Piston et Bigoudi essaient la Fiat 500
Le principe de la chronique Pistons et Bigoudis est fort simple: nous prêtons un véhicule de presse à un couple qui, pendant deux semaines, en fait extensivement l’essai. Les deux participants ont une consigne à respecter : noter toutes leurs impressions, bonnes ou mauvaises.
Ces « j’aime » et « je n’aime pas », chaque essayeur doit les garder pour lui-même, question de ne pas dénaturer l’expérience de l’autre. Pas facile, nous dit-on…
Ce mois-ci, Magali et Patrick essaient la Fiat500 variante Lounge, avec un quatre cylindres (1,4 litre pour 101 chevaux) et boîte automatique six rapports. Prix d’étiquette : 23 025$ (avec entre autres le toit panoramique, les sièges chauffants et l’assistance au recul), mais excluant les frais de transport (1400$) et les taxes. Notez que la variante de base Pop débute sous les 16 000$.
Voici ce qu’ils en ont dit.
Bigoudis
Nom: Magali Eysseric
Âge: 40 ans
Au quotidien: Hyundai Tucson 2011
Métier: comptable (Industries Mégatube)
Magali a mené l'essai de la Fiat500 comme la vraie comptable qu'elle est: elle a soigneusement noté toutes ses impressions, qu’elle a ensuite réparties dans la colonne des « pour » et dans celles des « contre ». Bilan?
Les « pour », d'abord: « J'aime l'allure de la Fiat500, autant dedans que dehors. C'est fou, les combinaisons d'habitacle possibles! Le format des commandes est vraiment cool, tant pour le look que le toucher. Aussi, l'espace intérieur est surprenant et confortable. Même des grands de plus de six pieds ne se sont pas sentis pognés à la banquette dont l'accès est plutôt facile. Et dans la valise, on a réussi à faire tenir toute l'épicerie. »
Consommation appréciée
Celle qui roule en utilitaire au quotidien a évidemment trouvé que la consommation de la petite Italienne était frugale: « Mon Hyundai Tucson ne fait que quatre jours, alors que j'ai pu faire ma semaine en Fiat 500 avec un seul plein... et je n'étais même pas à sec. »
Côté comportement, que de bons mots: « Pour une petite voiture, elle a une bonne puissance que j'ai bien aimée. J'ai particulièrement apprécié le mode sport et le passage manuel de la boîte automatique: ça accorde une conduite différente, ça fait moins "petite voiture". La tenue de route est aussi très bonne. Je ne suis pas une mémère en auto: j'aime affronter les courbes et avec la Fiat500, je me suis sentie en sécurité. Avec, en prime, un beau vroum-vroum.»
Notre essayeuse n'a pas non plus tari d'éloges quant au toit ouvrant, agrémenté d'une innovante toile perforée coulissante : « On peut profiter de l'air sans souffrir du soleil qui plombe, c'est génial. »
Au fil des années, Magali en a essayé, des véhicules. Et jamais, elle n'a éprouvé autant de difficulté à s'habituer à une voiture. « Ça m'a pris cinq jours pour venir à bout du Bluetooth, alors qu'il ne m'a fallu que cinq minutes pour celui de mon Tucson. Les commandes derrière le volant? Je les ai découvertes par hasard et comme on ne peut les voir, il faut déduire ce qu'elles contrôlent. »
Il y a l'information de bord, aussi, que Magali a trouvé peu aisée à déchiffrer: « J'ai aimé le fait de pouvoir lire les consommations instantanée et moyenne ou encore la distance à parcourir, mais ces renseignements sont en abrégé et coincés dans un écran rond à peine gros comme une clémentine. »
On potasse…
« Aussi, on ne sait jamais si les sièges chauffants sont en marche ou pas, faute d'un témoin lumineux. À certaines reprises, j'ai dû sortir le manuel du propriétaire, et je découvrais alors une autre fonctionnalité que je n'avais pas remarquée. Bref, la Fiat 500 n'est pas user friendly et, au détriment de la sécurité, ça nous force à quitter la route des yeux pour réussir à manier toutes ses technologies. »
