dans un créneau plus que compétitif.