Le Testfest 2011, coups de coeur, déceptions et révélations
La semaine dernière se tenait, pour la trentième fois, la semaine d’essais de l’Association des Journalistes Automobiles du Canada (AJAC). Ces essais permettent de déterminer les véhicules gagnants de chacune des onze catégories. En tout, pas moins de 56 véhicules, tous nouveaux en 2012, se disputaient les honneurs (voir notre article à ce sujet). Inutile de préciser que parmi cette pléthore de modèles, certains nous ont épatés, d’autres nous ont surpris ou carrément déçus. Voici ce que nos journalistes qui ont participé à cette semaine qui se veut un véritable Toys R Us pour grands garçons (et grandes filles aussi!) ont retenu...
Alain Morin
Le coup de cœur : BMW 1M Coupe
Sans aucun doute la voiture à la carrosserie la plus bizarre de l’édition 2012 du Testfest, la 1M Coupe est une magnifique machine de performance. Le moteur est très puissant (pourtant, il y avait plus puissant, la Jaguar XKR-S, par exemple), la transmission manuelle est parfaite, le châssis est génial et la tenue de route absolue. Wow!
La déception : Toyota Prius V
Une Prius ce n’est déjà pas excitant, alors imaginez une Prius familiale qui affiche 100 kilos supplémentaires! Seul avantage : sa capacité de chargement supérieure. Pour le reste, Toyota devra revoir la finition, l’insonorisation et l’agrément de conduite. Et dire que la consommation d’essence n’est même pas si intéressante que ça…
La révélation : Dodge Journey
La première mouture du Journey n’avait comme argument de vente qu’un prix dérisoire. La version 2012 affiche un comportement routier nettement supérieur grâce, entre autres, à son V6 de 3,6 litres et sa transmission à six rapports. Et que dire de l’habitacle, à des années-lumière de ce que la première génération présentait. Du beau travail, Dodge!
Sylvain Raymond
Le coup de cœur : Chevrolet Volt 2012
J’ai été fort impressionné par la nouvelle Chevrolet Volt et par le peu de compromis qu’elle demande. Avec la Volt, aucune crainte de rester en panne, puisque son moteur à essence agit à titre de génératrice qui prolonger l’autonomie du véhicule. Outre son aspect technologique, on apprécie notamment son design extérieur, mais surtout, son intérieur. On croirait une voiture du futur où technologie et design se marient parfaitement. Du beau boulot de la part de GM.
La déception : Subaru Impeza 2012
Pour moi, la Subaru Impreza a toujours été synonyme de sportivité et de conduite emballante. Le constructeur nous propose pour 2012 une nouvelle Impreza dont les lignes n’ont rien de très excitantes, surtout à l’arrière. On l’a également dotée d’une nouvelle boîte à variation continue qui maximise la consommation de carburant, mais qui enlève également beaucoup au plaisir de conduite. Elle fait penser à une motoneige, surtout lorsque l’on adopte une conduite dynamique. Ajoutez un habitacle terne et un niveau d’équipement de loin inférieur à ce que les Coréens nous proposent et vous obtenez un modèle qui me déçoit grandement.
La révélation : Volkswagen Beetle 2012
On se demandait comment Volks allait moderniser sa Beetle. C’est désormais fait et de belle façon. Quel style!
Denis Duquet
Le coup de cœur : Jaguar XKR-S
La Jaguar XKR-S m’a fortement impressionnée par son apparence musclée et, surtout, par sa conduite toute en puissance. On est loin des voitures-compromis que ce constructeur nous proposait dans cette catégorie. C’est une auto pour les gens qui aiment la différence.
La déception : Toyota Camry
La Toyota Camry demeure toujours d’un ennui mortel à conduire. En plus, elle propose un style assez abracadabrant avec un intérieur assez drabe, merci. Heureusement, la motorisation est adéquate.
La révélation : un « drummer »!
Le moment-clé de cette semaine a été le party 30e anniversaire de l’AJAC et la révélation a été la prestation de Robert Pagé (de General Motors) à la batterie lors du concert rétro de cette même soirée.
Nadine Filion
Le coup de cœur : Range Rover Evoque
On veut le détester, ce petit cinq places qui, malgré un prix d’étiquette de 50 000$, s’amène sans système de navigation. Au contraire, on craque : les commandes sont faciles à apprivoiser, l’habitacle est à la fois élégant et sympathique, les matériaux sont novateurs, la conduite se fait légère et dynamique, la direction réagit au quart de tour. Un bonheur de pilotage qui accote presque celui du BMW X3.
La déception : Subaru Impreza
La Subaru Impreza, l’exemple parfait qui démontre que lorsqu’on n’avance pas, on recule. Même si elle exige 1000$ de plus du portefeuille qu’une Hyundai Elantra bien nantie en équipements, (la gagnante 2012 de la catégorie, rappelons-le), elle n’en offre pas la moitié : pas de clé intelligente, pas de toit ouvrant, aucune technologie d’avant-garde, des sièges chauffants fort peu convaincants… Les chevaux vapeur en moins de la nouvelle motorisation ne font pas bon ménage avec la boîte CVT et la direction électrique n’a absolument aucune âme. La traction intégrale, une exclusivité pour l’Impreza chez les petites voitures, ne suffira plus à sauver les meubles.
La révélation : les hybrides
Que le fossé se creuse : quelques constructeurs n’arrivent décidément pas à suivre le tempo accéléré de l’évolution automobile. Ainsi, dans la catégorie des voitures familiales de plus de 30 000$, on avait droit à trois hybrides (Sonata, Optima et Prius V) et à une électrique (Chevrolet Volt). Tout à l’opposé, Dodge présentait sa Charger… avec moteur V6 de presque 300 chevaux, pour une consommation en carburant du double, voire du triple versus les autres concurrentes. Allo!!!
Marc Lachapelle
Coup de cœur : Jaguar XKR-S
La plus démente, la plus échevelée, la plus difficile à conduire sur le circuit. Je suis quand même arrivé à la dompter, un peu, malgré les réactions féroces de son V8 de 550 chevaux au rugissement extraordinaire. En me disant « quelle bête! », j’ai vu la tête de fauve sur le volant et je me suis rappelé son nom de famille.
Déception : Honda Civic berline «régulière»
Elle est la plus performante de sa catégorie, sa tenue de route impressionne et elle a récolté une solide troisième place. Mais on est loin de la domination sans partage de la génération précédente aux prix de l’AJAC édition 2006. Entre autres à cause de la présentation intérieure banale que fait cruellement ressortir la comparaison directe au TestFest.
La révélation : Chrysler et Fiat partout
Avec onze modèles inscrits cette année, personne n’avait autant d’aspirantes au TestFest que le groupe Chrysler-Fiat. La Dodge Journey pouvait difficilement rater son coup, mais la Chrysler 300S a presque gagné chez les voitures de luxe, la 300 SRT8 a chauffé les meilleures en sport/performance et les Dodge Charger et Fiat 500 ont fait jaser en masse.