Volkswagen Passat 2012- L'Américaine
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Même si le constructeur de Wolfsburg a connu des succès fulgurants en Amérique du Nord au cours des années 50 et 60, il a par la suite enregistré une baisse continue de sa popularité. La direction de la compagnie s’en souciait plus ou moins, car Volkswagen était essentiellement préoccupé à conserver son titre de numéro un européen. De nos jours, ses objectifs sont plus élevés et on vise le premier rang mondial. Mais pour y arriver, il faut réussir en Amérique du Nord.
Le dicton populaire dit : « Qui veut la fin, prend les moyens ». Et cette fois, les moyens employés sont à la hauteur des aspirations. Pas de demi-mesures comme ce fut le cas dans la triste expérience de la fabrication de la Rabbit dans une minuscule usine de Pennsylvanie. La construction d'une méga usine ultramoderne à Chattanooga au Tennessee nous donne l'idée du sérieux de l'entreprise. On veut réussir et on ne fait pas les choses à moitié. La capacité de production est de 150 000 unités par année et peut atteindre 250 000 voitures sans modifications majeures. Il sera possible d’y assembler d’autres modèles.
Une autre chose a changé : c'est qu'on a concocté une automobile conçue pour les goûts et les besoins des automobilistes nord-américains. Autrefois on se disait : « Si c’est bon pour Volkswagen, c'est bon pour le reste du monde». Après avoir adopté cette politique avec entêtement pendant plusieurs décennies, on a changé ses objectifs et créé une voiture sur mesure. La Passat américaine diffère beaucoup de sa sœur européenne.
Sobre et classique
Les stylistes du numéro un allemand ne sont pas reconnus pour faire dans l'excentricité. Le design intemporel, la sobriété des lignes et l'équilibre des masses ont préséance sur les coups d'éclat visuels. Cette politique a été conservée dans le cas qui nous concerne. Lorsque la Passat a été dévoilée au Salon de l'auto de Détroit en janvier 2011, on disait que cette voiture était fade et que sa carrosserie manquait d'impact. Il est vrai que sa silhouette ne fait pas nécessairement tourner les têtes, mais il s'agit de ce type de voitures qui, au fil des mois, finit par nous séduire grâce à son élégance et à son équilibre.
Tout dans cette voiture est affaire d'harmonie et de raffinement. Il est vrai que les dimensions de la voiture sont imposantes, se situant entre la Honda Accord et la Toyota Camry. Mais ses lignes font en sorte qu'elle paraît moins grosse qu'elle ne l'est en réalité. C'est mon avis, mais je dois souligner que plusieurs collègues disaient exactement le contraire. À vous de décider.
Volkswagen n'a jamais été reconnu pour présenter des planches de bord qui ressemblent à un arbre de Noël. Celle de la Passat ne fait pas exception. Chaque chose est à sa place, la coordination des couleurs varie généralement entre le noir et l'aluminium brossé tandis que les commandes sont de manipulation simple. Les deux cadrans indicateurs principaux sont faciles à lire avec leurs chiffres blancs sur fond noir. Les stylistes se sont payés une petite fantaisie avec cette pendulette placée sur la partie supérieure de la planche de bord et encadrée par les buses de ventilation. Comme sur les autres produits de cette marque, le système de navigation possède un écran d'affichage délimité de chaque côté par de multiples touches de commandes.
Malgré un prix de base relativement bas, les matériaux de l'habitacle sont de première qualité. Le recouvrement de la planche de bord est fait de matériaux souples, tandis que l'assemblage est impeccable. Comme il se doit, les sièges sont confortables, bien qu'ils nous apparaissent un peu mous par rapport aux autres sièges offerts par cette compagnie. Mais le clou de l'habitacle est la banquette arrière, très large, et qui offre un dégagement pour les jambes digne des grosses limousines. Le dossier de type 60/40 se rabat pour augmenter l’espace de chargement qui est déjà fort généreux.
Le système audio est de marque Fender. Il aurait été difficile de choisir un symbole plus américain que cette compagnie qui est connue partout de par le monde. Toutefois, sur le modèle essayé, la sonorité était bonne, mais j'aurais aimé que les notes graves aient plus de mordant.
