Mazda RX-8 2011- La plus Zoom Zoom des Mazda
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Avant de passer à la voiture, juste un mot pour souligner que le titre n’est pas erroné. J’ai remplacé Vroom Vroom par Zoom Zoom, puisque cette appellation est utilisée partout sur la planète, sauf au Québec, où on utilise Vroom Vroom. Pourtant, les onomatopées utilisés ici représentent mal la philosophie de conception du constructeur. En effet, les Mazda qui proposent du Zoom Zoom sont supposées offrir une conduite inspirée et sportive, et pas nécessairement le vrombissement d’un gros moteur V8, comme les mots Vroom Vroom porteraient à le croire.
Bon, assez de sémantique. J’ai choisi ce titre, car la RX-8 est une voiture de sport agile, légère et dotée d’un moteur de petite cylindrée offrant tout de même des performances sportives. En fait, de toutes les Mazda, c’est celle qui offre le plus de Zoom Zoom. Voyons pourquoi.
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Concept unique
Un coupé sport quatre portes et quatre places, c’est un concept assez inusité. Mais Mazda n’a pas peur de faire bande à part. Règle générale, les voitures de sport ne comptent que deux places et les RX-7 qui ont précédé faisaient partie de cette catégorie. Mais on a voulu combiner le meilleur des deux mondes en concoctant deux places arrière constituées de deux sièges baquets séparés par le longeron qui traverse la voiture de l'avant vers l’arrière. Pour y accéder, on fait appel à des portes inversées (communément nommées portes suicides), ce qui permet d’obtenir une grande ouverture pour prendre place à bord. Il est donc facile de prendre place à l’arrière, mais il est plus difficile de s’en extirper. C'est que pour obtenir plus de rigidité, le seuil est élevé et il faut lever la jambe pour sortir de la voiture.
Les places avant sont facilement accessibles, mais puisque cette voiture est basse, il faut se pencher passablement et se contorsionner quelque peu pour s’asseoir à l’avant. Une fois en place, l’espace pour les jambes est généreux et les sièges sont confortables. Soulignons également que les bourrelets latéraux sont très prononcés et assurent un excellent support en virage. Au centre de la nacelle des instruments trône un cadran central affichant le régime du moteur. Une petite fenêtre à affichage numérique indique la vitesse. Les chiffres ne sont pas gros, mais leur dimension demeure suffisante pour qu'on soit en mesure de les consulter sans effort.
Le volant et le levier de vitesses sont gainés de cuir. Le pommeau du levier de vitesses est décoré d’un triangle afin de souligner la présence d’un moteur rotatif sous le capot. Le levier du frein de secours est une poignée, une autre présentation inusitée. Par contre, comme toute sportive qui se respecte, le pédalier ainsi que le repose-pied sont en aluminium. Plusieurs éléments sont de forme triangulaire, puisque les stylistes veulent identifier ce véhicule à son moteur rotatif Wankel doté d’un rotor en forme de triangle.
Une fois les portières fermées, on se retrouve dans une ambiance assez intime, mais même les personnes de grande taille y trouvent leur compte. Dans la plupart des véhicules, je dois reculer le siège du conducteur au maximum, mais dans la RX-8, je dois plutôt le ramener vers l’avant tant le dégagement pour les jambes est important. C’est moins agréable pour le passager en raison d’une bosse placée sur le côté gauche du plancher. Et comme sur tous les véhicules Mazda, la qualité des matériaux et de la finition est excellente.
Beaucoup de Zoom Zoom
Ce qui caractérise le plus cette voiture, ce n’est pas sa silhouette particulière ou encore le fait qu’il s’agisse d’une quatre portes. C'est plutôt la présence d’un moteur rotatif de 1,3 litre couplé à une boîte de vitesses manuelle à six rapports. Ce moteur possède une très petite cylindrée, mais sa puissance est impressionnante compte tenu de la taille de ce moteur. En effet, la version équipée de la boîte manuelle produit 232 chevaux à 8 500 tr/min et un couple de 159 chevaux à 5 500 tr/min. Ce n’est pas ultra puissant, mais puisque la voiture pèse environ 1410 kg, sa légèreté permet de boucler le 0-100 km/h en 6,1 secondes, un chrono qui s'avère digne de mention.
Pour ce faire, il faut toutefois jouer du levier de vitesses et adopter une conduite agressive. La puissance survient à haut régime, tandis que le couple est assez faible. Il faudra donc y mettre du vôtre si vous voulez atteindre des sommets sportifs avec cette petite japonaise. Il faut toutefois ajouter qu’en conduite de tous les jours, les super hauts régimes ne sont pas essentiels.
Malgré tout, c’est un plaisir de jouer du levier de vitesses et de passer les rapports. Ceux-ci sont rapprochés et la course du levier de vitesses est courte. Ajoutez à cela une direction rapide et précise dont l’assistance est fort bien dosée, et vous êtes au volant d’une voiture ludique et sportive à la fois.
Mais tout n’est pas rose. Ce moteur rotatif a une fâcheuse tendance à consommer de l’huile, tandis que son appétit en carburant est vorace pour une si petite cylindrée. Le constructeur fait état d’une consommation de 12,8 l/100 km en ville et de 9,2 litres sur la grande route. En réalité, nous n’avons jamais été en mesure de passer sous la barre des 14 l/100 km. Il faut également ajouter que plusieurs propriétaires m’ont rapporté des difficultés de démarrage en hiver. Cependant, il semblerait que des progrès aient été faits à ce niveau au cours des dernières années.
Il est certain que cette voiture cible une clientèle bien précise qui sait apprécier le caractère unique du moteur rotatif. Cette voiture d’exception se vend tout près de 45 000$, ce qui peut sembler beaucoup aux yeux de celles et ceux qui préfèrent les gros V8 et une conduite plus musclée. Au cours des dernières années, la popularité de la RX-8 a décliné lentement et plusieurs chuchotent que ses jours sont comptés. Si tel est le cas, c’est dommage. Mais en attendant, cette sportive tout en finesse demeure dans une classe à part. Elle ne convient pas à tous, mais je fais partie de ceux qui savent l'apprécier.