Chevrolet Volt 2012- La solution idéale ?
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Rarement une voiture aura-t-elle autant défrayé les manchettes. Depuis sa présentation au Salon de l'auto de Detroit en 2007, cette automobile s'est attirée une multitude de commentaires autant négatifs que positifs. Au départ, les gens se disaient : « GM est incapable de produire en série une telle voiture. Ce n'est que de la poudre aux yeux. » Puis, lorsque le modèle définitif est arrivé l'automne dernier sur le marché des États-Unis, nombreux ont été ceux qui ont dénigré cette voiture en disant qu’il s’agissait de fausse représentation. Certains ont dit que ce n'était qu'un hybride branché et non pas une voiture électrique à rayon étendu. D’autres ont prétendu que cette Chevrolet n’était rien de moins qu’une imposture, puisque le moteur thermique actionnait les roues avant, ce qui est faux.
La presse américaine aime bien dénigrer tout ce qui vient de ce constructeur. Cet accueil plutôt tiède était donc prévisible. Pourtant, cela n'a pas empêché la Volt d'être nommée « Voiture nord-américaine de l'année » et « Voiture de l’année» par le magazine Motor Trend en tant qu'un modèle 2011. Il ne faut pas oublier que cette Chevrolet de haute technologie est commercialisée chez nos voisins du Sud depuis novembre 2010, ce qui la rendait éligible à ce titre.
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C'est maintenant au tour du marché canadien d'accueillir ce modèle et dès cet automne, les concessionnaires Chevrolet offiront la Volt à leur clientèle. D’ailleurs, la première canadienne, à laquelle nous avons assistée, nous a permis de confirmer en grande partie les impressions très positives que nous avons eu l’an dernier, alors que nous avions participé à la première mondiale.
Parlons technologie
Je ne veux pas vous ennuyer avec un long énoncé technique quant à la motorisation de cette voiture. Mieux vaut s'en tenir aux éléments de base. Mais il faut savoir au départ qu’il existe trois principales catégories de voitures impliquant un moteur électrique pour sa propulsion. Il y a d'abord les voitures 100 % électriques dont le moteur est alimenté par une batterie. Selon les cas, les rayons d'action sont de 100 à 250 km. Par contre, une fois la batterie épuisée, c'est la panne.
Il y a ensuite les véhicules hybrides. Dans ce cas, il y a des batteries, un moteur électrique et un moteur thermique. Il est possible d'effectuer un très court trajet en mode électrique seulement. Par la suite, lorsqu'on roule, il y a interaction entre le moteur thermique et le moteur électrique. Il y a également les modèles hybrides « branchable ». Dans ce cas, la batterie est rechargée à l'aide d'une borne de recharge ou une prise de courant domestique de 120 volts. Il est alors possible de rouler entre 30 et 40 km en mode électrique. Par la suite, le moteur thermique et le moteur électrique se partagent la tâche.
Il y a finalement la Volt. Celle-ci est une voiture 100 % électrique qui permet de rouler avec zéro émission sur une distance variant de 50 à 65 km selon l'état de charge de la batterie. Par la suite, un petit moteur thermique de 1,4 litre entre en action et l’autonomie s’étire à 500 km environ. Celui-ci ne propulse pas les roues avant, mais fait fonctionner un second moteur électrique qui fait office de génératrice pour maintenir le niveau de charge de la batterie à son minimum et pouvoir ainsi alimenter en énergie le moteur électrique principal. En aucune circonstance, le moteur à essence propulse directement les roues motrices. Par ailleurs, en certaines occasions, il sera automatiquement relié aux deux moteurs électriques afin d'obtenir plus de puissance et une meilleure performance.
Voilà, vous en savez suffisamment pour pouvoir déterminer les qualités et les défauts de chaque système. Ce qui est merveilleux dans le cas de la Volt, c'est qu’il est possible de rouler en mode électrique sur une distance tout de même appréciable. S'il faut se fier aux statistiques fournies par la plupart des constructeurs automobiles, l’utilisation d’une voiture se fait sur une distance moyenne quotidienne de moins 60 km par jour. Théoriquement, pour plusieurs utilisateurs dont le mode de vie cadre avec cette moyenne nationale de 60 km par jour, une Volt pourrait rouler en mode électrique seulement plusieurs journées par semaine, pour autant que la batterie soit rechargée le soir. De plus, lorsque ces individus doivent rouler sur de plus grandes distances, le moteur thermique leur permet une autonomie fort intéressante. Pour avoir personnellement mis à l’essai les trois types de motorisation, celui de la Volt m’impressionne et me rassure en même temps.
Du rêve à la réalité
La première fois que j'ai vu le concept de la Volt au Salon de l'auto de Detroit en 2007, son allure très avant-gardiste et d’une rare élégance m’a fait bonne impression. Malheureusement, il était de tout évidence impossible de produire un tel modèle en série, sans compter que les ingénieurs ont découvert que cette silhouette, pourtant si belle, était un cauchemar d’aérodynamisme. L’équipe de designers a donc concocté une nouvelle carrosserie qui, si elle reste jolie, se veut beaucoup moins spectaculaire.
