Mercedes-Benz SLS AMG Roadster 2012 - L'évolution d'une légende
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Lorsque le nouveau coupé SLS AMG est arrivé sur le marché il y a quelques années, il est presque instantanément devenu un classique. Sa silhouette inspirée de la légendaire 300SL dotée de portières de type aile de mouette (gullwing) ont immédiatement placé ce luxueux coupé dans une classe à part. Ce nouveau venu était toutefois plus qu'un simple exercice de style. C'était une authentique voiture de performance dotée d'une plate-forme à la fois légère et ultra rigide. Ajoutez à cela une répartition quasi parfaite du poids et un fabuleux moteur V8 de 6,2 litres et vous obtenez là une voiture d'exception.
Bien qu'elle soit capable d'impressionner le plus blasé des pilotes sur un circuit routier, cette élégante Allemande se conduit très facilement dans la circulation et propose, à des vitesses légales, une consommation de carburant plus qu’impressionnante : 13,2 L/100 km. Et malgré une exclusivité assurée, son prix d'environ 200 000 $ peut être considéré comme une aubaine, compte tenu de ce qu'on nous offre en fait de voiture.
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Une voiture qui connaît du succès se doit d’avoir des modèles dérivés. Et cette fois, il s'agit de la version roadster dont l’objectif est de répondre à la demande des gens qui veulent piloter une SLS tout en profitant d’une conduite au grand air.
Un toit souple!
Les stylistes affectés au développement de cette voiture ont probablement hésité entre un toit souple rétractable ou encore rigide, comme sur la SL. Le choix a dû être relativement facile à faire : le toit rigide rétractable aurait rendu la SLS trop semblable à la SL. De plus, comme cette voiture possède une silhouette reliée à la légendaire 300 SL, il fallait une fois de plus respecter la tradition et faire appel à un toit souple. Pour le marché canadien, la capote en toile est proposée en trois couleurs; le modèle de série propose un toit noir, tandis que le beige et le rouge sont optionnels.
Il est toujours délicat de transformer un coupé en cabriolet. Pensons seulement à la Porsche 911 qui supporte assez mal l'ablation du toit, tout au moins sur le plan esthétique. Curieusement dans le cas de la SLS, cette opération n'a pas de retombées négatives. Bien au contraire, la partie arrière — l'élément le plus critiqué sur le coupé — nous semble plus élégante avec cette configuration. Quant au toit comme tel, il peut être remisé ou déployé en 11 secondes, et ce, jusqu'à une vitesse maximale de 50 km/h. De plus, il se replie en forme de Z et ne réduit presque pas la capacité du coffre de 173 litres, soit trois de moins que sur le coupé. Il faut également préciser que ce toit souple peut être utilisé dans les lave-autos à haute pression et que sa texture a été spécialement étudiée afin de réduire les bruits éoliens à très haute vitesse.
Bien entendu, l'ablation d'un toit rigide n'est pas sans affecter la rigidité de la plate-forme. Pour compenser, les ingénieurs ont fait appel à plusieurs renforts destinés à obtenir la même rigidité que la version à toit fixe. De plus, au point de vue de l'aérodynamique, l'utilisation d’un déflecteur central avant, d'autres placés aux roues avant et l'utilisation d’un spoiler arrière dont le déploiement est relié à la vitesse permettent non seulement un excellent coefficient de pénétration dans l'air, mais une grande stabilité du train arrière à haute vitesse. On a également ajouté des plaques sous le véhicule afin de faciliter l'écoulement de l'air. Les ingénieurs ont donc continué le travail de raffinement sur cette voiture capable de performances très élevées, en raison d’une motorisation assez exceptionnelle.
Mécanique reconduite
Il aurait été surprenant qu’on effectue des changements majeurs en matière de motorisation. En effet, le coupé SLS est propulsé par l'un des meilleurs moteurs de l'histoire de l'automobile, un V8 de 6,2 litres produisant 563 chevaux, associé à une transmission automatique à sept rapports. Précisons que la boîte de vitesses est placée à l’arrière afin d’optimiser la répartition du poids. Un arbre de couche en fibres de carbone tourne dans un tube rigide reliant le moteur central avant à la boîte de vitesses arrière, la AMG Speedshift, dont le système à double embrayage permet des passages de vitesses ultrarapides. Il est également possible de gérer celle-ci en faisant appel à différents modes. En conduite normale, on peut choisir le mode « C » qui est assez bien adapté à la conduite urbaine. Appuyez sur le bouton « Sport » et les passages de vitesses sont un peu plus rapides tandis que la sélection « Sport+ » permet de tirer le maximum de la voiture en conduite sur un circuit routier, et ce, pour un pilote d'expérience moyenne. Pour les purs et durs, il y a finalement le mode « Manuel », encore plus rapide. Des palettes placées derrière le volant permettent de passer les rapports. Soulignons au passage que le levier de vitesse placé sur la console est nouveau et similaire aux commandes utilisées sur les avions de ligne.
Toujours au niveau de la mécanique, le SLS Roadster est doté de la suspension AMG Ride Control, une première chez Mercedes-Benz, qui permet, au toucher d’un bouton, de modifier les paramètres des amortisseurs. Trois réglages sont offerts : « Confort », « Sport » et « Sport+ ». Il est possible de commander en option des freins en céramique ainsi qu’une foule d’autres accessoires.