L'incontournable trio
Les ingénieurs ont développé une plate-forme exclusive à ce modèle. Toutefois, elle est dérivée de celle de la Golf dont l'excellence est reconnue de tous. Bien entendu, les suspensions avant et arrière sont indépendantes. L'essieu arrière est à liens multiples, tandis qu’on dénote la présence de freins à disques à l'avant comme à l'arrière. Quant à la motorisation, trois moteurs sont au catalogue. Ceux-ci sont utilisés sur d'autres modèles et ont fait leur preuve.
Le modèle de base est doté du moteur cinq cylindres de 2,5 litres dont la puissance est de 170 chevaux. Il est associé à une boîte manuelle à cinq rapports, tandis que l'automatique, en option, en propose un de plus. Sur les modèles plus luxueux, on retrouve le quatre cylindres 2,0 litres TDI. Ce turbo diesel produit 140 chevaux et aussi bien la boîte manuelle que l’automatique sont à six vitesses. Par contre, contrairement à la transmission automatique utilisée avec le moteur 2,5 litres, il s'agit de la boîte DSG à double embrayage. On la retrouve également associée au troisième moteur, un V6 de 3,6 litres de 280 chevaux. Ce dernier ne peut être livré que sur la version automatique et équipe le modèle Highline, le plus luxueux de la gamme.
Malgré une augmentation de ses dimensions, la nouvelle Passat est plus légère de 67 kg sur le modèle équipé du 2,5 litres. Quant à la version à moteur V6, elle a maigri de 113 kg. Le modèle doté du moteur diesel a conservé son poids d'antan.
Silence, on roule
Dans le cadre du lancement, j'ai eu l'opportunité de piloter deux modèles. Le premier était propulsé par le moteur diesel. Une fois de plus, j'ai été charmé par ce moteur dont le couple permet d'obtenir d'excellentes reprises et de bonnes accélérations, tout en étant toujours disponible pour répondre à la demande et ce, peu importe le régime du moteur. Puisque le capot est encapsulé, son silence de roulement est exceptionnel pour un diesel. L'autre version était dotée du moteur cinq cylindres de 2,5 litres et celui-ci est également intéressant. On note immédiatement le grognement si caractéristique des cinq cylindres et ses performances sont correctes. Par contre, il faudra jouer de la boîte de vitesses si on veut obtenir des performances sportives.
C’est l’équilibre général de la Passat qui impressionne. Cette allemande assemblée aux États-Unis est d'une insonorisation quasiment parfaite, les sièges offrent un excellent support latéral, la position de conduite est facile à trouver en raison d'un volant réglable en hauteur et en profondeur, sans compter que la visibilité est bonne. Ajoutez à cela une direction relativement précise, bien qu'un peu engourdie, une suspension qui semble avaler les imperfections de la chaussée et une stabilité linéaire qui nous donne impression que la voiture roule sur des rails. En virage, on tourne le volant et la Passat s'occupe du reste. Il est vrai qu'un peu plus de feedback serait apprécié de la part des puristes habitués à rouler en Volkswagen. Mais ce n'est pas non plus une Camry, endormante à mourir. On a trouvé un moyen de construire une voiture qui répond aux attentes et aux goûts des acheteurs nord-américains sans que l’agrément de conduite soit éradiqué. Et l'habitabilité fort généreuse de ce modèle vient ajouter quelque chose de positif au tableau.
Voilà, Volkswagen nous donne une voiture qui propose un petit quelque chose de différent au niveau de la conduite, ce qui sera apprécié des personnes qui ont besoin d'un véhicule aux dimensions plus généreuses, mais qui désirent tout de même demeurer dans le giron de Volkswagen.
Liste de prix :
Moteur 2,5 litres
Trendline 23 975$
Trendline + 24 875$
Comfortline 27 975$
Highline 31 000$
Moteur TDI
Trendline 27 475$
Comfortline 30 575$
Highline 33 775$
Moteur V6
Comfortline 33 575$
Highline 37 475$