Mercedes-Benz Classe B 2011: Comment élargir sa clientèle
Pour assurer sa survie, un constructeur automobile n’a d’autre choix que d’élargir sa clientèle. Pour Mercedes-Benz, cela revient à produire des véhicules qui se vendront moins chers. Mais si cette opération est mal menée ou mal perçue par le public, l’image de l’entreprise pourrait en souffrir. Après tout, la personne qui vient de payer 100 000 $ pour sa Mercedes-Benz Classe S pourrait être bien offensée de voir la célèbre étoile trônant sur la calandre d’une vulgaire voiture de 35 000 $ !
La Classe B, débarquée au Canada en 2006 (elle n’est toujours pas offerte aux États-Unis où sa petitesse serait sans aucun doute très mal perçue), présente une ligne qui lui permet d’être différente tout en ne se prenant pas pour une berline ou un VUS typique, déjà offerts par Mercedes.
Mercedes-Benz fait des sandwiches
Mercedes-Benz est réputé pour le niveau élevé de sécurité de ses véhicules et la Classe B ne fait pas exception à cette règle. Par exemple, son plancher est constitué d’un ensemble de matériaux placés de manière à former un sandwich dans lequel viendrait se loger le moteur en cas d’impact frontal. Si jamais vous montez à bord d’une Classe B, remarquez l’épaisseur impressionnante du plancher. Ce qui lui permet d’offrir une position de conduite élevée, un élément apprécié de plusieurs personnes. En plus, la fenestration généreuse autorise une excellente visibilité tout le tour.
Petite en dehors, gonflée en dedans!
Si la carrosserie ne réfère pas immédiatement à Mercedes-Benz malgré l’étoile sur la calandre, l’habitacle, lui, est du plus pur Mercedes. Sobre, pour ne pas dire triste, recouvert de plastiques et de matériaux de bonne qualité, il impressionne par son immensité, compte tenu des dimensions de la voiture. Les sièges, malgré leur dureté, font preuve de confort même lors de longs trajets, mais les fesses trop charnues risquent de les trouver étroits. Prendre note qu’il faut débourser plus de 500 $ pour les avoir chauffants. Le hayon ouvre haut sur un généreux espace de chargement. Lorsque les dossiers du siège arrière (siège au demeurant confortable) sont relevés, on peut y engouffrer 544 litres. Une fois baissés, ils forment un fond plat et on y entre alors 1 530 litres, soit passablement plus qu’une Toyota Matrix (1 398) mais moins qu’une Kia Rondo (2 083). Il est possible de relever le plancher pour qu’il soit à égalité avec le seuil si on a à déménager un objet lourd, par exemple.
Malgré les apparences, il existe deux Classe B. La régulière (B200) et la Turbo (B200T). La première fait appel à un quatre cylindres de 2,0 litres de 134 chevaux. La B200T, elle, reçoit un moteur de la même cylindrée mais alimenté par turbocompression, ce qui le rend drôlement plus intéressant. Ses 193 chevaux assurent des performances honnêtes tout en permettant une utilisation plus agréable lorsque le véhicule est chargé, ce qui peut arriver à l’occasion avec un hayon !
Si la transmission CVT à sept rapports virtuels optionnelle est la même pour les deux moteurs, la B200T a droit d’office à une manuelle à six rapports, beaucoup mieux étagée que celle à cinq rapports de la B200. Les six rapports permettent aussi de diminuer l’envahissant bruit du quatre cylindres. La CVT à sept rapports virtuels, peu importe le modèle, demande 1 500 $ supplémentaires… mais ils seront récupérés lors de la revente !
La B200T est peut-être plus délurée que la B200, mais cela n’en fait pas une sportive pour autant, ses roues avant motrices ne lui permettent pas de grandes incartades routières. Le châssis se révèle d’une extraordinaire rigidité, les suspensions font un excellent travail autant pour garder le contact entre le véhicule et la route que pour préserver le confort des occupants. La suspension arrière, à poutre déformable, se montre un tantinet moins confortable lorsque la route devient cahoteuse, mais puisqu’elle autorise un grand espace de chargement, nous ne lui en tiendrons pas rigueur. Et puis, lever le pied droit n’a jamais nui dans une telle situatio… Un coin de rue tourné trop rapidement avec une Classe B200 prouve deux choses : A) la caisse penche passablement, B) la conjointe n’apprécie pas, pas du tout… Le même coin de rue tourné trop rapidement avec une Classe B200T prouve deux choses : A) la caisse penche moins que celle de la B200, B) attendre d’être seul est une bonne idée. Comme toute Allemande qui se respecte, la Classe B est très agréable à conduire à haute vitesse alors qu’elle fait preuve d’un aplomb surprenant, autant sur une route en mauvais état que dans les courbes où elle s’accroche avec conviction. La Classe B se montre passablement sensible aux vents latéraux.
Lors de nos différents essais avec la Classe B, surtout lors de son arrivée, les gens avaient peine à croire qu’il s’agissait d’une Mercedes et qu’elle ne coûtait qu’entre 30 000 et 32 500 $. Comme c’est devenu l’habitude chez les constructeurs allemands, une mauvaise habitude dont il est sans doute très difficile de se départir, le coût des options frise quelquefois l’hérésie. Mais, à tout prendre, j’aime mieux me priver de sièges chauffants, par exemple, et savoir que le véhicule que je conduis sera encore aussi solide dans dix ans qu’il l’était neuf. C’est ça, une Mercedes, qu’elle soit prestigieuse… ou pas !
Feu vert
Solidité étonnante
Espace intérieur très correct
Tenue de route saine
Finition haut de gamme
Voiture très sécuritaire
Feu rouge
Pas très sportive
Version B200
moins intéressante
Essence super seulement
Insonorisation déficiente
Quelques options dispendieuses