Lexus GS 2011: Les années passent et la GS demeure
« Les années passent et la GS demeure ». C’est en ces mots que notre collègue et néanmoins ami Marc Lachapelle débutait son texte sur la berline de luxe de Lexus dans le Guide de l’auto 2010. Une année plus tard, la GS demeure encore. Plusieurs personnes prévoyaient son remplacement par une toute nouvelle série en 2011 mais il faudra sans doute attendre l’an prochain. Car, de toute évidence, la GS est sur la voie de desserte. Cette année, la moitié des modèles sont éliminés.
La moitié des modèles, ça veut dire deux. Jusqu’à l’année dernière, on retrouvait la GS350, la GS350 AWD, la GS460 et la GS450h, une hybride surprenante comme nous le verrons plus loin. Désormais, il faut se concentrer sur la GS350 AWD et la GS450h. La décision de Lexus peut s’expliquer assez facilement dans le cas de la GS350 à laquelle les clients préféraient la GS350 AWD avec son rouage intégral. Quant à la très puissante GS460, elle reprenait la mécanique de sa grande soeur, la LS460 tout en étant moins chère, ce qui cannibalisait assurément les ventes de cette dernière. D’un autre côté, la GS460 proposait le même niveau de performance que sa soeur hybride (GS450h) pour un prix similaire mais une image écologique infiniment moins intéressante. Bref, on s’est débarrassé du bois mort.
Les deux voitures qui demeurent s’avèrent intéressantes à plus d’un point de vue. Tout d’abord, leur robe, même après six ans, demeure dans le coup. Remarquez qu’on en voit si peu souvent sur les routes que personne n’a eu le temps de se fatiguer de ces lignes, lignes qui furent les premières à porter le message L-Finesse si cher aux designers de Lexus. Ne me demandez surtout pas d’expliquer cette philosophie, l’art abstrait et moi ayant des rapports tendus depuis plusieurs années. Personnellement, je trouve la voiture belle au point de me battre pour la défendre. Vous ne partagez pas mon avis ? Je suis bien d’accord avec vous…
Un habitacl e convivial… c’est le moins qu’on puisse dire !
Lorsque la portière se referme, conducteur et passagers sont enfermés dans un cocon tout à fait Lexus. Les cuirs, les boiseries, les plastiques et les appliqués de chrome ou d’aluminium sont de belle qualité et pour trouver un défaut dans leur assemblage, bonne chance… Le silence de roulement en devient exaspérant tellement il est soigné, l’équipement est plus que complet et le confort est, on s’en doute, très relevé. En passant, comment terminer ce tour rapide de l’habitacle sans parler de la chaîne audio Mark Levinson, créée tout spécialement pour ravir les oreilles les plus difficiles. Bien des cinéma-maison ne possèdent pas une telle sonorité. Mais il faut bien trouver à redire… le coffre n’est pas très grand avec ses 360 litres (300 pour l’hybride), des données qui sont à peu près les mêmes que celles d’une vulgaire berline Hyundai Accent.
Cette année, comme on l’a vu précédemment, la GS350 reçoit d’office le rouage intégral. Son V6 de 3,5 litres (d’où le 350) développe 303 chevaux et 274 livres-pied de couple, des données qui peuvent sembler bien maigrichonnes compte tenu du statut de la voiture et, surtout, de son poids de près de 1 800 kilos. Malgré tout, les accélérations et reprises ne sont pas piquées des vers et la consommation d’essence est retenue. La transmission automatique à six rapports relaie la cavalerie aux quatre roues grâce à un rouage intégral plutôt performant. En utilisation normale, ce dernier fait parvenir le couple aux roues arrière dans une proportion de 70 %. Cette répartition peut aller jusqu’à 50/50 lorsque le besoin se fait sentir.
Une hybride lâchée lousse
Mais la vedette de la gamme, c’est la GS450h mue par un moteur à essence de V6 3,5 litres (d’où ne provient pas le suffixe, Lexus estimant que la puissance du moteur à essence et celui du moteur électrique équivalait à celle d’un V8 de 4,5 litres. Vive la constance…) Nous disions donc que le V6 de 3,5 litres développe 253 chevaux et 267 livres-pied de couple. Cependant, lorsqu’il est associé au moteur électrique, l’ensemble donne 340 chevaux et 362 livres-pied de couple ce qui assure des performances de haut niveau. Dans le cas présent, seules les roues arrière sont motrices.
La Lexus GS, hybride ou pas, fait preuve d’un grand confort, on l’a vu, mais aussi d’un dynamisme routier surprenant. La tenue de route impressionne et on ne se rend pas compte qu’on conduit une voiture aussi lourde. Malheureusement, la direction est trop légère et peu portée sur le « feedback ». Si vous n’étiez pas des nôtres l’an passé et celui d’avant, sachez que notre Marc Lachapelle préféré (c’est vrai qu’on en connaît juste un…) a piloté une GS450h durant la très éprouvante course Targa Terre-Neuve, une épreuve de 2 200 km. La grosse berline s’en est tirée avec brio, surtout la deuxième année alors qu’il s’agissait d’une version avec différentiel autobloquant et que l’échappement était moins restrictif. Mais, surtout, les différents systèmes électroniques d’aide à la conduite avaient été réduits au silence.
Pour l’an prochain, on chuchote que la GS serait renouvelée et qu’elle proposerait un modèle très sportif, la GS-F, de la même trempe que la plus petite IS-F. En regardant ce que les ingénieurs de Lexus ont réussi à faire avec la GS actuelle, on est en droit de s’attendre à toute une bagnole !
Feu vert
Lignes spectaculaires
Moteurs en forme
Habitacle silencieux
Comportement routier étonnant
Rouage intégral apprécié
Feu rouge
Suspension un peu
ferme (GS450h)
Coffre peu pratique
Électronique complexe
Direction trop assistée