BMW 550xi 2011, comme un Nobel de l'automobile!
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Il en est des véhicules comme des êtres humains… Certains ont mieux évolué que d’autres! Même si vous me torturiez, je ne vous donnerais pas de noms de représentants de l’espèce humaine qui descendent plus du singe que d’autres. Heureusement, de l’autre côté de la médaille, il y a ceux qui donnent à l’espèce humaine ses lettres de noblesse, qu’ils chantent à Las Vegas, dirigent des entreprises avec vision ou gagnent des prix Nobel. La BMW Série 5 pourrait en être l’équivalent automobile. Oh, elle n’est pas parfaite, comme on le verra mais, à côtoyer cette voiture, on sent qu’on a affaire à du solide!
La Série 5 se décline en deux modèles, la traditionnelle berline et l’étrange GT, une version à hayon. La familiale qui était offerte avec la génération précédente n’a pas encore fait le trajet jusqu’en Amérique. Souhaitons-nous là! Aujourd’hui, nous nous concentrerons sur la berline. Cette dernière est offerte en plusieurs versions, de la 528i de 240 chevaux à la 550xi en passant par la 535i de 300 équidés. Ces deux dernières versions peuvent recevoir le rouage intégral.
Un peu de déprime dans une mer de plaisirs…
Les retouches esthétiques apportées à la nouvelle Série 5, dévoilée l’année dernière, sont subtiles mais elles ajoutent une touche de modernité bienvenue. C’est dans l’habitacle qu’elles sont les plus évidentes. Le tableau de bord est encore loin d’être aussi réussi que ceux d’Audi et de Volvo mais, personnellement, je le préfère à ceux de Mercedes-Benz, trop sobres. Malheureusement, l’habitacle de notre BMW 550xi était recouvert de noir et les appliques de bois foncé ne faisaient rien pour améliorer la situation. Un peu de chrome ou d’aluminium poli ici et là n’auraient pas été de refus. Le système de gestion iDrive, auparavant conspué s’avère maintenant plus facile à utiliser. Est-ce l’auteur de ces lignes qui s’habitue, tranquillement pas vite, aux technologies modernes ou est-ce le système qui est plus convivial? Un peu des deux, sans doute… Toujours est-il qu’il est maintenant possible de s’y retrouver sans utiliser trop de mots religieux que ce soit pour régler la climatisation/chauffage, le système audio (d’excellente qualité), le GPS ou les différents paramètres de la voiture. Je persiste toutefois à croire que les bons vieux radios « à pitons » des années ’70 étaient beaucoup plus conviviaux et ergonomiques…
L’habitacle est grand et les sièges avant qui s’ajustent dans une multitude de directions sont d’un confort très relevé. À l’arrière, les passagers ont droit à autant d’égards même si l’espace pour les jambes est un peu juste si la personne assise devant ne fait pas preuve d’un peu de compassion. De son côté, le coffre est vaste et son ouverture l’est tout autant, ce qui facilite le transport de gros objets. Sous le tapis, on retrouve un bac de rangement qui prend la place qu’occuperait normalement le pneu de secours. Car la 550 xi roule sur des « run flat » (pneu increvable). Ce type de pneus, malgré plusieurs améliorations, demeure toujours plus dur qu’un pneu conventionnel et plus dispendieux à changer. Mais quand on a une BMW, j’imagine que des pneus dispendieux ne sont qu’une dépense parmi tant d’autres, surtout quand on sait que les pièces des marques allemandes ne sont généralement pas données…
Pied droit alerte = plaisir garanti
Le capot cache un V8 de 4,4 litres de 400 chevaux et 450 livres-pied de couple (obtenus dès les 1750 tr/min) qui suffisent amplement à déplacer avec célérité la masse de 2050 kilos de la 550xi. Et dans un beau grondement en plus! Le 0-100 km/h est l’affaire de 5,9 petites secondes et une reprise entre 80 et 120 km/h n’en demande que 4,0. Lors de notre semaine d’essai, alors que le mercure a rarement monté au-dessus de moins 10 Celcius, nous avons obtenu une moyenne de 12,1 l/100 km. Compte tenu du poids et de la puissance du véhicule et de notre style conduite, on peut affirmer que cette cote est excellente. Sans doute que la transmission automatique à huit rapports y est pour quelque chose! D’ailleurs, à 100 km/h, le moteur ne « tourne » qu’à 1 600 tr/min (1 950 à 120 km/h).
Sur la console, on retrouve un bouton qui permet de choisir entre les modes Normal, Sport et Sport +. En conduite normale, la différence se situe surtout au niveau des révolutions du moteur qui passent, à 100 km/h, de 1 600 tr/min à 2 400, réveillant ainsi une couple de chevaux. Les suspensions sont plus dures mais j’imagine que c’est sur une piste de course que la différence est la plus frappante. À cet endroit, il est possible de désactiver tout système électronique et s’amuser ferme à faire décrocher l’arrière à l’accélérateur!
Vive le « X »!
Comme son nom l’indique si bien, la 550xi fait appel à un rouage intégral (le « x » dans le nom, c’est pour ça) très sophistiqué. J’ai eu l’occasion de l’apprécier lors d’une tempête de neige. Aidée de ses gros Dunlop SP WinterSport de dimensions 245/45R18, la voiture a fait preuve d’une tenue de cap solide comme le roc. Naviguant sur les plaques de glaces et les amoncellements de neige, j’ai pu atteindre des vitesses surprenantes, tout en demeurant sécuritaires. J’imagine qu’à la longue, le sentiment de confiance doit devenir tel qu’il serait facile de dépasser ses propres limites et celles de la voiture (les limites humaines étant atteintes bien avant celles de la voiture!) et finir par aller jouer à la charrue dans le fossé!
La direction, bien qu’un peu trop lourde à basse vitesse, est assez précise mais on est loin de celle, quasiment parfaite, d’une M3, par exemple. Heureusement, le rayon de braquage est court, ce qui est toujours apprécié dans les endroits restreints. D’autant plus que la carrosserie de la berline de série 5 de BMW ne pêche pas par excès de modestie… Les freins sont puissants à souhait et les tests effectués lors du dernier Testfest de l’AJAC (Association des Journalistes Automobile du Canada) a donné une distance de 30,5 mètres entre 100 km/h et un arrêt complet. C’est dans la bonne moyenne pour une voiture de plus de 2 000 kilos, faut-il le rappeler.
La 550xi que BMW nous a prêté coûtait 75 900$. Ajoutez à cela l’ensemble Technologie à 3 000$ et l’ensemble Executif à 5 500 tomates et la facture s’élève à 84 400$ ce qui, vous en conviendrez, n’est pas accessible au commun des mortels, celui qui écrit ce texte étant particulièrement commun. Cependant, quiconque a les moyens de se payer luxe, puissance, solidité et prestige ne doit pas oublier la BMW Série 5 sur sa liste d’épicerie. Les Audi A6, Jaguar XF, Infiniti M, Mercedes-Benz Classe E et Volvo S80 n’ont qu’à bien se tenir!