Malgré les ajouts à la plate-forme afin d'optimiser la rigidité, les ingénieurs ont réussi à contrôler l'augmentation de poids. Celle-ci est de 45 kg supérieurs au coupé. Quant à la répartition du poids, elle est de 46% à l’avant et de 54% à l’arrière pour le roadster. Sur le coupé, cette répartition est de 47/53.
Habitacle inchangé
Pour des raisons de contrôle des coûts et d'homogénéité, la planche de bord est demeurée la même. On y retrouve donc la même présentation inspirée de la 300 SL avec des buses de ventilation circulaires. Les cadrans indicateurs sont de bonne dimension, séparés par un centre d'information à affichage numérique, et regroupés dans un petit module servant à les abriter des rayons parasites et du soleil. Plusieurs commandes ont été placées sur la très large console placée entre les deux sièges. On y retrouve les boutons servant à commander les modes de passages des rapports, le bouton de démarrage, celui pour actionner le déflecteur arrière ainsi que le gros bouton central réglant la plupart des fonctions de la radio et du système de navigation. Par contre, la climatisation est gérée par des commandes situées dans la partie inférieure de la planche de bord.
Soulignons également que les sièges sont confortables tout en offrant un bon support pour les cuisses. Mais ils sont également conçus pour offrir un excellent support latéral en conduite sportive. Par ailleurs, ceux du roadster se démarquent par la présence du système Air Scarf qui projette de l'air chaud à la hauteur des épaules et du cou des occupants lorsque la température est fraîche. La conduite au grand air ne se limite désormais plus à l’été, puisqu’il est maintenant possible d’en profiter à l’automne et au printemps.
Si on trouve tout de même quelques espaces de rangement, il n’y a pas de porte-gobelets. De plus, les seuils de portières sont très élevés et il faut lever la patte pour pouvoir s’extirper du véhicule. D’ailleurs, comme sur le coupé, il est plus facile d’y entrer que d’en sortir.
Découvrez l’AMG Performance Media
Ce système inspiré du sport automobile est présenté en première mondiale sur ce modèle. Il fournit un ensemble d’informations télémétriques et un accès Internet mobile haut débit. Des informations, vous en obtenez! Voici quelques exemples :
- Affichage de la puissance moteur, du couple et de la position de la pédale d’accélérateur en temps réel, affichage de la pression individuelle des pneus en temps réel
- Affichage de l’accélération de 0 à 100 km/h (ou quart de mile) en temps réel
- Affichage des accélérations longitudinales et transversales, de la puissance de freinage et de la position de la pédale d’accélérateur en temps réel, fonction de mémorisation incluse
- Enregistrement de temps au tour individuels sur circuit fermé et temps par secteur, fonction de mémorisation incluse
Des cadrans à simulation numérique et des aiguilles rouges permettent une lisibilité exceptionnelle de tout cela. Mais ce n’est pas tout! AMG Performance Media permet également l’accès Internet mobile haut débit : le conducteur et le passager peuvent surfer sur la toile lorsque le véhicule est à l’arrêt, télécharger et installer des applications, envoyer et recevoir des courriers électroniques. Ce système unique en son genre offre ainsi des fonctions similaires à un PC, un ordinateur portable ou un Smartphone. Le AMG Performance Media, qui utilise le système d’exploitation Android, sera éventuellement installé sur d’autres véhicules AMG. Malheureusement, il semble que cette technologie fort intéressante ne sera pas disponible au Canada.
Un « gros char »!
La SLS est une voiture élégante, techniquement raffinée, aux performances très musclées et dotée d’une tenue de route impressionnante. Par contre, dans les rues étroites de Cap d’Ail sur la Côte d’Azur, site de la présentation, nous avons découvert que cette AMG était plutôt large et il fallait conduire avec précaution pour ne pas frotter les roues contre les trottoirs. Cela n’a pas empêché plusieurs journalistes présents de revenir au point de départ avec des jantes éraflées.
Mais une fois sorti de ce cauchemar de circulation que sont les rues de Monaco, Menton, Cap Ferrat et Cap d’Ail, cette voiture nous impressionne d’abord par la puissance et le rendement de son moteur. Et sa sonorité est extraordinaire aux oreilles des amateurs de belle mécanique. Ce roadster est loin d’être de petite taille, mais il a enfilé les virages des routes en lacet avec aisance. Ce qui nous a également permis d’apprécier la précision de la direction et l’excellent dosage de son assistance. Par contre, les freins sont sensibles et il est difficile de bien gérer la pression sur la pédale. J’ai été en mesure de conduire une version avec les freins en céramique et une autre avec les freins réguliers. C’est surtout avec les freins en céramique que le freinage est plus délicat. Mais, mais en fait de puissance, laissez-moi vous dire que ça freine en « tab… ».
Dans les virages, c’est comme sur des rails. Grâce à une suspension fort efficace, une répartition optimale du poids et des pneus de P265/35ZR20 à l’avant de P295/30ZR20 à l’arrière, vous vous contentez de tourner le volant et la voiture s’occupe du reste. Et malgré un poids un peu plus élevé que le coupé, la consommation de carburant du roadster reste identique (13,2 L/100 km), tandis que le 0-100 km/h est l’affaire de 3,8 secondes. Et bien qu’il soit impossible de vérifier cette donnée sur nos routes, AMG affirme que la vitesse maximale est de 317 km/h!
Cette nouvelle venue devrait être sur le marché canadien d’ici le mois de décembre. Pour les gens fortunés qui peuvent se la payer, le problème ne sera pas d’avoir les fonds nécessaires pour se procurer cette voiture d’exception, mais d’avoir à choisir entre le coupé et le roadster. Quel heureux dilemme!