Bang, un accident! Et ensuite?

La vie est belle, tout va bien dans les meilleur des mondes. Et voilà que bang!, vous êtes impliqué dans un accident de la route. Que faire pour éviter que la situation ne dégénère?

Première des choses : ne pas assassiner (juste y penser est déjà condamnable!) le responsable de la collision. Alors, respirez par le nez et allez à l’essentiel : est-ce qu’il y a des blessés parmi vos passagers ou parmi les occupants de l’autre véhicule?

Non? Tant mieux! Vous n’aurez pas à patienter après l’arrivée des autorités policières; il vous suffira de remplir un constat amiable.

Le constat amiable : pas une reconnaissance

Qu’on se le dise une fois pour toute : le constat amiable, que tout bon automobiliste devrait conserver dans sa boîte à gants, n’est pas une reconnaissance de responsabilité. Au contraire, ce document sert essentiellement à colliger les détails nécessaires aux assureurs qui, eux, détermineront par la suite à qui incombe la faute.

L’autre partie insiste pour une présence policière? Faites-lui comprendre que ce ne sont pas les policiers, mais bien les assureurs qui établissent la responsabilité de chacun dans l’accident. Autrement dit, lors d’un accident sans blessé, le constat amiable est aussi valable qu’un rapport de police et rend donc ce dernier inutile.

Simple à remplir, ce formulaire en copie-carbone requiert qu’on y transcrive les numéros de permis de conduire des parties impliquées, de même que les numéros d’immatriculation et d’attestation d’assurance. L’un d’entre vous devra ensuite faire appel à ses talents d’artiste (!) pour faire un croquis des lieux, de la signalisation routière, de la direction des véhicules, de leur position après l’impact et de l’état des dommages. Pour plus de détails, lisez notre autre texte sur le constat amiable.

Si malgré tout…

Certes, on n’est jamais heureux d’avoir « frappé » et nul doute que vous, tout comme les autres automobilistes impliqués, n’êtes pas de la meilleure humeur. Mais somme toute, tout devrait se dérouler dans le calme.

Cependant, si un conducteur décide de ne pas collaborer, ne traînez pas : faites le 9-1-1 (ou le *4141 sur le territoire de la Sûreté du Québec) et demandez la présence des policiers.

Et attendez-les avant d’aller plus loin. Ce faisant, assurez-vous discrètement d’avoir noté la plaque d’immatriculation du(des) récalcitrant(s), si jamais il leur prendrait l’envie de fuir.

Profitez également de ce moment d’attente pour consigner les coordonnées des témoins qui pourraient ultérieurement appuyer vos dires, si besoin était.

S’il y a des blessés

Si l’accident a fait des blessés, le Code de la sécurité routière exige que les personnes impliquées portent assistance. Cette fois, pas question de constat amiable : il faut nécessairement faire appel à la police qui, le cas échéant, remplira un rapport.

Lorsque vous serez en communication avec le 9-1-1 (ou le *4141), vous serez interrogé sur les blessures constatées et sur l’endroit où vous vous trouvez. Prenez le temps de bien répondre et ne vous impatientez pas; sachez que pendant qu’on vous questionne, on notifie du même souffle les services d’urgence.

Ceux-ci, d’ailleurs, sont peut-être déjà en route, puisque d’autres conducteurs pourraient les avoir appelés. Avis, donc, à tous ceux qui arrivent à la hauteur d’un accident : ne prenez pas pour acquis que quelqu’un d’autre a téléphoné et composez, vous aussi, les numéros d’urgence. Mieux vaut recevoir une douzaine d’appels que pas un seul, disent les autorités policières.

On bouge ou pas?

Ce qui suit doit être, avant tout, teinté de jugement. Parce que les véhicules impliqués dans un accident peuvent bloquer la circulation et/ou inutilement menacer la sécurité des autres usagers du réseau, mieux vaut les déplacer dans un endroit sécuritaire. Si possible, conduisez-les en bordure de la route ou, mieux encore, vers une entrée, un stationnement, une aire dégagée.

Toutefois, quelques situations bien précises font qu’en certaines occasions, mieux vaut ne pas déplacer les véhicules. C’est le cas si :

  • les blessures sont graves;
  • un réservoir d’essence fuit (éloignez-vous et interdisez alors à quiconque de fumer);
  • les véhicules sont endommagés au point de ne plus pouvoir rouler;
  • vous soupçonnez que des accusations de conduite dangereuse ou avec facultés affaiblies pourraient être déposées. Dans ce cas, une enquête policière sera menée et les policiers devront analyser les lieux de l’accident tels quels.

Sortez cette trousse

Si, pour l’une ou l’autre de ces raisons, vous choisissez de ne pas déplacer les véhicules, assurez-vous quand même qu’ils soient bien visibles, notamment en allumant les feux de détresse.

Aussi, sortez cette trousse qu’en bon automobiliste prévoyant vous conservez dans votre coffre. Disposez au sol les fusées routières ou triangles orangés, et portez les dossards réfléchissants.

Remorquage : pas toujours le choix

Une fois les blessés évacués (s’il y a lieu), ne vous étonnez pas, en territoire de remorquage exclusif, si une dépanneuse vienne vite récupérer les véhicules inaptes à rouler. Ces ententes de remorquage ont pour but de protéger les autres usagés de la route. En dégageant rapidement les artères achalandées, on évite ainsi un autre accident.

C’est dire que si vous pensiez magasiner votre service de remorquage ou attendre l’arrivée du beau-frère, vous pourriez être servi plus vite que prévu…

Même si personne n’a rien vu

Il arrive que des collisions se produisent avec des véhicules inoccupés. Peu de gens le savent, mais l’automobiliste qui emboutit une voiture stationnée et qui ne peut en retracer le propriétaire, mais qui ne rapporte pas l’incident aux policiers, est coupable d’un délit de fuite.

Oui, oui, d’un délit de fuite! Avec tout ce que ça implique : contraventions, points d’inaptitude, voire même accusations au criminel.

Laisser « une petite note » sous l’essuie-glace n’est pas valable, tenez-vous le pour dit. Il vous faut plutôt rapporter l’événement dans l’immédiat aux policiers. Pas de cellulaire sous la main? Présentez-vous au poste de quartier le plus près. Et, non, ça ne peut pas attendre après le travail…

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