Land Rover LR4 2011: Exagération au carré… ou au cube?!
L’an dernier, Land Rover présentait une nouvelle génération de la plupart de ses véhicules. Ceux qui s’attendaient à des changements majeurs ont été déçus… En fait, le LR4 est toujours aussi imposant, aussi carré et aussi raffiné que son prédécesseur, le LR3. Car on a beau être le deuxième plus petit véhicule d’une marque de prestige (le premier étant le LR2), on se doit tout de même de présenter une certaine prestance. Déjà que le fait d’avoir été longtemps associé à Ford est suffisamment humiliant pour la noble marque britannique…
Heureusement, ce temps fordien est révolu. Désormais, Land Rover et Jaguar appartiennent à Tata, un très important manufacturier automobile indien qui aurait, semble-t-il, beaucoup de respect pour ces deux prestigieuses marques. Peut-être que si la nouvelle génération avait été développée sous Tata, les différences seraient-elles plus marquées… Les modifications les plus évidentes ont été apportées à l’habitacle alors que le tableau de bord a été entièrement revu. Malheureusement, certaines commandes rappellent l’époque Ford, comme les leviers des clignotants et des essuie-glaces, les boutons des vitres électriques, etc. Les sièges avant font preuve d’un confort inouï et un petit 600 km en une journée n’a rien de déplaisant.
Jambes en l’air
Le LR4 est un véhicule haut sur pattes et le fait qu’il n’y ait pas de marchepieds ne facilite pas l’entrée et la sortie du véhicule. Au moins, la position de conduite élevée et une bonne fenestration assurent une bonne visibilité tout le tour et apportent un sentiment d’invulnérabilité et de sécurité qui plaît surtout aux femmes… et à plusieurs hommes qui ne l’avoueront jamais ! En passant, soulignons que le pare-brise est strié de très minces bandes chauffantes qui peuvent déranger la vision du conducteur, surtout au début. Mais on s’y fait rapidement. Les matériaux sont de belle qualité et leur assemblage est réussi. Les sièges de la deuxième rangée sont confortables, mais y accéder demande d’avoir la patte légère (à ne pas confondre avec la cuisse légère !). On retrouve aussi une troisième rangée qui demande d’avoir la patte légère ET souple. Mais avant de s’asseoir sur un des deux sièges ma foi fort confortables, il faut d’abord les mettre en place grâce à un mécanisme extraordinairement mal foutu. Il est d’ailleurs difficile de le qualifier autrement que par un mot religieux suivi d’un terme fécal… Comme si ce n’était pas suffisant, lorsque les dossiers de cette troisième rangée sont relevés, l’espace disponible dans le coffre est passablement réduit.
Là où ce « petit » Land Rover a connu des changements l’an dernier, c’est au niveau de la mécanique. Maintenant, un seul moteur est offert, soit un nouveau et fort moderne V8 de 5,0 litres, puissant et souple à souhait, à la sonorité envoûtante lorsqu’il travaille « à fond ». Il est marié à une excellente transmission automatique à six rapports, et elle les passe rapidement. Et au bon moment, ce qui est encore plus important et qui aide à réduire la consommation… un peu. En étant fort poli avec l’accélérateur et en conduisant 90 % du temps sur autoroutes à une vitesse constante de 110 km/h, nous avons obtenu une moyenne de 13,8 l/100 km. Quelques feux rouges et hop, le LR4 peut facilement vous monter ça à 15,0, 16,0 ou même 17… Ce qui revient à dire que les 86 litres du réservoir d’essence se vident rapidement et obligent souvent à planifier les trajets en fonction des pompes à essence.
Youppi, une sortie de route !
Là où le LR4 fait preuve d’une maestria hors du commun, c’est lorsque la route ne peut plus porter ce nom. Oh my God ! Pour escalader une montagne ou la descendre en toute sécurité (et en tout confort !), rien ne bat un LR. Dans l’habitacle, on retrouve un bouton appelé « Terrain Response » qui permet de sélectionner un paramètre de terrain entre les cinq proposés. Le conducteur peut ensuite choisir la gamme basse et relever la suspension pneumatique. Après ça, il ne reste qu’à tourner le volant, le véhicule s’occupe de tout et on passe pour un pro du 4x4 !
L’équipe du Guide de l’auto a aussi eu la chance d’examiner le dessous d’un LR4. Des différentiels au boîtier de transfert en passant par les longerons du châssis, les suspensions et les freins, tout est gros. Et tout est propre à Land Rover, aucune pièce provenant de Ford. Ce qui implique des coûts d’entretien faramineux. Car le moteur, le réservoir d’essence et le système d’échappement ont beau être bien protégés pour la conduite hors route, n’empêche qu’on reste surpris de constater une couette de fils vulnérable derrière la roue arrière gauche et de fluets bras de suspension active en plastique.
Sur la route, le LR4 étonne par son agilité. La direction n’est pas des plus précises, le roulis en virage est important, mais on se plaît à le conduire, principalement à cause du confort de ses suspensions. Curieusement, cette grosse boîte n’est pas trop sensible aux vents latéraux.
Le LR3 était un véhicule très raffiné. Le LR4 en remet une couche. Malgré ses lignes très carrées, à la limite du classique, nombreux sont les gens qui se retournent sur son passage. Dans le fond, c’est peut-être ce qui impressionne le plus les propriétaires de Land Rover…
Feu vert
Lignes carrées inspirant
la robustesse
Robustesse confirmée
Habitacle douillet
Puissance adéquate
Bonnes capacités
de remorquage
Feu rouge
Gabarit intimidant
Consommation décevante
Banquette de 3e rangée
mal foutue
Fiabilité encore questionnable
Valeur de revente à pleurer