Force est d'admettre que cette voiture demeure tout de même élégante. La répartition des masses est fort bien équilibrée tandis que les porte-à-faux sont réduits. La fenestration est très généreuse et la visibilité ne pose aucun problème. La ceinture de caisse est plus basse que le capot avant et que le couvercle du coffre à bagages à l'arrière. Cette approche a déjà été utilisée dans le passé — avec plus ou moins de succès, d’ailleurs — par les stylistes de Chevrolet. Il faut avouer que cette fois-ci, le résultat est beaucoup plus réussi. Toutefois, il s'agit d'une version à hayon, une configuration peu populaire auprès de nos amis du Sud, même si ce type de carrosserie a connu un regain de popularité spectaculaire au cours des derniers mois. Espérons que la Volt bénéficiera de cette tendance.
Tous ceux qui ont conduit ou examiné de près cette voiture vantent le design du tableau de bord. Celui-ci est à la fois moderne, sobre et élégant. Certains ont toutefois émis quelques réserves quant aux touches par effleurement utilisées sur la console verticale. Cette technologie est de plus en plus utilisée de nos jours, et personnellement, je n'ai aucun problème à m’y faire. De plus, les commandes sont très instinctives. À la gauche du volant, sur la planche de bord, on trouve un petit bouton qui permet de passer d'un secteur d'information à l'autre. Le tout s’affiche au centre du module des cadrans indicateurs. C'est simple et efficace. Il en va de même de l'affichage. Il y a par exemple cette boule verte qui apparaît entre deux lignes verticales. Lorsqu’on arrive à maintenir cette boule au centre de ces deux lignes, c’est le style de conduite adopté est économique et écologique. Plus elle monte, plus vous consommez. Si elle demeure en position basse, vous êtes en train de régénérer la batterie au freinage. Et comme toutes les voitures de cette catégorie, il est possible de gérer la climatisation pour la mettre en mode « éco » ou régulier.
Les sièges avant sont larges et très confortables. Il en est de même pour les deux places arrière (il s'agit d'une voiture quatre places seulement), bien que l'espace pour les jambes soit quelque peu limité.
Mécanique et conduite
Avant de prendre la route au volant de cette Chevy unique en son genre, il faut souligner que la plate-forme est celle de la Chevrolet Cruze et que le moteur thermique est une version atmosphérique du quatre cylindres 1,4 litre utilisé sur celle-ci. Ce moteur est relié à deux moteurs électriques qui ont pour mission d'actionner les roues avant. Quant à la batterie ion-lithium, elle a été développée conjointement avec la compagnie coréenne LG Chem, qui la fabrique dans une nouvelle usine construite au Michigan. Cette batterie en forme de T comprend 288 cellules dont la température est stabilisée à l'aide de cellules chauffantes et refroidissantes à la fois. Soulignons également que cette batterie n'est jamais déchargée à plus de 35 % de sa capacité et jamais chargée à plus de 85 % afin de prolonger sa vie utile. Quant au transfert de la puissance aux roues motrices, il est effectué par l'intermédiaire d'une transmission fort sophistiquée dans laquelle est intégré le moteur électrique principal. Cette transmission modifie ses actions en fonction du type de conduite.
Trêve de charabia technique! Retenez surtout que cette voiture est agréable à conduire et que sa très grande stabilité dans les courbes lui confère un comportement routier supérieur à la moyenne. Pas surprenant, puisque la batterie est placée très près du sol, ce qui abaisse le centre de gravité. Bien entendu, en mode purement électrique, il faut doser ses élans car la batterie se déchargera plus rapidement si on conduit de façon agressive. Une conduite tout en douceur dans le respect des limites de vitesse affichées vous permettra sans aucun doute de rouler au moins 60 km sur une seule charge. Si vous dépassez cette distance, le moteur thermique entrera en action, mais il se fera tout de même silencieux.
Sur l’autoroute, aux environs de 120 km, cette voiture impressionne par sa stabilité, son silence et le rendement de son rouage électrique. Et contrairement à plusieurs véhicules hybrides que j'ai conduits au cours des derniers mois, le freinage est positif et il n'y a pas ce temps d'hésitation que l’on perçoit souvent sur d'autres modèles.
Lorsque vient le temps de recharger cette voiture, le tout se fait de façon simple. Il suffit de connecter à la voiture la corde-rallonge fournie avec le véhicule et ensuite brancher l'autre extrémité dans une prise 120 volts. En ce qui me concerne, la batterie était complètement chargée 10 heures plus tard. Détail intéressant, cette corde-rallonge est suffisamment longue pour la plupart des entrées normales d'une maison de banlieue. Somme toute, je suis aussi impressionné par cette voiture aujourd’hui que je l’étais lors de mon premier contact avec elle en octobre dernier. Il ne faudrait pas se surprendre si elle remportait plusieurs titres prestigieux sur le marché canadien.