Chrysler 200 2011: Une Sebring+
On a beaucoup parlé de Chrysler récemment mais rarement pour ses produits… Depuis quelques mois, cependant, Chrysler a dévoilé plusieurs modèles. Dont la berline intermédiaire 200 qui vient remplacer la Sebring.
Si ce segment en est un d’importance, surtout chez nos voisins du Sud, il faut avouer que Chrysler y était passablement absent puisque la Sebring, tout comme la Dodge Avenger, n’a pas donné les résultats escomptés. Il ne s’est vendu que 80 Sebring au Canada en octobre dernier, un chiffre ridicule dans ce segment. La relance du constructeur passait inévitablement par l’arrivée d’une voiture plus compétitive et c’est exactement le rôle de la Chrysler 200 2011.
On mise sur la valeur
Outre une amélioration en termes de style et de finition intérieure, le constructeur compte miser sur un prix plus qu’alléchant et une excellente valeur afin de voler quelques parts de marché. Si cette stratégie a permis à un constructeur tel que Hyundai de bien se positionner dans les années passées, pourquoi la recette ne serait-elle pas bonne pour Chrysler? Proposée sous la barre des 20 000 $ avec un bon niveau d’équipement, il faut avouer que cette nouvelle 200 arrive sur le marché avec des arguments assez agressifs. On est très proche du prix de plusieurs sous-compactes bien équipées.
Au chapitre des déclinaisons, la 200 roulera en trois versions, soit LX, Touring et Limited. Sous le capot, on retrouve de série un quatre cylindres de 2,4 litres, un moteur qui n’a rien de nouveau puisqu’on le retrouvait déjà à bord de la Sebring. Il développe une puissance raisonnable de 173 chevaux et se voit marié à une transmission automatique à quatre rapports. On peut se questionner sur la pertinence d’offrir cette transmission, surtout que l’automatique à six rapports, qui selon nous est beaucoup plus intéressante, est optionnelle. La réponse vient probablement du fait que l’on peut ainsi arriver avec un prix de base plus attrayant que si l’on avait offert de série l’automatique à six rapports.
Le nouveau V6 Pentastar
Offert en option à bord de la 200 Touring et de série sous le capot de la version Limited, le V6 Pentastar, le nouveau fer de lance du constructeur, trouve ici l’une de ses multiples applications puisqu’il est maintenant utilisé à travers la gamme. Sa première apparition fut à bord du nouveau Jeep Grand Cherokee. Manifestement plus moderne que l’ancien 3,5 litres, ce nouveau V6, d’une cylindrée de 3,6 litres, développe une puissance de 283 chevaux pour un couple de 260 lb-pi. Voilà qui est toute une puissance pour une voiture de cette gamme. Couplé de série à la boîte automatique à six rapports, il s’avère technologiquement beaucoup plus à la page avec, notamment, son système de calage variable des soupapes. Cependant, on déplore l’absence de l’injection directe, maintenant largement utilisée chez la concurrence.
L’habitacle, l’amélioration la plus marquée!
Si l’on évalue toutes les améliorations apportées, le travail le plus remarquable a certainement été effectué à l’intérieur. Oubliez ce que vous avez connu à bord des véhicules Chrysler, surtout Dodge, on a finalement compris que l’on ne peut plus s’en tirer avec des habitacles bas de gamme. Tout comme les autres nouveaux produits du constructeur, la finition intérieure et le choix des matériaux n’ont rien à voir avec le passé. Tout d’abord, les panneaux de portes démontrent une finition et une attention aux détails beaucoup plus soignée.
Même constat pour l’ensemble du tableau de bord dont l’instrumentation hérite d’un style beaucoup plus moderne et très réussi. Le tout est lisible, bien présenté et simple à comprendre tout en étant très esthétique. Le volant offre se prend bien en main et a un toucher beaucoup plus agréable. La Chrysler 200 profite également du nouveau système d’écran tactile, ce dernier permettant de contrôler notamment la climatisation et la chaîne audio. Le tout est simple et intuitif.
Un premier contact sur la route
Nous avons mis à l’essai pour quelques centaines de kilomètres la Chrysler 200 munie du nouveau V6 de 3,6 litres. Bien entendu, le quatre cylindres de 2,4 litres reste toujours un choix intéressant et couplé à la boîte à six rapports, son économie de carburant sera appréciable. Quant au V6, il procure à la voiture des chiffres de puissance supérieurs à toutes ses rivales. Ses 283 chevaux permettent des accélérations vigoureuses, non sans un léger effet de couple. La boîte automatique à six rapports se marie très bien au moteur, réalisant des changements doux et sans hésitation. Au chapitre de la conduite, on remarque le travail effectué à la suspension. Les ingénieurs l'ont raffermie en utilisant des supports plus rigides, une nouvelle géométrie ainsi que de nouvelles barres stabilisatrices. La voiture affiche donc un comportement plus dynamique, remarquable sur routes plus sinueuses. Toutefois, on a maintenu le confort de roulement.
Et le cabriolet?
Quelques mois après la berline, Chrysler a dévoilé le cabriolet. Tout comme pour la berline, cette version est étroitement dérivée de la défunte Sebring. Le mécanisme du toit est, en effet, identique. Encore une fois, l’acheteur aura le choix entre le toit en toile (LX et Touring) et le toit rigide (en option sur la Limited). Peu importe le matériau, le mécanisme fonctionne bien et rapidement, mais il oblige l’utilisation d’un immense couvercle de coffre. Immense donc lourd. Fait à noter, qu’il s’agisse du toit en toile ou rigide, l’espace requis dans le coffre demeure le même. Lors de notre prise en main, nous n’avons pu conduire que la version à toit rigide. Lorsque ce toit est monté, l’insonorisation n’est pas parfaite et la visibilité trois-quarts arrière laisse à désirer. Malgré tout, on ne s’en plaint pas! C’est surtout quand le toit est baissé que la 200 se fait apprécier! Les impressions de conduite sont les mêmes que pour la berline.
Est-ce que la nouvelle Chrysler 200 permettra au constructeur de monter sur le podium face à des Honda Accord, Hyundai Sonata, Toyota Camry ou Ford Fusion? Probablement pas. Mais il faut avouer que la nouvelle 200 s’avère un produit beaucoup plus compétitif et qu’elle permettra certainement à Chrysler d’augmenter ses parts de marché, le temps d’arriver LE produit que tous s’arracheront.
Sylvain Raymond / Alain Morin
Feu vert
Lignes plus contemporaines
Moteur V6 très puissant
Toit rigide réussi
Finition améliorée
Comportement routier plus affirmé
Feu rouge
Valeur de revente à confirmer
Perception négative des gens
Effet de couple en accélération (V6)
Boîte à quatre rapports seulement (4 cyl)
Couvercle de coffre très lourd