Mazda MX-5 2011: Contente d'être une fille !
Que je suis donc contente d’être une fille ! Je peux m’en donner à coeur joie dans une MX-5 (la Miata, pour les intimes) et en apprécier toutes les facettes sans craindre les qu’en-dira-t-on.
Avouez, Messieurs, que vous avez un p’tit sursaut d’orgueil juste à la pensée d’être vus au volant de ce que vous considérez comme un « char de poulette »… Mais tant pis pour vous si cet orgueil mal placé vous prive d’une belle expérience de conduite. Quoi ? Vous dites que vous avez acheté la MX-5 pour votre femme ? Ben oui, ben oui…
Personnellement, c’est avec les boîtes manuelles que je préfère la MX-5. Les passages en sont rapprochés et, comme pour à peu près toutes les manuelles Mazda, ils se passent sportivement, avec émotion.On sent, sous le pied droit, toute la modulation que l’on peut accorder aux accélérations, tellement la voiture nous va comme un gant. Toutefois, à 120 km/h avec la MX-5 de base, les révolutions à presque 3 500 tr/min nous font chercher un rapport supplémentaire qui, fort heureusement, existe sur les versions GS et GT. Notre essai en GT manuelle s’est terminé sur du 8,3 L/100 km, ce qui est plutôt gourmand de la part d’une toute petite et légère décapotable deux places. Le quatre cylindres de 2,0 litres livre ses 167 chevaux (158 chevaux avec l’automatique) dans une belle sonorité et une bonne linéarité. On aurait pris un peu plus que les 140 lb-pi de couple, mais on compense lors des reprises en rétrogradant d’un rapport pour aller chercher davantage de dynamisme. À quand le retour d’une version Speed turbo ? En attendant, il faut résister à l’option du silencieux Speed (875 $) : le son qui s’en extirpe résonne tellement comme un mal de ventre qu’on s’est demandé si, garde au sol très basse oblige, on n’avait pas accroché quelque chose qui aurait percé la canalisation…
On aime l’auto quand même
Malgré toutes les fleurs lancées aux boîtes manuelles, il ne faut pas dénigrer la boîte automatique. Cette dernière fait monter le passage de ses six rapports au volant (GS et GT) et elle a le bonheur de maintenir la sélection choisie tant que la conduite demeure dynamique. C’est le conducteur qui gagne en réactivité et on dirait presque – j’ai bien dit presque – qu’on a affaire à la transmission à double embrayage DSG d’Audi.
Merci à son architecture à propulsion, son châssis très rigide et sa distribution de poids parfaite quand l’habitacle est plein de ses deux occupants, la MX-5 se conduit lestement. Sa suspension (multibras à l’arrière) est ferme et n’eût été des sièges confortables (ceux en cuir enveloppent et sont de maintien supérieur), on trouverait peut-être même les éléments suspenseurs trop fermes. Que non : la balade est athlétique, le tout se replace selon les attentes et la tenue de route est solidement accrochée au bitume. La direction est d’une belle précision, bien sentie, avec juste assez de résistance pour nous mettre en plein contrôle.
La belle immortelle
Extérieurement, la MX-5 conserve une ligne classique, élégante et immortelle. Il y a de ces voitures qui ne se démodent pas et celle qui a célébré son 20e anniversaire en 2009 est de celles-là. Même si elle en est à sa 6e année sur le marché dans sa génération actuelle, elle est toujours d’actualité. Avouez que ça constitue un exploit dans cette industrie automobile qui file plus vite que son ombre.
Elle est jolie, la MX-5, avec son toit souple – au demeurant, fort simple à manipuler. Mais elle a plus d’envergure avec le toit rétractable-rigide, qui accepte de se déshabiller électriquement en moins de 12 secondes. Ce toit, de série pour la GT et optionnel (2 300 $) pour la GS, demande un temps d’apprivoisement ; quand ça ne marche pas, c’est que le contact n’est pas mis, que l’embrayage n’est pas engagé, que la boîte manuelle n’est pas au neutre, que le coffre est ouvert, que le frein n’est pas enfoncé… tout autant de raisons pour faire pester. Reste que le toit rigide a l’avantage d’un habitacle clos mieux insonorisé, et ce, sans retrancher quoi que ce soit aux 150 litres de chargement du coffre. Ces 150 litres sont corrects pour quelqu’un qui voyage en solitaire.
Dans l’habitacle, l’instrumentation est sobre mais efficace, avec les bons cadrans lisibles bien placés en évidence. Les commandes sont faciles à apprivoiser et à manipuler. On aime les commandes audio au volant et les sièges chauffants en cinq positions (une option à ne pas dénigrer si on pense se faire des balades décapotées par de fraîches soirées). Aussi, bravo pour ces quatre porte-gobelets qui nous entourent – deux à la console centrale et deux dans les portières. L’espace intérieur est évidemment restreint, mais l’ensemble est maximisé et bien agencé.
Un dernier point : petite, la MX-5, elle est toute petite. On s’y sent parfois bien minus lorsqu’on frôle les gros poids lourds – les roues nous arrivent à hauteur de nez… Il y en a pour régulièrement nous demander si c’est un poil effrayant de rouler en Smart. À ceux-là, je dirais : tentez le coup en MX-5 et vous m’en redonnerez des nouvelles…
Feu vert
Toujours aussi enthousiasmante
Excellente tenue de route
Indémodable
Une décapotable pour moins
de 30 000 $ !
On aime les boîtes manuelles
Feu rouge
Petit coffre
Faut pas être peureux…
Oubliez le
silencieux « Speed »…
Climatisation en option sur le
modèle de base