D'autres points à la colonne des négatifs: « L'angle mort est pourri. Aussi, comme je ne suis pas très grande, j'ai eu de la difficulté à rejoindre les commandes à la planche de bord. Qui plus est, je devais m'étirer pour déposer mon café dans le porte-gobelet installé au plancher. Une console surélevée aurait été plus pratique et, de surcroît, ça aurait permis du rangement — parce qu'il en manque, du rangement, en avant. »
Malgré ces irritants, Magali dit avoir beaucoup apprécié faire l’essai de la petite Fiat 500: « Même si j’ai mis du temps à la comprendre, j'ai eu dès le départ beaucoup de plaisir à la conduire. Et en plus, tout le monde la regarde, la trouve jolie et lui lève le pouce! »
Pistons
Nom: Patrick Saint-Louis
Âge: 37 ans
Au quotidien: Jeep TJ 2006
Métier: technicien en aéronautique (Avianor)
Tout comme pour Magali, le métier de Patrick a déteint sur son essai de la Fiat 500: les premières impressions de celui qui aménage des habitacles d'avion sont allées... à l'assemblage de la voiture: « J'ai trouvé l'insonorisation déficiente et j'ai vite compris pourquoi: près du toit ouvrant, la coque n'est pas uniforme et on sent le joint de la portière qui fait kwik. Ça craquerait moins si c'était d'une seule pièce et qu'on installait un caoutchouc, plutôt qu'un simple feutre. »
Celui qui conçoit aussi des sièges d'aéronef a trouvé que les sièges avant de la petite Italienne n'étaient pas confortables : « Ils sont trop durs et ils m'englobent trop. J'avais l'impression d'être pogné. En plus, le toit ouvrant enlève quelques pouces de dégagement à la tête et la seule façon pour moi d'être bien, c'était de reculer mon siège au maximum et d'en incliner le dossier. J’aurais mieux fait d’essayer… la version décapotable! »
Même s'il s'est senti coincé en hauteur, Patrick vante l'espace intérieur de la Fiat 500, « notamment en largeur. » Et comme Magali, il a aimé la toile perforée: « C'est ironique pour moi, qui se promène en Jeep sans toit ni portes, mais j'ai aimé le fait qu'on sente l'air, pas trop le soleil. »
Selon Patrick « la finition est impeccable. Pour une voiture de ce prix-là, l'habitacle est vraiment très réussi, tant sur le plan visuel que sur celui de la qualité. »
On potasse encore…
Cependant, et tout comme Magali, Patrick a trouvé les informations réunies au centre de l'instrumentation très difficiles à déchiffrer. Aussi, à propos des commandes derrière le volant « Je n'ai pas aimé le fait de constamment les accrocher : tu tournes et oups, tu montes le son par inadvertance. » Et le Bluetooth? « Quelle cochonnerie! »
Autre point négatif que partagent Patrick et Magali: « L'angle mort est affreux. Le pilier à hauteur d'épaule est trop large pour permettre de voir quoi que ce soit.» Et encore: « Je suis un gars, donc j'ai soulevé le capot. Euh... tu fais comment pour changer l'huile? Tu ne vois absolument rien, tellement le moteur est compact. »
Du positif, finalement!
Finalement, notre essayeur n'a pas aimé la Fiat 500? Au contraire: « Pour une petite voiture, elle est surprenante. D'abord, la tenue de route m'impressionne et la suspension ne cogne pas, elle est très smooth. »
La puissance? « J'ai pu faire du 120 km/h en grimpant une côte, c'est là de bien bonnes accélérations… tout en enregistrant une petite consommation de 5,2 litres. Tabarnouche! »
Patrick aurait certes préféré une boîte manuelle, mais il a quand même apprécié la boîte automatique et son mode AutoStick : « Le passage des vitesses avec le levier est impeccable: tac-tac et ça répond. » Notre essayeur a cependant moins aimé le mode sport: « Quand tu écrases l’accélérateur, tu vois la zone rouge se rapprocher, tu te dis que le kick down va embarquer, mais non: il faut lever le pied pour obtenir un second souffle. »
Bref, Patrick a suffisamment apprécié la Fiat500 pour lui pardonner ses défauts. « De fait, dit-il, si j'habitais en ville, c'est cette petite voiture-là que j'achèterais. Elle se stationne partout, elle est économique, elle est très agréable à conduire et tout le monde trippe sur son look. Même les gars! Tabarnouche! »