Lexus LS600h L 2011, quand la technologie l'emporte sur les sensations
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La marque de prestige Lexus figure parmi les plus reconnues, surtout grâce à la fiabilité de ses produits. Malgré les déboires récents de Toyota, à qui appartient Lexus, la fiabilité des produits de ces deux entreprises japonaises demeure au-dessus de la moyenne.
Cette fiabilité donne un net avantage à Lexus par rapport aux autres marques de prestige, qui sont allemandes, pour la plupart. En effet, les autos allemandes ne sont pas reconnues pour leur fiabilité exemplaire. Cela dit, les modèles Lexus ne sont pas à l’abri des caprices de l’électronique.
De tous les véhicules Lexus, le plus prestigieux demeure le modèle LS, le premier à avoir été dévoilé en Amérique du Nord, en 1990. Avec les années et les moteurs de plus en plus puissants, ce nom est passé de LS400 à LS460, puis à LS600h pour la version hybride.
Superlatifs recommandés
Quand le prix de la version de base d’un modèle commence à plus de 80 000 $, on n’a pas affaire à du bas de gamme. Quand la livrée la plus chère fait aisément dans les 140 000 $, on tombe dans le superlatif. La gamme LS débute donc avec LS460, la version du pauvre riche. S’ensuit une LS460 à rouage intégral, puis une LS460 L à rouage intégral et à empattement allongé. Enfin, Lexus a mis à peu près tout ce qu’on peut imaginer de technologie dans l’hybride LS600h L, offerte uniquement avec l’empattement allongé.
Notre modèle d’essai était, justement, une LS600h L. D’une rassurante sobriété, l’immense carrosserie de cette voiture ne diffère que très peu de la version à motorisation régulière. Les phares sont toutefois différents et fort beaux. Le coffre est vaste, mais, dans l’hybride, il est amputé de plusieurs litres à cause des batteries qui logent derrière les dossiers des sièges arrière. Il n’y a même pas de trappe à skis pour permettre de transporter plus facilement des objets longs… comme des skis! Le « L » à la fin de la nomenclature de la LS600h L réfère à la version allongée, la seule disponible sur notre marché. La LS460, elle, est offerte avec les deux empattements. La principale différence entre les deux se situe au niveau de l’espace accordé aux passagers prenant place à l’arrière.
Confort extrême
Il faudrait être d’une mauvaise foi de candidat en campagne électorale pour ne pas être impressionné par l’habitacle de la Lexus LS, hybride ou non. Les cuirs, les boiseries et les rares plastiques se marient avec bonheur et élégance. Leur qualité, tout comme la précision de leur assemblage, est presque émouvante. Aucun craquement ne vient jamais troubler la quiétude à bord. D’ailleurs, rien ne vient jamais troubler la quiétude à bord. Le silence de roulement est tellement omniprésent qu'on a l’impression de conduire un gros nuage.
La quantité de boutons a de quoi surprendre même les amateurs de gadgets. Pour s’y retrouver parmi cette pléthore de commandes, de jauges, de pitons et des acronymes qui les accompagnent, il faut consulter le Guide du propriétaire, qui fait 608 pages pour une seule langue. Sans compter le Guide séparé qui traite du système de navigation et du système audio. Celui-ci, un Mark Levinson, ravira les oreilles les plus difficiles. Cependant, si on pouvait quasiment faire éclater les vitres, pourtant plus épaisses que la moyenne, en montant le volume au maximum, les ingénieurs semblent avoir diminué cette limite. C’est toujours très fort, mais pas exceptionnellement puissant, « décibellement » parlant, ce qui n’affecte en rien la qualité du son, bien au contraire.
Les sièges avant sont ajustables dans toutes les directions possibles et le conducteur trouve sa position de conduite idéale en moins de deux. Inutile de dire qu’ils font preuve d’un confort moelleux rarement égalé. Et ça, c’est juste en avant. En arrière, c’est encore mieux! Notre version était dotée d’un siège de type La-Z-Boy (ottoman) optionnel à droite, parfaite pour se laisser conduire par le chauffeur. Ce siège s’allonge, mais, pour pouvoir profiter pleinement de ses largesses, il faut avancer le siège du passager avant au maximum, à la simple pression d’un bouton. De plus, les grands six pieds auront sans doute à se plier les jambes un peu. Faut dire que les Japonais ne sont pas très grands! Bien entendu, qu’ils soient ottoman ou non, les sièges arrière sont chauffants, ventilés, vibromasseurs, etc.
