Kia Rio 2012 : le luxe envahit la classe ouvrière!
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Il n’y a pas si longtemps, le créneau des voitures sous-compactes ne représentait pas un grand intérêt pour les constructeurs automobiles. Considérées comme des parents pauvres et peu lucratives, ces petites voitures n’avaient souvent pas droit aux mêmes budgets de recherche et de développement que les autres. Inutile de dire que leur raffinement était égal à l’argent investi…
La récente crise économique et la hausse des prix du pétrole auront au moins eu un effet positif : désormais, les petites voitures ne sont plus vues comme un mal nécessaire. Les constructeurs consentent maintenant à investir davantage pour offrir un produit à la hauteur et, surtout, présenter une offre supérieure à ce que le concurrent propose. Les sous-compactes d’aujourd’hui, par cet heureux hasard, sont désormais mieux équipées que bien des intermédiaires des années 90!
Le premier barreau de l’échelle est haut placé
Prenez, par exemple, la toute nouvelle Kia Rio. Pour un prix de base de 14 095$, la livrée LX offre un moteur de 138 chevaux, des transmissions à six rapports, six coussins gonflables, quatre freins à disque, les vitres et les serrures électriques, des rétroviseurs électriques et chauffants, la radio satellite, les entrées auxiliaire et USB et j’en passe. Pour 1 500$ de plus, la plupart des gens opteront pour une LX+ qui propose le climatiseur, les sièges chauffants, le régulateur de vitesse et la connectivité Bluetooth. Et la liste des variantes et de l’équipement de s’allonger jusqu'à 20 795$. L’envers de la médaille, c’est que les sous-compactes sous les 10 000$, on oublie ça…
La Kia Rio 2012, œuvre du réputé Peter Schreyer, est, selon l’humble avis de l’auteur, plus jolie en personne qu’en photo. N’empêche que sa concurrente directe, la Hyundai Accent avec qui elle partage son châssis et son groupe motopropulseur, possède une ligne plus équilibrée, toujours selon l’auteur de ces lignes, internationalement connu. J’ai une amie qui vit en Afrique après tout!
Dans l’habitacle, le tableau de bord s’avère très réussi, autant au niveau du design que de l’ergonomie. Les jauges rétroéclairées se consultent facilement, les matériaux sont de bonne qualité, surtout dans la version EX, la plus dispendieuse, et leur assemblage est réussi. Le coffre à gants peut quasiment contenir une paire de skis tellement il est profond, la radio des modèles plus huppés possède une belle sonorité (mais la radio des modèles de base est plutôt ordinaire) et les prises auxiliaires et USB sont bien placées.
Selon mon dos, les Coréens ne maîtrisent pas encore parfaitement l’art de fabriquer des sièges confortables et ceux de la Rio ne font pas exception. Ils ne sont pas désagréables pour autant, mais après une journée d’essai, je ne peux pas dire qu’ils m’ont impressionné. Certains collègues prétendent exactement le contraire! Alors à vous de juger…
Rayon gamma
Au niveau de la mécanique, la Rio et l’Accent se partagent le quatre cylindres 1,6 litre GDI (Gasoline Direct Injection). Ce moteur, baptisé Gamma, s’avère des plus modernes avec son injection directe d’essence (d’où le GDI), son double arbre à cames variable et autres modernités du genre. Il livre 138 chevaux à 6 300 tours/minute et 123 livres-pied de couple à 4 850 tours/minute. Une transmission manuelle et une automatique à six rapports dans les deux cas renvoient la puissance aux roues avant.
ISG, ECO = consommation réduite
La Rio se démarque de l’Accent en offrant la technologie ISG (Idle Stop & Go) sur certains modèles. Ce système permet au moteur d’arrêter complètement lorsque, par exemple, la voiture est stoppée. Bien entendu, il a fallu aux ingénieurs repenser plusieurs composantes qui sont ainsi plus utilisées, comme le démarreur, la batterie et l’alternateur. Pour permettre l’arrêt du moteur, une série de diagnostics doit être confirmée par l’ordinateur de bord. Bien que ce système semble prometteur, il n’a pas fonctionné lors de notre journée d’essai. Le climatiseur en fonction, entre autres, n’est pas l’ami du ISG. Aussi, ce système ne fonctionne pas si la voiture ne roule pas à au moins 5 km/h avant l’arrêt. Si j’ai bien compris, c’est donc dire que dans la circulation dense, le ISG risque de ne pas être utile, là où il devrait l’être le plus. Mais félicitons Kia pour cette innovation qui, éventuellement, risque de se retrouver dans d’autres modèles.
Si le châssis demeure le même que celui de l’Accent, les ingénieurs de Kia lui ont tout de même apportés certains raffinements dans le but de le rendre plus sportif (un adjectif qu’il convient de relativiser un peu…). Par exemple, les réglages des suspensions ont été revus pour assurer une conduite un peu plus ferme. La livrée haut de gamme EX bénéficie de pneus plus gros, de freins plus imposants et d’une suspension plus rigide.
En route!
Sur la route, la nouvelle Rio ne casse rien mais, par rapport à celle qu’elle remplace, c’est la huitième merveille du monde! Le 1,6 litre n’est pas surpuissant mais, curieusement, il m’a semblé plus en verve que dans l’Accent. Un 0-100 km/h improvisé nous a donné 11,8 secondes. Lors de notre journée d’essai, nous avons pu essayer une version manuelle et une automatique, et les deux nous ont donné une moyenne de consommation identique, soit 6,9 L/100 km. Selon Kia, une Rio devrait siroter 6,6 litres en ville et 4,9 sur la route. Le 6,9 obtenu en conduite quelquefois énergique, mais plus souvent pépère, puisque nous étions pris derrière des tracteurs, des camions, des Reliant K 1982, des policiers, des zones scolaires, de la construction, etc, etc, etc, le 6,9 obtenu, donc, est correct, sans plus. Il faudra confirmer la consommation réelle lors d’un essai plus élaboré. Il faut aussi dire que nous n’avons pratiquement pas roulé sur le mode Active Eco, offert avec l’automatique, un mode qui semble enlever 75% des chevaux. Il s’agit d’une estimation personnelle, remarquez…
Douze vitesses!
La transmission manuelle, comme toute transmission manuelle chez Kia (et Hyundai), n’est pas très agréable à utiliser. Et comme dans les régions montagneuses, il faut l’utiliser souvent… Quant à l’automatique, à six rapports aussi, elle fait un très bon boulot et l’utilisation du mode manuel n’est pas nécessaire.
Les suspensions, indépendantes à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière, connaissent bien leur rôle, soit d’offrir le meilleur compromis entre tenue de route et le confort. Les versions LX ont un roulement un peu plus ferme, mais pas inconfortable. Les pneus à taille plus basse (205/45R17 contre 185/65R15) y sont sans doute pour beaucoup. La direction ne pèche pas par excès de retour d’information mais, au moins, sa précision est correcte. Quant aux freins, nous n’avons pas pu les essayer en mode panique, mais en usage normal, il n’y a rien à redire.
La nouvelle Rio, à des années-lumière de l’ancienne génération, s’inscrit dans la mouvance de la catégorie des sous-compactes vers la catégorie des compactes, du moins au niveau du luxe. J’imagine qu’un jour lointain, un constructeur automobile présentera une sous-compacte peu équipée et moins chère. Et on criera au génie…