Une version hybride plus rapide
La dernière chose dont veut entendre parler un propriétaire de Lexus LS, c’est sans doute la mécanique. Mais il y en a une et toute une à part ça! Dans les versions LS460, que j’ose qualifier de régulières, on retrouve un V8 de 4,6 litres développant 380 chevaux. Associé à une boîte automatique à huit (oui, huit) rapports au fonctionnement transparent, il procure à la voiture des performances très correctes, même si les concurrentes sont plus véloces. Si la livrée de base est une propulsion, la plupart des gens lui préfèrent le rouage intégral qui ajoute à la sécurité et à la traction durant la blanche saison.
La LS600h L, elle, reçoit une motorisation hybride. Le V8 de 5,0 litres combiné à un moteur électrique développe la respectable puissance de 438 chevaux, rendant ce mastodonte écologique plus rapide que la version à essence. La transmission est une CVT (à rapports continuellement variables) qui est un charme à vivre. Grâce à un différentiel central à glissement limité Torsen comme sur les LS460 AWD, elle expédie l’imposante cavalerie aux quatre roues. Plus puissante que la version à moteur thermique, cette hybride a l’immense avantage de consommer au moins deux litres de moins tous les 100 km. Elle propose même un mode Eco qui semble couper la moitié de la puissance et un mode EV qui permet de rouler en mode électrique uniquement plus longtemps.
Beaucoup de kilomètres pour peu d’essence
Durant notre semaine d’essai, notre imposant et écologique véhicule a demandé 10,4 litres pour parcourir cent kilomètres, quelques-uns de ceux-ci, parcourus un vendredi 13 ensoleillé dans le coin de North Hatley, étant des plus agréables… Quoi qu'il en soit, notre consommation respecte celle que Lexus préconise sur son site internet. Ce qui est impressionnant compte tenu du poids de pyramide de la voiture, soit près de 2 300 kilos (5 000 livres) et du nombre de chevaux qu’il faut abreuver. Cependant, si le 5,0 litres se contentait d’essence régulière plutôt que de super, personne ne s’en plaindrait…
Curieusement, même si la LS600h L est une hybride pouvant rouler en mode électrique seulement et que son moteur à essence est coupé lorsque la voiture est à l’arrêt, sa consommation en ville est plus élevée que sur la route. Dans la gamme Lexus, seule la GS450h affiche aussi une consommation plus élevée en ville. Les autres hybrides (RX450h, HS250h et CT200h) sont plus économes dans un milieu urbain. Pourtant, dans ses fiches techniques, Lexus parle du « système hybride Lexus », peu importe le modèle, ce qui nous en dit bien peu sur les différences entre chacun des modèles. Le temps et l’espace manquant ici, nous avons bien l’intention de fouiller cet aspect et de vous concocter un dossier spécial.
Un plaisir qu’on ne ressent pas
De toute évidence, et malgré des performances de haut niveau, la LS600h L est l’antithèse de la voiture sport ou, même, agréable à conduire. La direction est tellement vague que seul un pilote de paquebot pourrait l’apprécier et les sensations qu’elle procure sont nulles. Placer la voiture dans les courbes serrées prises à haute vitesse demande un certain courage. Pourtant, la voiture colle à la route avec une étonnante pugnacité. Si jamais le conducteur dépassait d’un micron de millimètre la limite de résistance des pneus (des 235/50R18 même si le site public de Lexus parle plutôt de 245/45ZR19), une foule d’aides à la conduite interviendrait avec une autorité de Frère du Sacré-Cœur et ramènerait la voiture dans la bonne voie, subito presto.
Aucunement sportive, incroyablement confortable et étonnamment sobre, la Lexus LS600h demeure une grande voiture, dans le sens de grand film ou de grand cru. Durant notre semaine d’essai, pas moins de dix personnes de mon entourage m’ont demandé si elles pouvaient au moins s’y asseoir. Tous ont été impressionnés par le haut niveau de luxe. Les très, très rares privilégiés qui ont pu la conduire se souviendront probablement longtemps du fait d’avoir pu diriger cette masse de 144 600 $, mais oublieront sans doute assez rapidement les sensations de conduite!